
Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser Pictet Asset Management.
Est-ce le bon moment pour revenir à l’achat sur les actions chinoises ? Tout le monde se pose la question. Les valorisations sont attrayantes – ce n’est pas nouveau. Faut-il jouer la reprise de la consommation ? C’est peut-être un peu tôt, même si on observe une inflexion étatique en faveur d’un soutien plus affirmé aux ménages. C’est assez rare pour le mentionner, des conseillers du gouvernement chinois se sont épanchés dans les médias la semaine dernière, appelant à ce que l’accroissement de la contribution de la consommation à la croissance soit la priorité numéro un des dix prochaines années.
La consommation des Chinois représente actuellement 40% du PIB – l’objectif est d’atteindre 50% dans dix ans. Cela peut paraître beaucoup. Ce n’est pas le cas. Même en atteignant 50%, ce serait peu par rapport au niveau des autres grandes économies mondiales. Surtout, est-ce faisable ? C’est là où ça se complique. Cela suppose que la consommation augmente de 2,4 points de pourcentage de plus que le PIB chaque année pendant dix ans. Cela équivaut à une hausse sans précédent sur une si longue période. Aucun pays, dans une situation similaire, n’a réussi à le faire.
Autre question en suspens : est-ce que la Chine dispose d’autant de temps pour rééquilibrer son économie ? Ce n’est pas certain.
En attendant d’y voir plus clair, les stratégies long/short sont certainement les plus adaptées afin de tirer parti des inévitables mouvements contraires du marché chinois.
À surveiller
- 14 juillet - riposte tarifaire de l’UE sur les produits de consommation américains en réponse aux taxes sur l’acier et l’aluminium.
- 15 juillet - présentation des grandes orientations budgétaires pour 2026 par François Bayrou et publication de l’inflation américaine au mois de juin.
Vous ne l’avez pas lu dans la presse
Quel est le point commun entre la France et l’Italie ? C’est le nivellement par le bas des salaires. En Italie, moins de 10% des salariés gagnent plus de 40,000 euros bruts par an. Il y a peu d’inégalités entre les rémunérations tant elles sont tassées. La situation est moins pire en France, pour le moment. Mais progressivement nous adoptons le modèle italien. En cause, une politique orientée vers l’abaissement des charges uniquement sur les bas salaires.