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Nagelmackers : pas de tonnerre dans le ciel
Calendar14 Sep 2021
Thème: Investir
Maison de fonds: Nagelmackers

Perspectives macroéconomiques et marchés financiers

Les récents chiffres macroéconomiques le confirment, même si l’on est encore loin d’un orage violent. Quelques explications peuvent être avancées. Premièrement, l’effet des programmes de relance qui s’estompent lentement - en l’absence de renouvellement - signifie que le rythme de croissance effréné du premier semestre ne se répète pas au second semestre.

Ensuite, l’impact du Covid reste bien présent en raison des confinements dans le monde entier et des problèmes logistiques du côté de l’offre. Cela explique également pourquoi le récent rapport sur le marché du travail américain a fait état d’un recul important en termes de création de nouveaux emplois.

Les espoirs reposent désormais principalement sur le volet fiscal, les yeux étant rivés sur la Chine et les Etats-Unis : en effet, en ce qui concerne la Chine, il y a actuellement un problème conjoncturel et les autorités devraient introduire de nouvelles mesures de soutien, tant monétaires que fiscales, dans les semaines à venir. Quant aux Etats-Unis, l’accord phare de l’administration Biden - le plan familial de 3 500 milliards de dollars - est dans sa phase finale de négociation.

Un événement a dominé le mois d’août, à savoir le gala annuel des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming). Les observateurs étaient particulièrement curieux de voir si le président de la FED, M. Powell, y annoncerait des nouvelles. Après coup, il s’est avéré que ce fut un non-événement pour les marchés financiers. Un souci est toutefois survenu récemment, ce qui ne facilitera pas la communication de Powell (FED) et de Lagarde (BCE) dans les semaines à venir.

En effet, les marchés se préparaient progressivement à une sortie monétaire graduelle, avec une réduction des programmes d’achat suivie d’un relèvement graduel des taux. Cependant, le problème qui se pose aujourd’hui est devenu plus complexe : d’une part, le taux de croissance ralentit quelque peu (ce qui encourage plutôt une politique monétaire souple), d’autre part, les pressions inflationnistes restent obstinément élevées et pourraient être de plus longue durée que ce que le scénario initial des banquiers centraux prévoyait (ce qui encourage plutôt un resserrement monétaire). Et cela rend évidemment l’exercice de communication des banquiers centraux très délicat, que l’on pourrait comparer à une danse sur une corde raide.

Le mois d’août a prouvé le contraire à l’histoire cette année. Les actifs à risque - bien que confrontés à la traditionnelle faible liquidité pendant la période des vacances - ont tout de même pu afficher un beau résultat positif. Et ce, tant pour les actions mondiales que pour les obligations à haut rendement et à risque. Même certains événements géopolitiques n’ont pas réussi à gâcher le plaisir (par exemple, l’Afghanistan).

Les excellents résultats de la saison ont bien sûr été un autre bonus. En outre, le Japon et les marchés émergents - après les pertes substantielles de juillet - ont également été en mesure de reprendre le flambeau. En sera- t-il de même en septembre ? C’est possible, mais là aussi, une certaine prudence est plutôt de mise. Le récent changement d’environnement a donc également eu un impact sur la prise de décision du CI au début du mois de septembre.