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Nagelmackers Wealth Management - Actualités de la semaine écoulée
Calendar15 Feb 2022
Thème: Macro
Maison de fonds: Nagelmackers

Par Michael Harris, Head of Private Banking & Wealth Management

Dans l'attente de la publication de nouveaux chiffres sur le taux d'inflation aux Etats-Unis, qui ont été publiés jeudi par le département américain du Travail, les Bourses sont restées quelque peu incertaines en début de semaine. Il est vrai que la hausse de l'inflation est le principal facteur qui alimente la spéculation sur des augmentations de taux d'intérêt directeurs plus nombreuses et plus prononcées, ce qui n'est pas pour réjouir les marchés boursiers.

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Du côté européen également, les anticipations ne manquent pas quant au nombre et à l’amplitude des hausses des taux d'intérêt directeurs par la BCE pour cette année. Après sa dernière prestation, nous attribuons à Christine Lagarde une note insatisfaisante pour son « keeping up appearances ».

Les discussions apparemment fructueuses entre les présidents Macron et Poutine n'ont pas non plus vraiment rassuré les bourses. Peut-être que le contenu de leurs discours était trop ‘poli’ que pour être crédible face à des marchés boursiers quelque peu déprimés. De fait, les tensions entre l'OTAN et la Russie continuent d'augmenter, ce qui diminue considérablement les chances d'une solution diplomatique.

Entretemps, le prix du pétrole continue de progresser en anticipation d’une invasion de l’Ukraine par la Russie. Le prix du pétrole brut a maintenant grimpé à plus de 93 dollars par baril. Certains analystes prédisent un prix du pétrole de 120 dollars si la situation en Ukraine se transforme effectivement en un conflit armé.

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Mais quel rôle la Chine joue-t-elle réellement dans le conflit entre la Russie et l'OTAN ? Le fait est que, bien que la Russie et la Chine aient des intérêts communs, elles ont des objectifs différents et des styles diplomatiques différents.

Les bonnes relations entre les deux superpuissances ont été démontrées par le "partenariat sans limites" que le président russe Poutine et le président chinois Xi Jinping ont annoncé à l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver.

Pourtant, les deux dirigeants n’ont pas toujours été sur la même longueur d'onde. Par exemple, la Russie vend des armes à l'Inde et au Vietnam, deux pays avec lesquels la Chine a régulièrement été en conflit au cours des dernières années.

A l'inverse, la Chine ne reçoit pas le soutien de la Russie pour revendiquer la mer de Chine méridionale comme territoire chinois, ce qui pourrait faire pression sur le Japon et le Vietnam.

Même si Pékin soutient la Russie dans son différend avec l'OTAN, la Chine ne veut absolument pas être associé à un conflit entre l'Ukraine et la Russie. D’ailleurs, la Chine entretient de bonnes relations avec l'Ukraine et préfère donc ne pas voir la Russie l’envahir.
De plus, une invasion russe pourrait avoir un effet boomerang pour la Chine étant donné que les États-Unis et leurs partenaires occidentaux pourraient être très mécontents de ce rapprochement.

Cela n'enlève rien au fait que la Chine soutiendra financièrement et économiquement la Russie en cas de sanctions occidentales contre Moscou. On ne sait pas dans quelle mesure le "partenariat sans limites" inclurait également un soutien militaire.

La saison des résultats, quant à elle, a poursuivi sa tendance positive, mais les bonnes nouvelles de certaines sociétés, telles que Harley Davidson ou GlaxoSmithKline , n'ont pas été suffisantes pour ramener l’optimisme au sein des opérateurs boursiers. Il a fallu attendre mercredi pour que les marchés boursiers réagissent positivement à d’excellents résultats comme ceux publiés par Disney. Le géant américain des loisirs a enregistré une forte croissance de ses ventes et de ses bénéfices. L'augmentation significative du nombre d'abonnés au service de streaming Disney Plus a été un facteur déterminant dans la solide hausse du CA et du bénéfice.

Jeudi tous les regards étaient tournés vers la publication des chiffres de l'inflation américaine. Ils ont atteint en janvier un niveau de 7,5% en variation annuelle, soit le niveau d'inflation le plus élevé depuis février 1982. Cette hausse est due à la hausse des prix de l’énergie, à un marché du travail tendu, aux problèmes d’approvisionnement dans la chaine de logistique et à une demande très forte de biens et de services. L'inflation sous-jacente - c'est-à-dire sans tenir compte des prix plus volatils de l'énergie et de l'alimentation - a atteint 6%, son niveau le plus élevé depuis août 1982.

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Les marchés boursiers des deux côtés de l'Atlantique ont accusé le coup. Le rendement du Trésor américain à 10 ans a dépassé 2%.

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Etant donné le contexte inflationniste, il n’est pas étonnant que La Réserve Fédérale américaine doive augmenter ses taux d'intérêt directeurs. Il y a eu de nombreux précédents dans l’histoire monétaire des Etats-Unis. Les marchés financiers semblent dès lors réagir de manière excessive. En fait, les investisseurs ne sont tout simplement plus habitués à de telles pratiques, en particulier à des resserrements monétaires !

Le Comité d’Investissement a décidé de réduire la sensibilité du portefeuille obligataire à une hausse des taux d’intérêt par la vente des obligations indexées sur l’inflation avec une longue duration et de réduire le poids des obligations Corporate Investment Grade en USD. Le produit de ces ventes sera réinvesti en partie investi dans les obligations souveraines des pays émergents en devises fortes et en partie dans une stratégie d’arbitrage d’obligations convertibles. En ce qui concerne les actions, le Comité d’Investissement a décidé de réduire la forte sous-pondération au Royaume-Uni. Ceci permet d’augmenter le poids des actions avec le style ‘value’ (Finances/Energie). Cet achat a été financé par la vente d’actions européennes.