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La BCE tire sur le frein et met fin au cycle d'assouplissement
Calendar17 Dec 2025
Thème: Macro
Maison de fonds: Ethenea

La Banque centrale européenne (BCE) a fait clairement passer son message: presque personne ne doute d'une pause dans la baisse des taux d'intérêt en décembre. Selon Jörg Held, responsable de la gestion de portefeuille chez ETHENEA Independent Investors S.A., les nouvelles projections des services de la BCE seront désormais déterminantes. À ses yeux, deux questions retiennent l'attention: dans quelle mesure l'inflation sous-jacente restera-t-elle persistante ? Et comment la banque centrale envisage-t-elle l'évolution économique ?

« Il faut s'attendre à ce que la BCE marque un point d’arrêt : aucune nouvelle baisse des taux d'intérêt n'est en vue. Les données actuelles ne justifient pas d’assouplissements supplémentaires. Les marchés anticipent un scénario « Goldilocks », c'est-à-dire une croissance plus forte combinée à une poursuite de la baisse de l'inflation. Du point de vue de la durée, cela laisse présager une année 2026 relativement calme. »

Les projections des services de la BCE étendues pour la première fois jusqu'en 2028

Le principal événement de la réunion de décembre sera la publication des projections actualisées des services de la BCE, qui s’étendent pour la première fois jusqu’en 2028. Malgré la baisse des prix de l'énergie et le report du système d'échange de quotas d'émission de l'UE, les analystes ne s'attendent pas à une baisse significative des prévisions d'inflation. L'inflation sous-jacente pourrait même être légèrement révisée à la hausse.

Les perspectives de croissance s'améliorent

Les prévisions d'une stabilisation de l'économie concordent avec le sentiment des observateurs du marché. Après que la zone euro a étonnamment bien résisté aux incertitudes mondiales, les prévisions de croissance s’éclaircissent. Une récente enquête Bloomberg montre que la majorité des experts s'attendent à ce que le taux de dépôt reste stable à 2 % au cours des deux prochaines années. L'inflation semblant se stabiliser autour de 2 %, il n'est pas nécessaire de procéder à des ajustements précipités des taux dans un sens ou dans l'autre.

La décision attendue de la BCE de mettre fin aux baisses de taux d'intérêt en décembre s'appuie sur une combinaison de chiffres de croissance étonnamment résistants et de pressions salariales persistantes. La croissance réelle du produit intérieur brut au troisième trimestre a été révisée à la hausse à 0,3 % en comparaison trimestrielle. Cette croissance solide a été principalement soutenue par les dépenses et investissements publics.

Hausse surprenante des salaires au troisième trimestre

Dans le même temps, la rémunération moyenne des salariés a créé la surprise au troisième trimestre avec une hausse de 4 % en glissement annuel. Bien que la BCE s'attende à un ralentissement de la croissance des salaires, la dynamique actuelle signale un risque persistant d'inflation dans le secteur des services.

Dans l'ensemble, les chiffres de l'inflation devraient conforter la BCE dans sa position de ne pas agir précipitamment : l'estimation flash de l'inflation sous-jacente pour novembre est restée stable à 2,4 % en glissement annuel. L'inflation globale a légèrement augmenté pour atteindre 2,2 %.