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« Une performance plus normale en 2025 »
Calendar16 Dec 2024
Thème: Investir
Maison de fonds: Nagelmackers

Par Frédéric Lejoint.


Christopher Govaerts (Nagelmackers) souligne les grandes incertitudes qui se profilent pour les investisseurs à l’entame de la nouvelle année, notamment en ce qui concerne l’impact des initiatives politiques de Donald Trump sur l’inflation américaine.



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« L’année 2024 a de nouveau permis aux actions américaines de s’illustrer, tandis que les marchés européens se sont écroulés suite aux élections européennes. De son côté, la Chine peine à faire redémarrer son économie en dépit des plans de relance récemment annoncés, avec une performance boursière qui est également resté en retrait », soulignait récemment Christopher Govaerts à l’occasion de la présentation de ses perspectives économiques et financières pour 2025.


Locomotive américaine


L’année à venir sera marquée par le retour de Donald Trump à la présidence américaine, après une victoire qui a surpris par son côté rapide et décisif. « Il va disposer du contrôle de tous les organes du pouvoir durant les deux prochaines années ». Les marchés américains ont d’ailleurs largement salué cette victoire, avec de nombreux records atteints tant pour le Nasdaq que pour le S&P 500.


En 2025, Christopher Govaerts estime que l’économie américaine devrait continuer à jouer son rôle de locomotive. « Les politiques mises en place par l’administration Trump à partir de janvier vont toutefois changer les prévisions de croissance et d’inflation. Trump aura les mains libres pour réaliser son programme. Une récession à court terme aux Etats-Unis n’est clairement pas à l’ordre du jour, les récentes données macroéconomiques pointant encore vers des dépenses de consommation soutenues ».


De son côté, l’Europe devrait enregistrer une légère amélioration de son rythme de croissance, atteignant 1,2% en rythme annuel contre 0,8% en 2024. « Les fondamentaux européens continuent toutefois de décevoir, avec un manque de leaders dans les secteurs technologiques, une productivité qui continue de décliner et une population vieillissante ». Enfin, la Chine attendra probablement de voir quelles initiatives l’administration Trump prendra avant de lancer éventuellement un plan budgétaire ambitieux. « Le pays reste encore embourbé dans les problèmes de son secteur immobilier ».


Détente monétaire


Cet environnement devrait permettre à l’inflation de continuer à refluer dans les grands blocs économiques. « Au Etats-Unis, le rythme pourrait toutefois ralentir en fonction des initiatives de relance budgétaire prises à partir de janvier 2025, ce qui pourrait fortement impacter les attentes en matière d’inflation et l’évolution des taux d’intérêts à partir de 2026. » Christopher Govaerts souligne par ailleurs le changement de ton rapide de la part de l’argentier américaine. « Dès la réunion de la Fed le 7 novembre dernier, les commentaires de Jerome Powell laissaient déjà entendre que le cycle des baisses allait probablement se mettre en pause au début de l’année prochaine. Le risque actuel est de voir un véritable dérapage des dépenses sans contrepoids des démocrates à la Chambre des représentants et au Sénat.


« La Réserve Fédérale devrait encore pouvoir baisser ses taux à quatre reprises pour atteindre 3,5%. Cependant, l’ampleur de cet assouplissement dépendra fortement des données économiques à venir. De même, la BCE pourrait réduire son taux directeur à 1,75% d’ici 2025 ».


Stratégie d’investissement


Christopher Govaerts estime que les marchés boursiers resteront la principale source de performance pour les investisseurs en 2025. « Après les excellents résultats enregistrés en 2023 et 2024, je m’attends toutefois à une certaine forme de modération, avec un rendement de 8% attendu pour un portefeuille boursier bien diversifié au niveau international », qui sera tiré par les Etats-Unis et les marchés émergents, tandis que l’Europe devrait rester à la traîne.


En ce qui concerne les thématiques à privilégier dans les portefeuilles, il estime qu’il faudra privilégier les secteurs soutenus par l’administration Trump et de maintenir les positions dans les valeurs bénéficiant de l’engouement pour l’intelligence artificielle. Il ajoute : « Je pense également que le fossé continuera de se creuser entre les bons et les mauvais élèves dans ce domaine, avec comme exemple Intel qui a été remplacé par NVidia dans l’indice Dow Jones après avoir totalement loupé le train de l’IA au cours des deux dernières années ».


Au niveau des marchés obligataires, il se montre plus prudent, car les marchés ont déjà anticipé de nombreuses baisses des taux directeur par les banques centrales. « Les différentiels de taux pour toutes les classes obligataires sont loin d’être bon marché, et il y a peu de performance à attendre de ce côté-là ». Si les perspectives de gain en capital sont désormais faibles, les coupons restent par contre attractifs. « Il est possible d’obtenir un rendement de 3,25 à 3,5% pour un portefeuille exposé internationalement ».


Rester diversifié


« Il n’est pas rare qu’un rallye de deux ans se prolonge sur une troisième année, et il s’agit souvent d’un événement extérieur qui vient casser la dynamique positive du marché. Même si nous n’observons pas une hausse de 20% sur le marché américain en 2025, ce n’est pas une raison pour devenir pessimiste. La performance des actions devrait être supérieure à celle des obligations. Et il faudra bien entendu rester diversifié pour ne pas subir un risque trop important lié à l’une ou l’autre position dont les perspectives pourraient reculer rapidement ».