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1er trimestre 2022 : Les mastodontes de l’économie mondiale
Calendar19 May 2022
Thème: Investir

David Ross, CFA, La Financière de l’Echiquier

En cette période de publications trimestrielles, celles des grandes entreprises américaines étaient particulièrement attendues. Dans le contexte actuel des marchés boursiers mondiaux, les investisseurs sont en quête d’entreprises capables de résister à cette période d’instabilité macroéconomique. Eclairage de David Ross, CFA, Gérant de fonds internationaux, à La Financière de l’Echiquier.

L’année 2022 s’est ouverte à la fin d'une bulle ayant touché l’ensemble des actifs. La majorité des classes d'actifs, qu'il s'agisse d'actions, d'obligations ou d'immobilier, avaient atteint des niveaux de valorisation insoutenables, en particulier face à l'incertitude croissante liée à l'inflation et à la guerre en Ukraine. Et si une chose n’est pas supportable, elle finit par cesser d’une manière ou d’une autre. Attachez vos ceintures, nous allons traverser une zone de turbulences.

Une période de défis

Les deux plus grands défis systématiquement pointés par les entreprises américaines sont l'incapacité à répondre à la demande, soit en raison de pénuries de personnel, soit de problèmes de chaîne d'approvisionnement. Pour de nombreuses entreprises, si l'inflation des prix au niveau de la production était problématique, elles ont su réagir en augmentant notamment les prix. Ce sont les problèmes de chaînes d'approvisionnement en composants clés, livrés à l'usine en temps voulu, et l'incapacité à conserver des effectifs complets qui ont créé les maux de tête les plus vifs ! Ces obstacles ne sont pas simples à résoudre, et nous devrons patienter jusqu'à ce que l’économie mondiale retrouve des conditions plus équilibrées.

Les services se distinguent par leurs résultats

MICROSOFT a été le grand gagnant de cette saison des résultats. Epargné par les problèmes de chaîne d'approvisionnement, le groupe a enregistré une forte croissance de Windows, d'Office et du Cloud, ce qui a généré une croissance du chiffre d'affaires de 18% par rapport à l'an dernier. Les revenus de LinkedIn ont également progressé de plus de 30% cette année et les marges bénéficiaires augmentent elles aussi. Des résultats qui reflètent la domination d’une entreprise bien positionnée sur les secteurs de croissance future.

VISA et MASTERCARD ont été les deux autres grands gagnants. Ces spécialistes du paiement ne fabriquant rien, n’ont donc pas été affectés par les difficultés d’approvisionnement. Concernant l'inflation, ils bénéficient de cette hausse, des prix plus élevés signifiant des flux plus importants, en dollars, et donc davantage de bénéfices. Si l'on ajoute à cela l'importante demande refoulée en matière de voyages et les frais de transaction à marge élevée que génèrent les voyages transfrontaliers, ces deux sociétés ont signé un bon trimestre, que le marché a récompensé d’une hausse de 10% de leur cours.