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DNCA Investments : Convictions & Perspectives octobre 2021
Calendar12 Oct 2021
Thème: Macro
Maison de fonds: DNCA Investments

Ce qu'il faut retenir:

  • Croissance: Elle devrait rester bien orientée mais pourrait être heurtée par un choc d’offre plus important qu’anticipé.
  • Politique monétaire: L’été a marqué un net tournant des politiques monétaires qui tout en restant accommodantes se doivent de répondre à la hausse de l’inflation.
  • Politique budgétaire: Elles devraient rester largement volontaristes pour consolider la croissance et réduire les inégalités.
  • Inflation: Le pic d’inflation sera atteint en 2021 mais le retour vers les objectifs des Banques Centrales n’est plus assuré en 2022.
Macro-économie

Les signes d’un ralentissement de la reprise mondiale s’accentuent alors que la hausse des prix des matières premières et de l’inflation pousse les banques centrales à des discours moins accommodants, entrainant les taux à la hausse. De plus, les risques politiques demeurent avec les incertitudes en Chine concernant la gestion des déséquilibres immobiliers et aux Etats-Unis sur le plafond de la dette.

Aux États-Unis, les prévisions d’inflation ont été révisées à la hausse (4.2% pour 2021 et 2.2% pour 2022) malgré un ralentissement de l’activité à 5.3% en août (vs 5.4% en juillet). Elles ont poussé la Fed à annoncer une réduction de ses achats d'actifs dès novembre si les conditions du marché du travail le permettent. Alors que les indicateurs des ventes au détail et ceux du marché immobilier ont surpris à la hausse, le PMI composite a baissé à son plus bas niveau en un an (54.5), la production industrielle a ralenti en août (0.4% contre 0.8% en juillet) et l’amélioration sur le marché du travail s’est ralentie avec 235.000 emplois créés en août vs 943.000 en juillet. Les discussions sur la résolution du plafond de la dette avec le risque de défaut théorique en décembre ainsi que l’absence d’accord sur un nouveau plan de relance des infrastructures limite la visibilité sur la politique fiscale américaine.

En Europe, l’inflation a continué d’accélérer à 3% en août. Malgré la hausse des prix qui menacent leur pouvoir d'achat, les consommateurs restent optimistes. En effet, la confiance des ménages européens est montée à -4.0 en septembre après avoir atteint -5.3 le mois précédent. A l’inverse, du côté des entreprises, les PMIs de la zone euro continuent de baisser. Le PMI manufacturier allemand (58.5) a tiré l'indice européen vers le bas au cours du mois de septembre (58.7; précédent : 61). Dans le secteur des services, le PMI allemand a aussi surpris à la baisse et atteint 56 (précédent : 60.8). En ce qui concerne la BCE, celle-ci a gardé un ton optimiste et révisé en hausse ses prévisions de croissance et d’inflation à respectivement 5% et 2.2% pour cette année et 4.6% et 1.7% pour l’année prochaine. Dans le même temps, elle a annoncé un ajustement à la baisse de son programme d’achats sur la fin de l’année et indiqué que la réunion de décembre sera clef pour décider de sa stratégie d’achat d’actifs l’année prochaine.

Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre a aussi durci le ton en évoquant dans ses minutes la possibilité de hausse des taux dès cette année et la fin des achats d’actifs en décembre.

En Allemagne, les résultats des élections en faveur du socialiste Olaf Scholz alimentent la perspective de la mise en place d’une coalition avec les verts et les libéraux démocrates et devrait favoriser une politique budgétaire plus expansionniste.

En Chine, le ralentissement de l’activité s’est accentué en raison de nouvelles mesures restrictives. Les ventes au détail ont ralenti à 2.5% en août, le niveau le plus bas depuis l’année dernière (vs 8.5% en juillet). La production industrielle a aussi baissé, avec une croissance de 5.3% en août (précédent : 6.4%). La gestion par le gouvernement chinois des difficultés du promoteur immobilier Evergrande et ses conséquences sur le marché immobilier est un facteur d’incertitude qui pèsera sur la dynamique de la demande domestique au cours des prochains trimestres.

Politiques monétaires

En Europe, la BCE anticipe désormais une inflation 2021 à +2.2% (vs +1.9% avant) et +1.7% en 2022 (vs +1.5% avant) et +1.5% en 2023. L’institut s’attend à une croissance du PIB de +5% en 2021 vs +4.6% avant. La BCE a également maintenu ses taux directeurs inchangés mais réduira 'modérément' son PEPP acronyme du Pandemic Emergency Purchase Programme (programme d’achat d’urgence face à la pandémie), jugeant que cet ajustement permettra de continuer à garantir des conditions favorables de financement de l'économie.

Aux Etats-Unis, la Fed envisage une première hausse de taux plus tôt que prévu : le taux des Fed Funds reste fixé entre 0 et 0.5%. Les dots atteignent 1% en 2023 puis 1.8% en 2024. Elle prévoit désormais une croissance du PIB de +5.9% cette année (vs +7% attendu en juin), et +3.8% en 2022 et +2.5% en 2023.

Evolution des marchés

Le T3 a été contrasté. Les marchés ont dans un premier temps profité d’une nouvelle saison de publications de résultats supérieurs aux attentes du consensus, qui a conduit à un nouveau relèvement des bénéfices par action (BPA). Mais les prévisions de croissance mondiale ont commencé à être revues en baisse à partir de la mi-août et ce mouvement s’est amplifié à partir de la fin août avec un newsflow négatif en provenance de la Chine (implémentation du concept de Prospérité Commune et renforcement de la régulation, situation d’Evergrande). En seconde partie de trimestre, certaines sociétés ont commencé à émettre des avertissements sur résultats à cause de la forte inflation des matières premières ainsi que de la pénurie qui touche l’industrie des semi-conducteurs.

Ces incertitudes ont pesé sur les marchés. Elles se sont traduites par un niveau de risque plus élevé, le VIX gagnant 10 points sur le mois et l’indice Stoxx600 a finalement clôturé le mois de septembre en baisse de -3.4% après 7 mois consécutifs de hausse et enregistre un gain de +13.06% depuis le début de l’année.

Le secteur pétrolier et les financières ont le mieux performé et enregistrent des performances de +9.8% pour l’Energie, et +3.67% pour les Banques. En revanche l’immobilier (-8.6%), les Utilities (-8.6%) et les ressources de base (-8.4%) ont sous-performé.