
Prof. Dr. Jan Viebig, Chief Investment Officer, ODDO BHF SE
"La période de reporting pour le deuxième trimestre commence. Nous maintenons la forte pondération des actions européennes."
Trois surprises marquent actuellement les marchés boursiers européens : 1) la hausse du DAX depuis le début de l'année, 2) les titres et les secteurs qui ont soutenu jusqu'à présent la reprise des cours sur le marché boursier allemand et 3) la grande différence de performance entre les marchés boursiers allemand et français.
Au cours du premier semestre 2025, le DAX a progressé d'environ 20 %, tandis que le CAC 40, dividendes compris, n'a gagné que 7 % (voir illustration 1).
Pourtant, au vu de l'actualité, il n'y a pas beaucoup de raisons pour lesquelles les actions allemandes devraient actuellement afficher des performances particulièrement bonnes : le secteur clé de l'économie allemande, la construction automobile, est sous pression de toutes parts. Les États-Unis se protègent par des droits de douane à l'importation. Dans le même temps, les exportateurs chinois tentent de gagner des parts de marché dans le monde entier, notamment en Europe, dans le secteur prometteur de la mobilité électrique. La croissance économique en Allemagne stagne autour de zéro.
Le CAC 40 ressemble au DAX à bien des égards. Selon Bloomberg, le DAX représente actuellement une capitalisation boursière de près de 2 200 milliards d'euros, contre près de 2 500 milliards d'euros pour le CAC. Pour la plupart des entreprises du DAX et du CAC 40, l'Europe est le principal marché. Cependant, pour beaucoup d'entre elles, l'Amérique et l'Asie jouent également un rôle important, voire essentiel. Les entreprises des deux pays sont confrontées à des défis similaires : un ralentissement de la croissance de la productivité et de l'économie sur leur marché intérieur, ainsi qu'une incertitude économique due à la politique commerciale américaine. Parmi les points communs, on peut également citer la politique monétaire de la BCE, qui a encore assoupli sa politique de taux d'intérêt au premier semestre.
En outre, les conditions de financement sur le marché obligataire sont similaires pour les émetteurs des deux pays. Si l'on compare les rendements des obligations d'entreprises françaises et allemandes (mesurés par les variantes française et allemande de l'indice Bloomberg Euro Aggregate Corporate), les différences de rendements et de spreads sont faibles. La solvabilité, la liquidité et les durées déterminent le niveau des coûts de financement des entreprises européennes sur le marché obligataire, tandis que la « nationalité » (siège social de l'entreprise) ne joue actuellement aucun rôle significatif.
