César Pérez Ruiz, Directeur des investissements Pictet Wealth Management
Le nombre de fusions-acquisitions augmente car les entreprises qui ont réussi à sortir de la pandémie avec des bilans solides ont profité de l’occasion pour racheter des cibles opportunes. La semaine dernière, le groupe de construction espagnol ACS a entamé des discussions avec l’entreprise d’infrastructures italienne Atlantia en vue de racheter le plus grand opérateur autoroutier d’Italie.
Deux grands fonds d’investissement envisagent également d’acquérir l’entreprise de télécommunication néerlandaise KPN . Les fusions- acquisitions font partie de nos thèmes d’investissement de prédilection pour 2021 et nous privilégions tout particulièrement les hedge funds à la stratégie « event-driven ».
En Europe, les campagnes de vaccination contre le COVID-19 accélèrent et l’objectif de la Commission européenne visant à atteindre un taux de vaccination de 70% d’ici septembre devrait être atteint si les campagnes se poursuivent à ce rythme. Le marché semble partager cet optimisme vis-à-vis des perspectives économiques, comme en atteste le swap d'inflation à 5 ans dans 5 ans, qui atteint son plus haut niveau depuis décembre 2018, et la surperformance des valeurs européennes face aux valeurs américaines depuis le début de l’année.
En même temps, le Premier ministre italien, Mario Draghi, a annoncé que son gouvernement avait bloqué le rachat d’un fabricant italien de semiconducteurs par une entreprise chinoise. Cela porte à croire que l'interventionnisme d'État devrait rester d’actualité, car les gouvernements s’efforcent de protéger les secteurs stratégiques.
La Réserve fédérale américaine a de nouveau affiché une rhétorique conciliante la semaine dernière, ce qui a engendré une pause dans la hausse du dollar et une stabilisation des cours de l’or. Nous surveillerons avec attention les chiffres de l’inflation qui seront publiés cette semaine. Sur le plan politique, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, fait tout son possible pour faire adopter le nouveau plan d'infrastructure de l’administration Biden d’ici août. Elle a indiqué qu’il serait possible de négocier sur la hausse du taux d'imposition des sociétés.
Le gouvernement américain envisage de le rehausser à 28%, mais pourrait revoir ses ambitions à la baisse et se contenter d’un taux de 25%. Concernant l’imposition des multinationales, le gouvernement a soumis la semaine dernière un projet d’imposition minimum applicable à l’échelle mondiale, qui reposerait sur le lieu effectif des ventes. Ce projet permettrait de stabiliser le système fiscal international à l’heure où le gouvernement américain s’efforce de freiner l’essor de la fiscalité numérique et de la minimisation fiscale.
Cette semaine, les entreprises commenceront à dévoiler leurs résultats du premier trimestre. Le marché s’attend à une forte croissance, mais il faudra des résultats nettement supérieurs aux prévisions et une amélioration des perspectives pour maintenir la dynamique actuelle, dans la mesure où les marchés ont déjà bien progressé depuis le début de l’année. La volatilité est revenue au même niveau qu’avant la pandémie de Covid. La protection des portefeuilles est donc redevenue bon marché.
