Par Christos Sitounis et Thomas Meier, gérants de portefeuille des fonds MainFirst Global Dividend Stars & the MainFirst Euro Value Stars
En période de faibles taux d'intérêt, en particulier, les investisseurs attendent avec impatience des versements attractifs. En 2020, les montants des dividendes avaient été réduits en raison de la pandémie. Cependant, nous prévoyons déjà de nouveaux montants records pour les dividendes en 2022
![]() Christos Sitounis |
Dans le cadre d'une étude, la banque UBS a analysé la contribution des dividendes, en supposant qu'ils soient réinvestis, aux rendements totaux en Europe. Le résultat est impressionnant ; selon cette étude, les dividendes représentent jusqu'à 60 % des rendements totaux sur le long terme. En outre, les redistributions offrent aux investisseurs un flux de paiements intéressant en période de taux d'intérêt structurellement bas. Bien sûr, la joie des dividendes n'existe que pour autant que ces derniers soient payés. Suite à l'expérience de l'année pandémique 2020, la douleur causée par l'annulation ou la baisse des dividendes est encore vive.
Comment se comportent les distributions de dividendes en temps de crise et comment évolue leur reprise ?
Examinons tout d'abord le début de la crise financière mondiale qui a démarré en 2008. Cette même année, les actions de l'indice européen STOXX 600 ont versé des dividendes pour un montant de 246 milliards d'euros. L'année suivante, en 2009, ce montant est tombé à 194 milliards d'euros, soit une baisse de plus de 20 %. Par la suite, il a fallu attendre cinq années pour que les dividendes atteignent de nouveaux sommets.
![]() Thomas Meier |
Cette phase de reprise d’une durée de cinq ans s’explique par plusieurs aspects complexes. Les banques tout comme les valeurs des matières premières et de l’énergie, qui comptaient pour une part élevée des distributions, ont mis longtemps à assainir leurs bilans ou ont souffert de la baisse des prix du marché mondial. Par ailleurs, les entreprises ont également mis un certain temps à redresser leurs bilans et à dégager des marges (EBITDA, ou BAIIA en français) attractives et durables . Après la crise financière, un autre problème, purement européen, s'est posé : la crise de l'euro et les États périphériques endettés. Dans l'ensemble, ces aspects ont conduit à une phase de reprise plus longue.
Une reprise rapide après l’annus horribilis de 2020
En 2020, les montants des dividendes avaient été réduits en raison de la pandémie. En cette "Annus Horribilis", des dividendes pour un montant total de 257 milliards d'euros ont été distribués, soit une baisse de 36 % par rapport à l'année précédente. Cependant, nous prévoyons déjà de nouveaux montants records pour les dividendes en 2022, c'est-à-dire deux ans seulement après le déclenchement de la pandémie. En d'autres termes, la reprise est beaucoup plus rapide qu'après la dernière crise mondiale survenue en 2008. Cela est dû à plusieurs facteurs.
Grâce aux conditions macroéconomiques toujours favorables et aux ajustements dynamiques, les entreprises tous secteurs confondus vont atteindre, voire dépasser, les niveaux de rentabilité de 2019. Sur la base de ces attentes, elles sont en mesure d'atteindre de nouveaux sommets quant aux montants des dividendes. Les chasseurs de dividendes ne devraient donc pas laisser passer leur chance d’obtenir de versements intéressants.