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Commentaire sur la réunion de la FED du 21 septembre 2022
Calendar26 Sep 2022

Enguerrand Artaz, Fund Manager, La Financière de l’Echiquier.

S’il n’y a pas eu de surprise sur l’ampleur de la hausse des taux par la Réserve Fédérale américaine (Fed), qui les a relevés de 0,75%, le message global de la banque centrale ce 21 septembre est résolument hawkish. A 4,6%, le taux directeur attendu pour 2023 s’avère supérieur à ce qu’intégraient les marchés, alors que ceux-ci avaient pourtant déjà revu leurs anticipations nettement à la hausse, après la publication du chiffre de l’inflation de la semaine passée. Ces perspectives agressives sur le resserrement monétaire se conjuguent, de plus, à des perspectives de croissance révisées en forte baisse et à un taux de chômage attendu en hausse notable pour les deux prochaines années. Une dichotomie qui ne peut guère soutenir les marchés, et que l’on a d’ailleurs retrouvée dans les propos de Jerome Powell pendant la conférence de presse. Le patron de la Fed a en effet reconnu que l’hypothèse d’un atterrissage en douceur était de plus en plus mince. ll a semblé assumer le risque de récession, tout en affirmant que la Fed continuerait d’agir agressivement jusqu’à ce que la hausse des prix soit sous contrôle.

Si, de réunion en réunion, l’ampleur des hausses de taux demeure difficile à déterminer, étant très dépendante de l’évolution des données sur l’emploi et l’inflation, il n’y aucun élément, ni dans le communiqué, ni dans les révisions des prévisions économiques ou la conférence de presse du Président Powell, pouvant être interprété comme une surprise accommodante. L’anticipation par près d’un tiers des membres (5 sur 16) du Federal Open Market Committee (FOMC) d’un taux directeur à 4,9% suggère même que de nouvelles surprises hawkish pourraient advenir ces prochains mois.