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« Encore 10 à 15% de hausse en 2026 »
Calendar22 Dec 2025
Thème: Investir

Par Frédéric Lejoint.



Après un mois de décembre hésitant, les investisseurs devraient revenir massivement sur les marchés au début 2026.


A l’occasion de leur dernier webinaire « Au Cœur Des Marchés » de l’année 2025, Pierre Puybasset (Porte-parole de la gestion) et David Kruk (Responsable du trading desk) ont évoqué l’actualité du mois écoulé. Ils en ont également profité pour tracer les lignes de force sur les marchés financiers avant l’entame de la nouvelle année.



David kruk en pierre puybasset


Politique monétaire


« La performance du mois écoulé est ressortie légèrement négative, même si l’indice S&P500 a encore été en mesure de battre un 37ème record pour l’année en cours et de dépasser la barre de 6900 points », souligne David Kruk . Les marchés font aujourd’hui face à deux problématiques, la première étant la politique monétaire menée par la Reserve fédérale. « La baisse du taux directeur de décembre a été bien acceptée par le marché, avec des projections macroéconomiques plutôt rassurantes et un discours de Jerome Powell n’excluant pas une nouvelle baisse du taux directeur dès janvier».


« Bien que la probabilité d’une telle baisse reste faible, les marchés ont réservé un bon accueil à ces annonces. Cela a permis à l’indice S&P500 de reprendre un peu de hauteur dans un scénario de croissance modérée avec une inflation contenue ». Par la suite, les différentes statistiques économiques publiées depuis la fin du shutdown ont généralement confirmé ce scénario, avec un marché du travail qui reste sous pression. « Au niveau économique, le mois de décembre n'a pas amené de risques ou de doutes supplémentaires sur les deux ou trois baisses du taux directeur attendues pour 2026 ».


David Kruk souligne également que la nomination d’un proche de Trump à la présidence de la Fed en mai prochain ne devrait pas non plus apporter de bouleversements importants dans cette trajectoire. « C’est un risque auquel je ne crois plus. Selon moi si les Républicains veulent avoir une chance lors des élections de mi-mandat, l'administration Trump ne devrait pas faire remonter l'inflation ».


Dégonflement


La deuxième problématique est la valorisation des opportunités dans l’intelligence artificielle, notamment pour des sociétés qui se sont fortement endettées pour tenter de combler le retard concédé ces dernières années. « Il y a actuellement deux ou trois sociétés qui sont aujourd’hui au centre des inquiétudes dans ce domaine, plus particulièrement Oracle qui a perdu 45% durant les trois derniers mois. Cette nervosité sur la technologie se reflète également dans le cours du bitcoin, qui a abandonné 30% depuis son plus haut ».


Mais dans l’ensemble, les autres grands noms du secteur technologique ont tout à fait les moyens de supporter une accélération des investissements. « Généralement, la bulle éclate quand personne n'en parle. Le marché est déjà devenu plus raisonnable sur son mode de valorisation de cette opportunité. De plus, toute correction trop poussée devrait plutôt être envisagée comme une opportunité d’achat ».


Elargissement


Alors que la rentabilité des dépenses d’investissement a fortement diminué et que les marges opérationnelles sont appelées à se réduire dans la technologie, la focalisation du marché est aujourd’hui passée sur des secteurs qui seront les principaux bénéficiaires de ces investissements. « Depuis le 20 novembre, ce sont les petites capitalisations qui ont surperformé les Magnificent Seven », avec des attentes bénéficiaires qui sont en train de se resserrer avec le reste du marché.


Pour Pierre Puybasset, les bancaires européennes pourraient constituer une des classes d’actifs qui continuera de profiter des efforts de diversification en dehors du marché américain. « La défense européenne devrait rester au centre de l’attention, même en cas d’accord de paix entre la Russie et l’Ukraine. L’Europe a besoin de se remilitariser et les carnets de commandes vont, selon nous, continuer de grossir ». Dans le même temps, la déflation exportée de Chine devrait permettre un maintien du taux de la BCE sur des niveaux bas, voire provoquer une nouvelle baisse pour stimuler la faible croissance européenne.


10 à 15%


Pour 2026, David Kruk indique que les grands courtiers américains sont plutôt optimistes avec 16% de croissance des résultats attendus sur l’indice S&P500, et un élargissement de la hausse à l’ensemble des secteurs économiques grâce à la diffusion des gains de productivité liés à l’IA. « Si vous ajoutez les dividendes et les rachats d’actions, ce retour à l'actionnaire devrait rester fort ». Dans cette optique, les stratégistes tablent sur un indice S&P500 qui pourrait atteindre 7600 voire 7700 points. « Pour ma part, je suis assez d’accord avec cette analyse, et je pense que nous pourrions avoir 10 à 15% de performance sur le marché américain en 2026 ».


Outre le risque d’un accident en provenance de certains acteurs de l’IA, la seule ombre au tableau vient du niveau d’optimisme assez élevé des gestionnaires de fonds, avec un niveau de cash dans les portefeuilles qui est tombé sur des niveaux historiquement bas. « Si les marchés baissent, ils manqueront de ressources, avec des allocations sur les matières premières et les actions qui sont inversement au plus haut depuis 2022 ».


Janvier vert


« Après une année aussi exceptionnelle, les investisseurs attendront, selon moi, début 2026 pour revenir sur les marchés. Le mois de janvier est traditionnellement positif grâce à des flux entrants importants et des résultats trimestriels (à partir de la mi-janvier) qui offrent du soutien », estime David Kruk . « Offrez des actions à vos proches, c'est le meilleur cadeau de Noël que vous puissiez faire ».