Patrick Somerhausen Co-CEO Funds For Good

Avec une rentabilité en nette progression, Funds For Good a été en mesure de booster son activité philanthropique durant l’année écoulée. Et la forte hausse des encours permet aujourd’hui le passage à la vitesse supérieure avec le lancement prochain d’ImpaktEU.

Funds For Good est un distributeur de fonds basé à Bruxelles dont l’apparition remonté au début des années 2010. Ses fondateurs ont toujours eu pour vocation d’utiliser au minimum 10% des commissions reçues ou 50% du résultat net pour avoir un impact positif sur la société. « Depuis son lancement, Funds For Good vise à aider les entrepreneurs en précarité d’emploi qui n’ont pas accès aux financements bancaires classiques, en leur octroyant des prêts d’honneurs (sans intérêts ou garantie) », souligne Patrick Somerhausen (Fondateur et CEO de Funds For Good).

Funds For Good se distingue également par le caractère durable des stratégies proposées à ses clients, avec notamment les deux fonds Cleantech proposés en collaboration avec Capricorn Partners, ou encore FFG Global Flexible Sustainable, la déclinaison en version durable du célèbre fonds mixte BL Global Flexible géré par Guy Wagner pour la Banque de Luxembourg Investments.

Bouchées doubles

Et au bout de huit ans d’activité, le groupe a ainsi engagé plus de deux millions d’euros auprès de 800 entrepreneurs, des moyens qui ont permis de créer 900 emplois à temps plein. L’année 2020 a constitué une étape importante dans le développement du groupe. « Pour la première fois, 50% de notre bénéfice net a dépassé 10% de notre chiffre d’affaires, avec donc une capacité accrue d’aide aux entrepreneurs qui a représenté 18% de notre chiffre d’affaires en 2020 ».

« En outre, nos actifs sous gestion approchent désormais les 700 millions d’euros, après une collecte de près de 200 millions d’euros sur la seule année 2021, ce qui permet des flux de commissions beaucoup plus élevés qu’il y a quelques années. Enfin, les remboursements des emprunts octroyés il y a quelques années commencent également à revenir dans les actifs disponibles de notre ASBL, et alimentent notre capacité d’aide, ce qui nous permet aujourd’hui de pouvoir mettre les bouchées doubles, avec un budget d’environ un million d’euros pour l’année 2021 », souligne encore Patrick Somerhausen.

Nouvelle cible

Il souligne que les entrepreneurs aidés ont généralement été en mesure de traverser la crise sanitaire, grâce aux aides reçues de l’état belge, mais aussi grâce aux mesures de soutien mises en place par Funds For Good et ses partenaires. « Nous avons suspendu le remboursement des dettes et passé des commandes chez eux, et la grande majorité ont été en mesure de passer le cap non sans stress ou difficultés psychologiques. Beaucoup ont toutefois été fragilisés par cette épidémie ».

Cette augmentation de la capacité d’aide nécessite une structuration de l’activité au niveau de l’impact, avec deux personnes qui se consacrent désormais à 100% à cette activité de prêts. « Nous avons également renforcé nos efforts de collaboration avec les groupes spécialisés dans la microfinance en Belgique, comme microStart ou le Crédal, en élargissant la cible de notre activité de prêts vers les entrepreneurs porteurs des projets ayant un impact sociétal positif », porteurs de projets dans le zéro déchet, dans le recyclage ou dans l’insertion sociale.

Plus d’impact

La principale actualité pour les prochains va être le lancement d’ImpaktEU, une nouvelle solution de placement destiné aux investisseurs spécialisés (banques privées ou particuliers avec des moyens financiers importants). « Ce fonds d’impact va consacrer 100% de ses actifs sous gestion au secteur de la microfinance au niveau européen ».

Ce type de produit existait déjà au niveau des pays émergents, mais il existe clairement un manque sur le marché pour un produit davantage axé sur les sociétés européennes, où les besoins sont également importants et l’offre des banques et des gouvernements est souvent inadaptée.

« Une étude de la Commission Européenne a récemment montre que la demande en microcrédits en Belgique était d’environ 50.000 par an, alors que seulement un millier de crédits sont réellement octroyés. Il y a donc un écart important entre les besoins et l’offre, notamment en raison d’un manque de reconnaissance des solutions existantes par les entrepreneurs».

Bouchées doubles

ImpaktEU va viser un impact assez large sur de nombreux critères du développement durable fixés par les Nations Unies (notamment la pauvreté, l’éducation de qualité, l’égalité de traitement, la qualité des conditions de travail ou la réduction des inégalité), en collaboration avec Inpulse, un gestionnaire spécialisé dans la gestion d’un portefeuille de dettes et d’actions dans la microfinance européenne.

« Comme pour nos autres stratégies, nous allons collaborer avec un acteur qui est déjà spécialisé sur cette classe d’actifs, et utiliser notre capacité de distribution chez les institutionnels ». Parmi les premiers investisseurs, nous trouvons notamment la SFPI (l’état belge), qui a conditionné son apport de 10 millions d’euros à des mesures d’impact de 10 millions d’euros en Belgique. « Nous avons un objectif de rendement de 3% pour ce fonds, dont la durée de vie est de 12 ans ».

Funds For Good emploi désormais une dizaine de personnes, et comme à regarder vers l’international pour le développement futur de son activité, notamment par le biais de collaborations avec des institutions de microfinance au niveau local.