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Impact de la crise ukrainienne sur les actions européennes
Calendar29 Mar 2022
Maison de fonds: Schroders

Du point de vue de l’investissement, les actions de la zone euro ont sous-performé celle des autres marchés depuis l'invasion de l’Ukraine par la Russie, constate Nicholette MacDonald-Brown, Responsable Actions européennes chez Schroders . Elle se penche surtout sur les perspectives du secteur bancaire, des services aux collectivités et de l'automobile.

Nicolettemacdonald brown
Nicholette MacDonald-Brown
La sous-performance de la zone euro s'est accélérée et s'explique en grande partie par les inquiétudes liées à la croissance économique et aux craintes de hausse de l'inflation. La forte hausse des prix du pétrole et du gaz entraîne une forte hausse des coûts pour l'industrie européenne.

Pourquoi les banques ont-elles enregistré un tel recul ?

Le secteur bancaire de la zone euro a été durement touché. Le secteur bancaire MSCI EMU a reculé de 17,3% (au 15 mars). Cependant, peu de banques de la zone euro courent un risque important en Russie et/ou en Ukraine. Cela devrait limiter les pertes. Pour expliquer cette situation, il faut tenir compte d'autres facteurs tels que l'évolution des taux d'intérêt. Pour une banque moyenne, une hausse des taux d'intérêt de 1% se traduit par une amélioration de son bénéfice d'environ 25%. Les pertes de crédit dues à des prêts irrécouvrables constituent un autre point d'incertitude. Après la crise de la Covid, beaucoup de banques se montrent toujours très prudentes et seraient en bonne position pour faire face aux chocs.

Le secteur des services aux collectivités connaît de profonds changements

Entre-temps, l'avenir des services européens aux collectivités est très différent de celui de la fin de l'année dernière. Au cours des deux dernières décennies, la priorité a été de libéraliser l'approvisionnement énergétique au détriment de la sécurité et des comptes de consommation dans toute l'Europe. Cela va changer, avec toutes les conséquences que cela implique. MacDonald-Brown tire déjà trois conclusions :

La transition vers les sources d'énergie renouvelables doit se faire à un rythme encore plus élevé pour garantir la continuité de l’approvisionnement énergétique à l'avenir. Le marché devra accepter à court terme certaines énergies fossiles indépendamment des émissions de CO2. Mais au-dessus de tous les bénéfices supplémentaires générés par ces marchés perturbés, plane le nuage sombre de taxes avec lesquelles les autorités souhaitent faire des concessions aux consommateurs dans le contexte de l’augmentation des factures énergétiques.

Une pénurie encore plus prononcée dans la chaîne d'approvisionnement des constructeurs automobiles

La guerre a encore plus ébranlé le secteur automobile. IHS s'attend à un recul de 2% du chiffre d'affaires mondial du fait de la guerre, avec un impact encore plus prononcé en Europe. Entre-temps, les risques d'approvisionnement en matières premières telles que le palladium, le nickel et le néon accentueront les problèmes. En 2021, les pénuries de semi-conducteurs ont été aiguës, mais les consommateurs disposaient de davantage de moyens financiers pour compenser les hausses de prix. Cette fois, avec les prix élevés du pétrole et du gaz, l'inflation des prix des produits et des mauvaises perspectives de croissance, il est difficile de voir le même niveau de soutien des prix.

Quelle a été la réaction des décideurs européens ?

La Commission européenne prévoit de lutter contre les prix élevés de l'énergie tout en réduisant la dépendance vis-à-vis du gaz russe d'ici 2030. Afin de fournir aux entreprises et aux ménages des énergies abordables, sûres et propres, des mesures importantes sont nécessaires, en commençant immédiatement par la modération des prix et le stockage de gaz pour le prochain hiver. Le plaidoyer en faveur d’une transition rapide vers une énergie propre n'a jamais été aussi clair. Il reste encore beaucoup à faire, mais l'UE s'efforce de garantir la continuité à long terme de l'approvisionnement énergétique européen.

L'actualité principale de la BCE a été l'accélération de la réduction du programme de rachat dans les mois à venir, afin de pouvoir y mettre un terme à la fin juin. Le programme de rachat doit être terminé avant toute nouvelle hausse de taux. Nous pourrions assister à une hausse de taux dans la zone euro plus tard cette année.