Jim Leaviss, Head of M&G's wholesale fixed income team:
L'accord sur le Brexit conclu aujourd'hui a instantanément fait grimper le prix de la livre, bien que quelques heures plus tard, elle était déjà revenue à son niveau d'avant l'annonce.
![]() Jim Leaviss |
La semaine dernière a également connu de nombreuses cessions sur les marchés des gilts. Un accord réduirait la probabilité d'une baisse brutale des taux d'intérêt par la Banque d'Angleterre. Etant donné que les rendements des emprunts d'Etats à 10 ans sont tombés sous la barre des 50 points de base, le marché n'accorde plus la même importance à cette potentielle mesure d'urgence. Les emprunts d'Etat à 10 ans se situent maintenant autour des 0,7 %.
Une grande question demeure cependant : l'accord de Boris Johnson peut-il être adopté par le Parlement ce week-end ? J'ai posé cette question sur Twitter et les résultats du vote jusqu'à présent indiquent que la réponse est non.

La plupart des estimations sur le déroulement du vote sont incertaines ; Johnson n'a pas de majorité parlementaire, et son partenaire, le DUP, est contre un accord. Bon nombre des députés conservateurs expulsés du parti cette année sont également susceptibles de voter contre le projet de loi. S'il ne parvient pas à faire passer le vote ce week-end, Johnson tentera probablement de parvenir à un "No Deal" (bien que le Parlement ait rendu cela difficile légalement), ravivant ainsi la volatilité et le risque de baisse de la Livre.
Qu'est-ce que cela signifie pour la croissance économique au Royaume-Uni ?
Selon certains chiffres du gouvernement, cette version du Brexit aurait pour effet de réduire le PIB britannique de 6,7 % par rapport aux accords existants. L'entente conclue avec la Premier Ministre May l'aurait réduit de 3,9 % seulement. Des dépenses publiques plus importantes (et donc plus d'émissions de titres d'État) pourraient donc s'avérer nécessaires pour assurer un niveau de croissance acceptable au Royaume-Uni.