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« Vers un été favorable pour les bourses »
Calendar07 Jul 2025
Thème: Investir
Lfde blue


Par Frédéric Lejoint.


Les marchés boursiers devraient rester structurellement soutenus par la faiblesse de l’offre de nouvelles actions.


Avant leur pause estivale, Pierre Puybasset (Porte-parole de la gestion) et David Kruk (Responsable du trading desk) ont récemment tenu leur webinaire « Au Cœur Des Marchés », durant lequel les deux spécialistes de La Financière de l’Échiquier ont décrypté les événements du mois écoulé. Ils ont également mis en avant leurs perspectives pour les mois d’été, avant leur prochain rendez-vous prévu pour la fin août.


Résilience


David Kruk a tout d’abord constaté qu’après un bon début d’année, les marchés européens ont marqué le pas durant le mois de juin à l’approche de la fin du moratoire sur les tarifs douaniers, tandis que les indices américains ont plutôt eu tendance à progresser. « Les titres américains ont bénéficié de plusieurs bonnes nouvelles, notamment des statistiques favorables pour l’inflation pour le quatrième mois consécutif, une accalmie des tensions commerciales, et une forte réduction du risque de récession ».


Dans le même temps, les résultats des entreprises américaines ont continué de surprendre favorablement, soit 6% au-dessus des attentes pour le premier trimestre 2025. « Pour le moment, elles semblent bien s’adapter à l’incertitude actuelle. Les groupes technologiques, en particulier, ont publié des chiffres éblouissants, ce qui a permis un joli rebond de ce secteur durant le mois de juin ».


Enfin, la géopolitique est revenue sur le devant de l’actualité à la fin juin suite à l’augmentation des tensions entre l’Iran et Israël. « Comme durant les crises qui ont précédé, les marchés sont restés très calmes, estimant que le risque d’une fermeture du détroit d’Ormuz est limité sachant que la Chine est le principal acheteur du pétrole iranien. De plus en plus, les crises géopolitiques sont considérées comme des opportunités d’achat ».


The King is dead


« L’événement le plus constant du mois écoulé a été le recul persistant du dollar face aux autres devises. Nous observons un mouvement de réduction des expositions au dollar depuis l’arrivée de Trump au pouvoir. Cette situation bouleverse profondément la belle machine américaine. Or, la monnaie d’un pays reste le principal baromètre de la santé économique et de la confiance des investisseurs ».


D’un autre côté, la modération de l’inflation constitue une opportunité de détente monétaire pour la Réserve Fédérale. « Il y a actuellement deux avis différents. Pour certains le choc d’inflation sera temporaire et n’impactera pas l’indice PCE, qui restera autour de 3,3% d’ici la fin 2025. Et d’autres qui s’attendent à une résurgence de l’inflation durant le second semestre qui repoussera la baisse du taux directeur vers 2026. Pour ma part, je pense que si la modération de l’inflation se maintient durant les prochaines semaines, les anticipations d’une baisse rapide du taux de la Fed devront augmenter », estime David Kruk . « Pour les marchés, ce sera un changement de paradigme significatif ». Les chiffres d’inflation du mois de juin (publiés en juillet) seront particulièrement importants.


Soutien structurel


David Kruk pointe également le nombre extrêmement faible d’introductions en bourse depuis le début de l’année comme un facteur de soutien structurel aux actions américaines. « Nous sommes actuellement sur un rythme d’une cinquantaine d’IPOs pour l’ensemble de l’année. Cela entraîne une offre très faible de nouvelles actions alors que la demande reste très forte, comme l’a récemment montré l’introduction en bourse de Circle Crypto, dont le cours a plus que doublé durant sa première séance ».


Et dans le même temps, les programmes de rachats d’actions continuent de tourner à plein régime, et devraient battre de nouveaux records en 2025. « Structurellement, le marché ne peut que monter. L'offre est très réduite et la demande de titres reste exceptionnellement élevée, avec des particuliers américains qui continuent de racheter le marché dès qu’il flanche un peu ».


Et ce phénomène n’est pas cantonné aux Etats-Unis, avec des programmes de rachat d’actions qui sont également en nette progression en Europe, tandis que la détention d’action est également en forte hausse chez les particuliers. « Je constate d’ailleurs que nous venons d’enregistrer la première introduction en Bourse à Paris, alors que nous sommes au milieu de l’année. Durant les dix prochaines années, je suis d’ailleurs convaincu que les marchés boursiers resteront soutenus par une demande phénoménale de la part des particuliers. Cette perspective devrait permettre de traverser les épisodes de forte volatilité et d’assister à une augmentation des multiples car ces investisseurs sont moins préoccupés par la valorisation que les institutionnels ».


Pour les deux prochains mois, David Kruk estime que les marchés resteront focalisés par les négociations sur les tarifs, avec notamment l’échéance du moratoire fixée au 9 juillet. « D’ici là, il faudra rester prudent. La performance devrait être sur la retenue avant une embellie une fois dépassée cette date pivot. Les grands courtiers sont assez confiants que le moratoire sera, selon nous, prolongé afin de parvenir à un accord entre l’Europe et les Etats-Unis ». Après le 9 juillet, il estime que les marchés européens pourraient reprendre leur marche en avant.


Les résultats du deuxième trimestre devraient également être positifs pour les actions, et supportés aux Etats-Unis par la faiblesse du dollar et par des statistiques économiques qui devraient montrer une poursuite de la résilience de l’économie. « En outre, d’un point de vue saisonnier, le mois de juillet est traditionnellement un bon mois au niveau boursier, avec une progression moyenne de 3,3% pour l’indice S&P 500 durant les dix dernières années. Le mois d’août est moins favorable, mais je reste confiant dans la capacité des investisseurs à racheter le moindre creux du marché ».


De leur côté, les petites et moyennes capitalisations européennes devraient bénéficier d’un environnement relativement favorable, en raison de leur relative immunité face à la problématique des tarifs et de l’impact de la baisse des taux de la BCE sur leur situation financière. « Nous avons également eu de belles surprises lors des résultats du premier trimestre, et les flux devraient continuer à se diriger vers ce segment du marché ».



David kruk en pierre puybasset