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La reprise économique se poursuivra-t-elle au second semestre ?
Calendar08 Jun 2021
Thème: Macro
Maison de fonds: Nagelmackers

En bref

Christofer govaerts
Christofer Govaerts

La reprise de la croissance mondiale depuis le creux de l'année dernière s'est poursuivie au cours des premiers mois de cette année. Le déploiement de la vaccination et la réouverture progressive des grandes économies du monde entier assurent la poursuite de cette reprise. Si nous restons positifs sur la situation globale, il existe une différence dans la résilience régionale. Selon les régions, nous prévoyons une relance de la croissance se situant entre 4 et 7%. Ce sont surtout les pays anglo-saxons et la plupart des marchés émergents qui continuent de mener la danse, tandis que la zone euro a connu un recul limité. Néanmoins, nous prévoyons une reprise de la zone euro au second semestre avec une croissance de 4,4%.

Facteurs de soutien à la reprise de la croissance

Les autorités et les banques centrales ont continué à contribuer à la reprise économique. La banque centrale américaine, plus particulièrement, a continué à étoffer son bilan afin de maintenir le momentum de la reprise et de continuer à réduire le taux de chômage. Malgré la forte création d'emplois de ces derniers mois, il reste encore 1,9 million d'Américains au chômage alors qu'ils avaient un emploi avant la crise de la Covid-19. C'est pourquoi le président Biden reste déterminé à soutenir les familles américaines. Sur le plan budgétaire, l'administration Biden a annoncé de nombreuses nouvelles mesures. Trois initiatives d'une valeur de 6 000 milliards de dollars sont déjà dans le pipeline, prêtes à être déployées au cours des prochaines années, ce qui représente une injection financière d'environ 25% du PIB à court et moyen terme. Il s'agit là aussi d'un ratio historique.

Marchés financiers

Retour sur le 1er semestre

La reprise s'est également poursuivie dans les actifs risqués, plus encore que ce qui avait été initialement envisagé par la plupart des analystes. Au début de l'année, le consensus prévoyait une nouvelle reprise des marchés d'actions, avec un rendement moyen attendu de 7 à 8%. A peine six mois après le début de la nouvelle année, ces attentes ont déjà été dépassées. A l'exception de quelques marchés émergents, les Bourses enregistrent déjà des bénéfices de plus de 10%. La dernière saison de résultats a été un facteur de soutien à cet égard.

Bien que la barre ait été placée très haut, la majorité des entreprises du monde entier ont atteint ou même dépassé leurs prévisions. L'optimisme à court terme est donc certainement justifié, ce qui soutient également l'appétit pour le risque. La plupart des segments obligataires ont reculé en raison des premières hausses des taux d'intérêt, qui, bien qu'encore limitées, ont fait leur apparition.

Perspectives pour le 2e semestre

On dit généralement que l'excès nuit en tout : les marchés financiers et la croissance économique ne font pas exception. Un danger potentiel à court terme est que l'inflation soit plus forte que prévu. Bien que les prévisions d'inflation aient déjà fortement augmenté pour dépasser les 2,5%, notamment aux Etats-Unis, le marché ainsi que la Réserve fédérale partent du principe que cette hausse de l'inflation n'est que temporaire ou transitoire.

Toutefois, certains signes indiquent que l'inflation pourrait se prolonger : de nombreuses entreprises ont récemment indiqué qu'elles répercuteraient la hausse du coût des intrants sur les consommateurs. Les prochains mois permettront donc de savoir plus précisément si l'inflation est temporaire ou pas.

Quelles que soient les perspectives en matière d'inflation, l'accent reste mis sur la reprise économique. Nous attendons surtout une forte progression de l'Europe, soutenue par une augmentation de la confiance des consommateurs et de meilleures prévisions du marché du travail. L'exposition plus cyclique du marché européen est également un facteur de soutien.

Les Etats-Unis continuent de jouer le rôle de moteur de la croissance mondiale, où nous privilégions les actions value. Non seulement ces actions sont historiquement plus résistantes par rapport à une inflation inattendue, mais les valorisations restent attrayantes et peuvent mieux résister à un creux du marché.

Dans le cadre de la reprise de la croissance mondiale, nous restons positifs pour les petites et moyennes capitalisations pour l'instant. Si l'inflation s'avère plus grave ou plus longue que prévu, les grandes capitalisations offrent une meilleure protection grâce à leur pouvoir de fixation des prix et à leur chaîne d'approvisionnement plus large. Certaines matières premières telles que les métaux industriels, le pétrole et les entreprises du secteur de l'énergie pourraient également bénéficier d'une hausse de l'inflation. Au sein des secteurs plus défensifs, nous privilégions le secteur pharmaceutique par rapport aux biens de consommation de base.

Les taux d'intérêt joueront également un rôle important pour les actions. La hausse des taux d'intérêt pourrait exercer une pression sur les prix des sociétés de croissance très bien notées et sensibles à la duration, telles que les technologies. Pour les obligations, cela signifie également que nous raccourcissons davantage la duration et que nous préférons les obligations liées à l'inflation aux obligations d'Etat traditionnelles.

Cette approche flexible nous permet également de répondre rapidement aux opportunités du marché, quelle que soit l'évolution de l'inflation.