
Par Daniel Pechon.
La perspective de baisses de taux de la Fed suscite un nouveau débat. Les obligations sont par principe considérées comme un placement plus sûr que les actions alors que Wall Street n’en finit plus d’empiler record sur record. Raisons pour lesquelles, investir en obligations pourrait désormais offrir de meilleures opportunités que les actions avec près de 70 % des banques centrales qui ont adopté une politique accommodante.
Face à l’alitude des indices et des valorisations bien au-dessus des moyennes historiques (principalement aux Etats-Unis), commencer à mettre un peu d’argent dans des véhicules moins volatiles et moins risqués semble murir, de plus en plus, comme une bonne idée dans l’esprit de nombreux gérants obligataire. En deux mots, les obligations pourraient désormais offrir de meilleures opportunités que les actions.
D’ailleurs après deux années de décollecte en 2022 et 2023, les succès de la gestion active dans des fonds obligataires, ne se dément pas. Selon les chiffres de Morningstar, la gestion active en obligations séduit de plus en plus et aligne un cinquième trimestre consécutif de collecte positive fin juin. Signe que les investisseurs sont de plus en plus exigeants et persuadés de l’intérêt d’une gestion active avec un environnement de taux très volatil et des marchés moins corrélés que par le passé.
Les temps changent
Historiquement, la Fed était la reine des banques centrales et donnait le « la » dans le marché des taux. Mais cette fois, la BCE a entamé son cycle de baisse de taux bien avant et indépendamment de celui de la FED…et va pratiquement le terminer quand la Fed débute seulement le sien. Autre exemple que la gestion obligataire exige aujourd’hui une plus grande agilité sont les derniers soubresauts des rendements de la dette française. Et le rating souverain français vient de subir une dégradation de sa notation par une agence (de AA- à A+ par Fitch). A peine quelques jours plus tard, la dette italienne a vu la sienne relevée par la même agence (de BBB à BBB+ par Fitch) en raison de la confiance accrue de la trajectoire budgétaire du pays et des politiques du gouvernement transalpin. Du jamais vu…
Le marché obligataire est pris dans un tourbillon. Alors que la Fed réenclenche un cycle de baisse de taux, que le dollar approche 1,20 contre euro, au plus haut depuis quatre ans, que Trump menace les deux mandats de la Fed (plein emploi et inflation) et impose Steph Miran, l’homme qui veut mettre la Fed au service du Trumpiste, que l’impact des droits de douane est incertain, que la BCE opte pour un statut quo, que la Chine en pleine inquiétude est toujours coincée dans un long tunnel de déflation, « Les inquiétudes fiscales demeurent, les données économiques restent fragiles pourtant les marchés actions bondissent de record en record, l'or atteint de nouveaux points hauts. La Fed va baisser ses taux, mais la récession semble encore bien loin, » relate l’équipe de gestion de DNCA Alpha Bonds.
Plus de 5 % par an
Dans ce contexte de marché hybride, DNCA Invest Alpha Bonds continue son petit bonhomme de chemin dans des performances convaincantes, avec un compteur qui affiche 4,13 % au 20 septembre, bien parti pour faire mieux qu’en 2024 avec 3,63 % en 12 mois, et se rapproche de la performance annualisée de trois ans qui est se situe à 5,16 % (la performance annualisée des fonds de la catégorie d’Alpha Bonds dépasse juste les 4 % sur ce critère).
Les investisseurs ne se sont pas trompés car ils ont plébiscité le fonds DNCA Alpha Bonds dont le succès ne s’est pas démenti pas derniers trimestres. Le fonds obligataire de DNCA, entre le 1er janvier et le 18 septembre, a engrangé exactement 5 484 769 159,87 euros de collecte (collecte totale chez DNCA à la même date, 6 351 301 908,13 euros). Mieux, Alpha Bonds vient de dépasser à plus de trois mois avant la fin de l’année, son chiffre de collecte de l’année 2024, 5 367 455 289,48 euros. De plus en plus, les ETF, ces fonds cotés à bas coûts en plein essor, s’ils sont plus prisés pour les investissements en actions, ils le deviennent moins par contre pour les investissements en obligation car considérés trop statiques face à la volatilité du marché qui permet d’engranger des performances.
La gestion obligataire de DNCA Alpha Bonds est multi stratégies, flexibles et internationales, avec en parallèle le pilotage actif du gérant de la volatilité. Il ne s’agit plus de choisir comme par le passé, les meilleures obligations et de rester assis dessus jusqu’à l’échéance, avec quelques arbitrages de temps en temps. L’équipe de gestion de Pascal Gilbert et François Collet a les coudées libres pour aller pêcher du rendement partout dans le marché des taux et à tout moment.
La stratégie à l’achat comme vendeuse (à découvert) avec l’utilisation intelligente des attentes en matière de taux d’intérêt mais aussi d’inflation du marché, est une autre source de revenu pour le fonds. Tout comme celle de l’exploitation de la courbe des taux. En effet les écarts entre les taux à long et à court terme peuvent s’avérer judicieux à exploiter aux yeux des gérants. Grâce à cette flexibilité, l’équipe peut alors construire des stratégies acheteuses/vendeuses sur la même courbe de taux (ou mêmes différentes) et pouvoir naviguer dans un contexte difficile avec moins de risques.
Le dollar et le franc suisse
Cependant il faut aussi savoir aussi gérer le curseur des différentes devises. Le change euro/dollar a glissé de plus de 12 % rien que depuis le 1er janvier. Pour un investisseur basé en dollar c’est la fête, pour celui basé en euro qui a touché à des actifs en dollars, c’est plus la grimace.
« Après le rally des taux courts ces dernières semaines, la première quinzaine de septembre a été marquée par un aplatissement des courbes dans les pays développés, en particulier au Japon et au Royaume-Uni. Dans le contexte des marchés actuels, nous avons maintenu la sensibilité du portefeuille autour de 6. Le rendement s'élève à 3,73 %. Principalement, nous restons longs sur les points-morts d’inflation, obligataire souverain EM (marchés émergents) en devises fortes (EUR, USD), pentification des courbes européennes, américaines et aplatissement des courbes japonaise et australienne, » déclaraient les gérants mi-septembre.
En devises, à côté des traditionnels euro et dollars, le forint hongrois, le dollar australien, le réal brésilien et la livre sterling sont en tête de pont avec des pourcentages n’excédant pas 5%, dans les diverses expositions devises mi-septembre. A noter que le fonds entretient une position négative (débitrice) en francs suisse dont les taux de la banque centrale…sont à zéro pourcent.
Une autre qualité du fonds est de mieux amortir les baisses quand les marchés sont maussades. Sur les statistiques des performances des cinq dernières années, le fonds se classe dans le premier décile.
Un fonds qui ose regarder de haut l’investisseur passif des trackers ou ETF.