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« De nombreux catalyseurs pour le reste de l’année »
Calendar20 Jun 2025
Thème: Investir
Maison de fonds: Onward Medical
Onward logo


Par Frédéric Lejoint.


Dave Marver a rejoint Onward Medical en 2020 pour apporter sa longue expérience dans le développement de sociétés dans le domaine des instruments médicaux, avec notamment une quinzaine d’années chez le géant américain Medtronic . Sous sa direction, Onward Medical est en train de devenir une véritable success story parmi les valeurs cotées sur la bourse de Bruxelles, notamment suite au lancement d’ARC-EX sur le marché américain. Nous avons eu récemment l’occasion de lui poser quelques questions suite à la publication des résultats pour le premier trimestre 2025.


Comment se sont passés les premiers mois de commercialisation pour ARC-EX ?


Dave Marver : « ARC-EX est le premier système approuvé par la FDA capable de restaurer la force et la sensibilité de la main après une lésion de la moelle épinière. Notre objectif était de vendre dix systèmes sur le premier trimestre, et nous y sommes arrivés. En outre tout indique que la demande va rester forte, avec plusieurs milliers (3000) de prospects qui ont indiqué un intérêt pour ce produit, de sorte que nous restons confiants dans notre objectif d’atteindre des ventes de trente systèmes ARX-EX pour l’ensemble du premier semestre, avec un chiffre d’affaires qui devrait atteindre les attentes du consensus, soit sept à huit millions d’euros pour l’exercice 2025 ».


Quelles sont les initiatives prises pour renforcer l’attrait commercial ?


D.M. : « Nous sommes activement en train d’étendre le brevet d’ARC-EX, notamment pour pour permettre aux patients ayant découvert ARC-EX dans un hôpital de pouvoir disposer d’un système à domicile. En outre, nous devrions également obtenir le brevet de commercialisation pour l’Union Européenne. Ces deux autorisations devraient être obtenues d’ici la fin de l’année, ce qui renforcera encore la dynamique commerciale pour ce produit ».


Est-il facile de pouvoir utiliser ARC-EX à la maison ?


D.M. : « Oui. ARC-EX est un appareil de petite taille, qui se pose facilement sur un coin de la table, et pour lequel il n’y a pas beaucoup de réglages ou de commandes. Il est donc très facile à utiliser pour les clients qui souhaitent disposer d’un tel appareil à leur domicile, même si le réglage des paramètres de stimulation doit toujours se faire dans un hôpital. Alors qu’un système ARC-EX peut traiter quelques dizaines de patients souffrant d’une lésion de la moelle épinière dans un hôpital, la possibilité de pouvoir vendre le système pour un usage à domicile est de nature à multiplier le marché pour ce produit ».


Quels sont les autres développements cliniques à attendre pour Onward ?


D.M. : « Outre ARC-EX, nous sommes également en train de développer deux autres appareils. ARC-IM est un système implantable visant à aider les personnes souffrant d’une lésion de la moelle épinière pour réguler leur pression artérielle et les aider à retrouver la capacité de se tenir debout et marcher. Nous prévoyons de lancer une étude clinique mondiale de Phase III durant le second semestre 2025, et nous devrions commencer à publier prochainement des résultats pour ce produit. Elles seront déterminantes pour les perspectives futures de commercialisation de ce produit, qui pourrait intervenir vers 2028 si tout se passe bien ».


Et à plus long terme ?


D.M. : « Pour le début de la prochaine décennie, nous sommes également en train de développer un implant ARC-BCI (Brain Computer Interface ), une technologie d'interface cerveau-ordinateur qui permettra au patient de se déplacer à nouveau grâce à la pensée. Nous avons déjà réalisé cette expérience sur cinq humains, et nous sommes véritablement à la pointe de cette technologie. Sur les différents programmes, nous pensons avoir beaucoup de catalyseurs pour les mois à venir ».


Vous disposez de moyens financiers suffisants pour remplir vos objectifs ?


D.M. : « Nous avons obtenu dix désignations de dispositifs innovants de la FDA, avec plus de 150 brevets et trois plateformes technologiques très différenciées et une concurrence pratiquement inexistante. Même dans un marché difficile comme en 2024, nous avons été en mesure de lever 70 millions d'euros. En outre, nous disposons de nombreuses subventions (Ministère américain de la défense, Fondation Michael J. Fox, Fondation Christopher Reeve, etc) qui nous permettent de faire avancer notre pipeline en limitant l’impact sur nos fonds propres. ARC-EX nous permet de générer des revenus pour la première fois. A mesure que nous augmenterons nos ventes, nos flux de trésorerie vont aller en s’améliorant. Il est donc particulièrement important de démontrer notre capacité à commercialiser ce produit. Nous avons clôturé ce trimestre avec plus de 50 millions d'euros, ce qui nous permet de disposer de capitaux suffisants pour lancer ARC-EX sur le marché américain et pour assurer le recrutement complet pour l’étude globale d’ARC-IM. »


Vous commercialisez directement ARC-EX sur le marché américain ?


D.M. : « Notre équipe commerciale compte actuellement six personnes, mais la taille de cette équipe est appelée à doubler au cours des prochaines semaines afin d’être en mesure de répondre à la forte demande. Comme nous n’avons pas beaucoup de concurrence dans notre domaine, nous n’avons pour le moment pas besoin d’une grande organisation pour réussir à vendre nos systèmes. Si nous obtenons le feu vert pour commercialiser les systèmes au domicile des patients, nous aurons probablement besoin d’avoir quelques personnes supplémentaires, mais les patients apprennent généralement à utiliser ARC-EX lors de leurs visites à l’hôpital ».


Est-ce que vous viser également un remboursement de ce produit par les assureurs privés ?


D.M. : « Dans les cliniques, le remboursement ne pose pas de problème car les cliniques ou les hôpitaux les achètent avec leur propre budget. Pour l'utilisation à domicile, le remboursement devient un enjeu, mais cette procédure prend du temps à mettre en place. En attendant, nous estimons qu’un tiers des patients pourrait déjà acheter un système sans avoir un remboursement de la part des caisses d’assurances privées, notamment grâce au système hospitalier militaire américain ou grâce à l’indemnisation pour accidents du travail. Enfin, certains patients aisés peuvent également le payer eux-mêmes ».


L’environnement actuel aux Etats-Unis ne constitue pas une menace pour vous ?


D.M. : « Nous pensons être exemptés de droits de douane car nous produisons des technologies qui aident les personnes en situation d'invalidité de longue durée. Le système hospitalier militaire a été impacté par les incertitudes budgétaires, mais la demande dans le secteur civil a permis de compenser cette faiblesse ».