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Pourquoi la dette d’infrastructure est-elle intéressante aujourd’hui ?
Calendar21 Nov 2025
Thème: Investir
Maison de fonds: Schroders

Par Emaad Sami, Directeur des portefeuilles et des solutions chez Schroders Capital

De nombreuses incertitudes existent : des changements structurels au niveau mondial - des diverses tendances macroéconomiques à la montée du protectionnisme et à la démondialisation. En outre, les attentes en matière de rendement dans certaines parties des marchés privés ne sont plus ce qu’elles étaient, en raison notamment de l’arrêt de sorties ou de distributions retardées. Dans ce contexte, les investisseurs ont besoin de rendements plus prévisibles. La dette d’infrastructure procure de tels rendements, avec une faible corrélation avec d’autres classes d’actifs, ce qui en fait la catégorie idéale pour faire face à la volatilité du marché.

La taille du marché de la dette d’infrastructure est considérable : il est au moins 40 % plus volumineux que le marché des prêts aux entreprises, et la part de l’Europe en la matière représente environ un tiers du marché mondial. En Europe, la croissance est fermement soutenue par l’UE avec des initiatives telles que le « EU Green Deal », mais aussi par des plans gouvernementaux à grande échelle, à l’instar du programme d’infrastructure de 500 milliards d’euros de l’Allemagne.

Bref, pour les investisseurs, la dette d’infrastructure agit comme un élément de résilience en période d’incertitude : elle soutient la base de la croissance économique et constitue donc le principal argument d’investissement pour la « dette », tout en jouant un rôle central dans la réalisation des objectifs politiques.

Comment cette classe d’actifs a-t-elle évolué ?

La demande d’énergie enregistre une croissance rapide en raison de mégatendances telles que la numérisation et la transition énergétique, mais les secteurs traditionnels tels que les transports sont également en mutation. Les investisseurs regardent désormais au-delà des énergies renouvelables et des centres de données : on trouve également des transactions intéressantes, par exemple dans le domaine de la gestion des déchets et des infrastructures ferroviaires, qui soutiennent la décarbonation par le biais de thèmes tels que l’électrification.

La croissance au sein de ces mégatendances reste soutenue. Ainsi, la construction de centres de données battait déjà son plein bien avant l’essor de l’IA, et l’intelligence artificielle n’a fait qu’accélérer cette tendance.

Quel rôle la dette d’infrastructure joue-t-elle dans les portefeuilles ?

La catégorie offre une diversification évidente, tant par rapport aux prêts aux entreprises et aux prêts directs que dans le contexte des actifs réels. Les investisseurs ont accès à un type d’emprunteurs et à des profils sectoriels complètement différents. La dette d’infrastructure jouit encore et toujours d’un fort soutien de la part des assureurs en tant qu’alternative aux investissements à revenu fixe. La dette d’infrastructure jouit d’un attrait croissant auprès des investisseurs en actifs réels et en crédit privé : elle combine des revenus stables, soutenus par des infrastructures essentielles, avec des garanties structurelles spécifiques à cette classe d’actifs.

La manière dont cela se traduit dans les allocations varie d’un investisseur à l’autre. La dette de première qualité (« investment grade ») reste intéressante pour les assureurs en raison de l’efficacité du capital, tandis que les stratégies de qualité inférieure à la catégorie investissement (« sub-investment grade, sub-IG ») ont également la cote en raison des exigences favorables de Solvabilité II (SCR). Parallèlement, nous constatons un intérêt croissant de la part des fonds de pension, des fondations et des family offices : ils utilisent la dette d’infrastructure sub-IG pour compléter leurs allocations de prêts directs ou d’actifs réels.

Concernant le risque/rendement, le sub-IG offre également une valeur relative attrayante : la dette d’infrastructure génère des rendements égaux ou supérieurs à ceux des marchés du crédit privé au sens large, pour une qualité de crédit et une échéance similaires - mais souvent avec une analyse de crédit plus solide et une meilleure protection que sur le marché des obligations d’entreprise.

Enfin, la nature des investissements dans les infrastructures se prête bien aux objectifs ESG et d’impact. Cette catégorie est de ce fait un moyen efficace d’obtenir des résultats durables dans les cadres d’investissement de nos clients.

Comment les investisseurs peuvent-ils atténuer les risques liés à la dette d’infrastructure ?

Il est important de faire la distinction entre le marché des grandes capitalisations et celui des moyennes capitalisations. Schroders constate un flux d’opérations cinq fois plus important dans le segment intermédiaire, ce qui procure un plus large éventail de choix aux investisseurs. Il s’agit là d’un élément crucial dans un environnement concurrentiel, où le segment du marché intermédiaire présente souvent une valorisation plus attractive que le marché globalisé, où la concurrence pour les actifs rares est féroce. Il importe également de faire une distinction entre les gestionnaires, car la structuration et la mise en œuvre des prêts d’infrastructure étant complexes, l’expérience est essentielle. L’équipe de Schroders chargée de la dette d’infrastructure a joué un rôle actif dans l’élaboration du marché européen de la dette d’infrastructure. Ce genre d’expérience crée des antécédents et un réseau difficiles à égaler.

Comment atteindre les objectifs et l’impact ESG avec la dette d’infrastructure ?

Selon le règlement sur la publication d’informations en matière de durabilité dans les services financiers (SFDR), tous les fonds de dette d’infrastructure de Schroders relèvent de l’article 8. Schroders adopte une position prudente à l’égard de l’article 9, car cette classification limite la diversification du point de vue du crédit. L’approche de Schroders est fermement ancrée dans la discipline de crédit et la diversification, mettant en œuvre des stratégies qui répondent à des défis sociaux réels sans faire de concession aux rendements financiers ou aux normes ESG.

Schroders en la possibilité grâce à son cadre d’impact exclusif, développé depuis plus de 20 ans en tant que pionnier de l’investissement d’impact. Des institutions comme Bluemark font de Schroders un leader de la pratique de l’impact.