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La COP26 s’ouvre dans quelques jours, et le maître mot est clairement : Accélération
Calendar29 Oct 2021
Thème: ESG
Maison de fonds: DPAM

Le financement de l’action climatique sera certainement le facteur déterminant de son succès. Il y a quatre objectifs principaux : sécuriser la voie vers le « zéro émission nette » à l’horizon 2050, mobiliser des moyens de financement, adapter et protéger les communautés et les habitats au niveau local, et coopérer afin de réaliser les ambitions.

Premièrement, la conférence sera axée sur la priorité de « reconstruire en mieux ». Dans le sillage des actions menées par les principaux États du monde, l'état d'esprit et la philosophie d'une reprise verte peuvent rationaliser le débat, et avoir ce faisant un impact sur les flux financiers, les entreprises et, en fin de compte, les investisseurs. Le monde suivra-t-il l'exemple de l'Europe et évoluera-t-il vers un cadre pour une finance durable cohérente ?

Deuxièmement, la COP26 est considérée comme le successeur de la COP21 (2015). Ce qui n'a pas été réglé à Paris, devrait être abordé maintenant. Cinq thèmes importants ayant une influence et un impact directs sur les flux financiers alimenteront les débats :

1. Les États débattront d'objectifs nationaux révisés et plus ambitieux de réduction des émissions, appelés « Contributions déterminées au niveau national » (CDN), conformément au dernier rapport du GIEC.

2. Les États tenteront de préciser les règles de l'article 6 de l'Accord de Paris, qui concerne la coopération internationale et a introduit le concept du marché international du carbone.

3. Les mécanismes de financement des pertes et dommages, un facteur critique pour les pays les moins avancés (et les plus vulnérables). Les pays les plus gros pollueurs paieront-ils équitablement pour les pays plus touchés ?

4. Les solutions fondées sur la nature et leur rôle dans la mise en œuvre de la stratégie de Paris.

5. La question des 100 milliards de dollars : les flux/financements nécessaires de l’action climatique devraient être mobilisés sur les marchés développés et orientés vers les pays moins développés pour parvenir à une transition juste/équitable.

Certains de ces sujets impliqueront des financements publics et des réglementations, qui généreront des risques ainsi que des opportunités liés à la transition pour les entreprises et les investisseurs. D'autres auront un impact direct sur les entreprises et les investisseurs cherchant à atteindre leurs objectifs climatiques et créeront de nouveaux risques et opportunités liés à la transition, comme par exemple l’ouverture de nouveaux marchés.

Troisièmement, c'est l'influence des décisions et des actions des grandes nations comme les États-Unis, la Russie et la Chine sur les marchés financiers. Après s'être momentanément retirés de l'Accord, les États-Unis le rejoignent-ils avec plus d'ambition qu'auparavant ? Quel impact cela aura-t-il sur les marchés (financiers et commerciaux) américains et internationaux ?

Comment les pays producteurs de combustible fossile se comporteront-ils pendant les négociations ? Et pouvons-nous nous attendre à des coalitions et alliances progressistes capables d’influencer directement les entreprises du monde entier ? À cet égard, il sera intéressant de suivre les actions des dénommés « blocs climatiques », des groupes de pays ayant le même intérêt, comme le Groupe Afrique, le groupe des Pays les moins avancés, le Groupe parapluie (pays développés hors UE), l’UE, BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine), le Groupe des pays arabes, etc.

Le financement de l’action climatique sera certainement le facteur déterminant du succès de la COP26. En tant qu'investisseurs (institutionnels), nous jouons un rôle majeur dans la contribution au succès de l'Accord de Paris. Assurer le « zéro émission nette » d'ici le milieu du siècle signifie réduire les émissions de 50 à 80 % d'ici 2030 (par rapport à 2020) et de 100 % d'ici 2050 dans tous les secteurs. Sachant que les émissions liées à l'énergie dans les transports, l'industrie et le chauffage représentent près des 4/5 des émissions au niveau mondial, (financer) la transition énergétique est la priorité absolue.

La révision des CDN afin de poursuivre des ambitions plus élevées ne sera couronnée de succès que si elle s’inscrit dans un cadre contraignant. Le changement climatique n'a pas de frontières. Pour réussir à y faire face, il est indispensable de renforcer la coopération internationale, ce qui inclut également un engagement commun sur les prix du carbone et une transition juste et équitable entre les pays développés et les pays émergents. En tant que gestionnaire d'actifs responsable, la COP26 et ses résultats impacteront et guideront davantage notre future stratégie climatique et d'investissement. Cela relève de notre devoir fiduciaire et sociétal.