Navbar logo new
Soutenir les femmes et améliorer le bien-être de la société
Calendar11 Mar 2024
Thème: ESG
Maison de fonds: Triodos

Par Maritza Cabezas, stratège en investissement chez Triodos Investment Management

Au cours des dernières décennies, le taux de participation des femmes à la vie active mondiale a augmenté, mais il est encore loin d'égaler celui des hommes. Une économie ne peut pas fonctionner à son plein potentiel si la moitié de sa population ne peut pas y contribuer efficacement. Lorsqu'on leur demande si elles préfèrent occuper un emploi rémunéré, s'occuper de leur famille ou faire les deux, 70 % des femmes du monde entier déclarent préférer occuper un emploi rémunéré, quel que soit leur statut d'emploi.

En réalité, seules 47 % des femmes sont actives sur les marchés du travail actuels, contre 72 % des hommes. Alors que dans la plupart des économies avancées, la participation des femmes a légèrement augmenté ces dernières années, elle a chuté dans certaines des plus grandes économies émergentes (voir graphique). Le taux d'activité des femmes en Inde est l'un des plus bas, à 27 %, et il est également en forte baisse. Les obstacles à la participation des femmes au marché du travail comprennent des facteurs culturels et économiques, mais aussi l'absence de politiques favorables à la famille, telles que les congés parentaux et les aides à la garde d'enfants.

Vrouwen participatie

Le faible taux de participation des femmes au marché du travail, en particulier dans certaines économies émergentes, masque le fait qu'en réalité, de nombreuses femmes travaillent, mais dans des emplois non rémunérés et non reconnus dans les systèmes de comptabilité nationale ou les statistiques officielles. Cette situation s'explique en grande partie par le rôle traditionnel des femmes au sein de la famille. En effet, les femmes travaillent souvent de longues heures qui ne sont pas comptabilisées, et elles sont souvent amenées à réduire leur activité ou à cesser complètement de travailler pour s'acquitter de leurs responsabilités domestiques. En outre, les femmes sont également surreprésentées dans le secteur informel, où les activités ne sont pas déclarées et ne sont pas réglementées.

Les femmes employées officiellement sont fortement représentées dans les secteurs des soins de santé et de la garde d'enfants : la part des emplois occupés par des femmes y est supérieure à 90 %. Viennent ensuite le secteur de l'enseignement et l'éducation, où la part est d'environ 70 %, et celui des services de restauration et des activités connexes, avec environ 60 %. D'après ces statistiques, l'agriculture et les activités connexes sont essentiellement dominées par les hommes. En effet, dans de nombreuses économies émergentes, les femmes qui travaillent la terre ne sont pas propriétaires et n'ont donc pas accès au financement, ce qui les conduit à jouer un rôle de soutien, en grande partie non rémunéré ou en tant que travailleuses saisonnières.

Pourtant, qu'elles soient employées de manière formelle ou informelle, les femmes contribuent énormément au bien-être de la société et au bon fonctionnement de l'économie.

Le fait d'avoir un travail rémunéré est important pour le bien-être individuel et l'autonomisation des femmes, ainsi que pour le bien-être de la société. Un travail rémunéré stable pour les femmes apporte un revenu supplémentaire à la famille et favorise la stabilité financière nécessaire pour élever une famille. Et comme les femmes travaillent principalement comme soignantes, éducatrices, docteures, prestataires de soins de santé et fournisseurs de denrées alimentaires, elles contribuent au bien-être général de la société. L'argent est un outil essentiel à l'émancipation des femmes : les institutions financières sont donc bien placées pour contribuer à cette cause, mais elles doivent faire de l'égalité des sexes l'une de leurs priorités. Si nous voulons des sociétés meilleures et plus heureuses, les femmes ont besoin de tout le soutien qu'elles peuvent obtenir pour que les économies atteignent leur plein potentiel.

Financer les femmes dans l'agro-industrie - un appel à l'action

Les femmes sont des actrices essentielles des chaînes de valeur de l'agro-industrie à petite échelle et de l'agriculture de subsistance. En Afrique, les femmes sont actives tout au long de la chaîne de valeur alimentaire, depuis la plantation, la culture et la récolte jusqu'à la transformation, la logistique et la vente des produits alimentaires. Cependant, elles ont un accès limité au financement et à l'information pour améliorer les méthodes de production et de distribution. Et pour entrer sur le marché du travail, elles doivent pouvoir compter sur le soutien de leur famille, notamment en ce qui concerne la garde des enfants et le partage des responsabilités familiales avec leur partenaire.

En outre, moins de 20 % des propriétaires terriens dans le monde sont des femmes. En fait, près de 40 % des économies mondiales limitent encore les droits de propriété des femmes, ce qui entrave considérablement leur accès au crédit. Elles reçoivent moins de 10 % des crédits accordés aux petites exploitations et seulement 1 % du total des crédits accordés au secteur agricole. Il est donc difficile pour les femmes d'être employées officiellement dans le secteur agroalimentaire.

Il existe également des arguments financiers en faveur de l'investissement dans les femmes. Il est prouvé que les prêts de microfinance destinés aux femmes affichent des taux de recouvrement élevés. Les femmes épargnent mieux que les hommes, remboursent mieux les prêts et sont plus disposées à former des groupes efficaces pour collecter l'épargne et réduire le coût de l'octroi d'un grand nombre de petits prêts.