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La BoE, la BCE et la Fed procéderont-elles toutes les trois à leur première baisse des taux d’intérêt en juin ?
Calendar27 Mar 2024
Thème: Investir
Maison de fonds: Schroders
Azadzangana
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Selon Azad Zangana, Senior European Economist & Strategist chez Schroders , la Banque d’Angleterre, plus prudente et désireuse d’observer de nouveaux signes de reflux durable de l’inflation, est moins susceptible d’être la première à réduire ses taux.

La Banque d’Angleterre (BoE), la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ont chacune laissé leurs taux inchangés ce mois-ci. Et à l’issue de leurs réunions de politique monétaire, les marchés s’attendent désormais de plus en plus à ce que toutes les trois abaissent leurs taux en juin.

Pour sa part, le Comité de politique monétaire (MPC) de la Banque d’Angleterre a décidé jeudi 21 mars de maintenir le taux directeur britannique inchangé à 5,25 % pour le huitième mois consécutif.

Comme dans la zone euro et aux États-Unis, l’inflation ralentit au Royaume-Uni, mais le comité reste à l’affût de signes confirmant son reflux durable vers le niveau cible. L’inflation annuelle au Royaume-Uni, à l’aune de l’indice des prix à la consommation, est passée d’un pic de 11,1 % en octobre 2022 à 3,4 % le mois dernier (février). Il s’agit du plus faible rythme de hausse des prix depuis septembre 2021.

La pression incitant la BoE à réduire ses taux d’intérêt s’accroît

Alors que l’économie britannique est en récession, la BoE fait l’objet d’une pression croissante l’incitant à entamer l’assouplissement de sa politique. Après avoir laissé entendre dans un premier temps que les taux d’intérêt étaient voués à rester élevés pour une période prolongée, le discours du MPC est passé à un scénario dans lequel les taux sont susceptibles de baisser, tout en restant restrictifs.

Toutefois, bien que le MPC ait pris acte de l’apaisement à court terme des pressions inflationnistes dans le compte-rendu de sa dernière réunion, il a également indiqué que les indicateurs de persistance de l’inflation restaient élevés.

Dans l’ensemble, la décision de maintenir les taux inchangés n’est pas une surprise, et bien que le compte rendu du MPC laisse entrevoir une baisse des taux à plus courte échéance, rien ne laisse présager d’un assouplissement imminent. Le vote des membres du MPC a lui aussi légèrement évolué, le seul qui parmi eux prônait jusqu’ici un relèvement des taux s’étant désormais joint au consensus favorable au maintien des taux inchangés.

Dans le même temps, un seul membre du comité composé de neuf personnes a voté (encore une fois) en faveur d’une réduction.

Les anticipations du marché concernant la première baisse des taux d’intérêt sont passées ces dernières semaines d’août à juin, l’inflation étant ressortie inférieure aux prévisions de la BoE.

Les prévisions de Schroders tablaient sur une baisse des taux d’intérêt de la BoE à partir de mai, mais il semble que cette dernière attende de déceler de nouveaux signes confirmant l’apaisement des pressions inflationnistes, notamment dans le secteur des services.

La prudence du MPC pourrait signifier que la première baisse interviendra un mois plus tard, c’est à dire en juin, comme l’anticipent actuellement la plupart des acteurs du marché. Dès lors, nous avons également ajusté nos prévisions et misons désormais sur une première baisse en juin.

Les marchés s’attendent désormais à ce que les trois banques centrales abaissent leurs taux en juin Les marchés financiers semblent également se rallier au scénario d’un première baisse des taux de la BCE et de la Fed au mois de juin.

Schroders tablait sur une réduction des taux de la BCE ce mois-ci (mars), un scénario qui s’est révélé trop précoce suite au résultat du comité de politique monétaire du Conseil des gouverneurs de la BCE plus tôt ce mois-ci.

Malgré les projections de la BCE anticipant un retour de l’inflation au niveau cible à l’horizon de deux ans, le conseil a décidé d’attendre la disponibilité de nouvelles données confirmant le caractère durable de l’apaisement de l’inflation. Lors de la session de questions-réponses durant la conférence de presse de la BCE, sa présidente Christine Lagarde a laissé entendre que bien plus de données seraient disponibles d’ici la réunion de juin, mais pas suffisamment d’ici celle d’avril, signe le plus fort à ce stade que juin est perçu comme le mois décisif.

En conséquence, nos prévisions mises à jour tablent sur une baisse des taux d’intérêt de la BoE et de la BCE en juin, en phase avec nos prévisions concernant la Fed, lesquelles sont confortées par le résultat de la réunion du FOMC qui s'est tenue hier.

Nous continuons d’anticiper quatre baisses des taux de la BCE cette année pour un total de 100 points de base (pb), tandis que la BoE et la Fed devraient réduire leurs taux de 75 pb chacune selon nos prévisions.