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Risques économiques «exceptionnellement élevés»
Calendar27 May 2025
Thème: Macro
Maison de fonds: Schroders

Si la pause actuelle dans les droits de douane américains devient permanente, l’impact sur l’économie mondiale devrait être gérable. C’est la raison pour laquelle Schroders continue de tabler sur une croissance mondiale assez soutenue cette année. Il ne faudrait toutefois pas grand-chose pour que de nouveaux risques s’emparent à nouveau des marchés. La situation géopolitique demeure imprévisible et les tentatives d’adoption d’un plan de relance budgétaire aux États-Unis dans le courant de l’année pourraient provoquer des turbulences sur les marchés nationaux et internationaux.

Les droits de douane américains fluctuent, mais les perspectives restent solides

Les investisseurs sont ballottés entre les annonces de nouveaux droits douaniers américains. Alors que peu après le « Liberation Day », il semblait encore que les États-Unis porteraient les droits de douane sur les produits importés à 25 %, une série de pauses et d’accords ont permis de ramener le taux effectif à environ 12 %. Schroders n’a procédé, sur cette base, qu’à des ajustements limités de ses prévisions économiques. Le gestionnaire d’actifs anticipe une croissance de l’économie mondiale de 2,2 % en 2025 et de 2,7 % en 2026.

États-Unis : croissance stable, regain d’inflation en raison de la politique menée par Trump

Selon Schroders , l’économie américaine présente de solides fondamentaux. Les fortes variations de la balance commerciale et des stocks ont faussé les chiffres de la croissance au premier trimestre, mais la demande intérieure est restée largement stable. La croissance du PIB devrait atteindre 1,7 % en 2025, puis 2,4 % en 2026, grâce aux mesures de relance budgétaire de l’administration Trump.

La hausse des droits douaniers devrait maintenir l’inflation au-dessus de 3 % cette année et la suivante. De ce fait, la Réserve fédérale devrait laisser les taux d’intérêt inchangés en 2025. Mais Schroders s’attend à ce que la baisse des pressions inflationnistes et la nouvelle direction de la Fed ouvrent la voie à une baisse des taux de 50 points de base en 2026, pour les ramener à 4 %.

L’incertitude politique et la dette souveraine accroissent les risques baissiers

Selon Schroders , les risques pesant sur les prévisions économiques sont exceptionnellement élevés, principalement en raison de l’imprévisibilité de la politique américaine. Le gestionnaire d’actifs souligne que chaque relèvement de 10 points de pourcentage des taux américains globaux entraîne environ 1 point de pourcentage d’inflation supplémentaire et une baisse de 0,5 point de pourcentage du PIB.

La dynamique de la dette souveraine mérite également que l’on s’y intéresse. Si le président Trump met en œuvre une relance budgétaire substantielle, les taux d’intérêt américains pourraient grimper en flèche. Cela pourrait nuire à l’activité économique nationale et provoquer des tensions financières dans d’autres pays vulnérables, en particulier en Europe.

Chine : les dégâts sont gérables, mais la faiblesse intérieure persiste

Schroders estime que les dommages économiques causés à la Chine par les droits de douane resteront gérables. Le cycle des exportations devrait encore s’affaiblir, ce qui accentuera les vulnérabilités intérieures à court terme. Le gestionnaire d’actifs constate toutefois également des points positifs. Les indicateurs prévisionnels indiquent une reprise cyclique en 2026, soutenue par les mesures gouvernementales. Toutefois, celles-ci devront être étendues pour atteindre les objectifs économiques du gouvernement. Schroders anticipe une croissance en Chine plus proche de 4 %.

La zone euro bénéficie du plan de relance allemand

Selon Schroders , les perspectives de la zone euro se sont considérablement améliorées avec le récent paquet budgétaire de l’Allemagne. Toutefois, l’activité économique pourrait encore fléchir à court terme en raison de l’incertitude entourant le commerce international.

Compte tenu de la baisse de l’inflation et d’une chute temporaire de la croissance, Schroders s’attend désormais à ce que la Banque centrale européenne ramène les taux de dépôt à 2 %. Au fur et à mesure que la politique budgétaire portera ses fruits, une croissance accélérée du PIB allant jusqu’à 2 % est prévue pour 2026, après un maigre 1 % pour l’année en cours.

Royaume-Uni : une nouvelle baisse des taux d’intérêt en vue, mais des problèmes structurels subsistent

Au Royaume-Uni, Schroders prévoit également une nouvelle baisse des taux de 25 points de base en août, ce qui ramènerait le taux d’intérêt à 4 %. Cet assouplissement est en grande partie dû à la baisse des prix de l’énergie, qui atténue les pressions inflationnistes.

Les problèmes structurels, tels que l’insuffisance de l’offre, continuent cependant de freiner la croissance économique. Schroders pense que l’inflation sera persistante et que la politique des taux d’intérêt restera relativement stricte. Il faudrait une détérioration substantielle du marché du travail pour que les taux d’intérêt baissent autant que le marché le prévoit actuellement.

Marchés émergents : l’Inde positive, le Brésil encore limité

Parmi les grands marchés émergents, les économies tournées vers le marché intérieur, comme l’Inde, continuent d’afficher de relativement bonnes performances. L’inde remplit de nombreuses conditions favorables et les baisses de taux d’intérêt pourraient encore stimuler la croissance.

Au Brésil, en revanche, la politique monétaire restrictive constitue toujours un obstacle. Mais comme l’inflation semble avoir atteint son point culminant, Schroders estime que les taux d’intérêt pourraient également commencer à baisser avant la fin de l’année.