Navbar logo new
Au coeur des marchés - David Kruk et Pierre Puybasset (LFDE) : « Il faudra rester prudent en février »
Calendar07 Feb 2023

Le mois de janvier a contribué à panser les plaies des investisseurs après un exercice 2022 traumatisant. David Kruk (La Financière de l’Echiquier) estime que la prudence doit toutefois rester de mise, mais que nous sommes en train de sortir d’une logique boursière dominée par l’inflation.

Pierre Puybasset (Porte-parole de la gestion chez La Financière de l’Echiquier) et David Kruk (Responsable du trading desk chez La Financière de l’Echiquier) ont récemment tenu leur premier webinaire Au Cœur Des Marchés de l’année 2023, spécifiquement organisé chaque mois pour les clients belges du groupe. Comme d’habitude durant cet exercice, ils sont revenus sur les événements de janvier, tout en tirant les grandes lignes de ce que le mois de février pourrait nous réserver sur les marchés boursiers.

Deux temps

David Kruk rappelle tout d’abord qu’après un mois de décembre délicat à négocier, avec une abondance de vendeurs et peu d’acheteurs sur les bourses, le début de 2023 a été nettement mieux orienté avec le retour des investisseurs institutionnels. « Durant les deux premières semaines, les cours ont été soutenus par des flux entrants sur les marchés boursiers. Ce type d’afflux est habituel pour le premier mois de chaque année, notamment après un exercice lors duquel les bourses et les valorisations ont fortement corrigé ».

« La seconde partie du mois a été impactée par des chiffres d’inflation aux Etats-Unis qui ont validé que ce thème allait probablement devenir moins central en 2023 ». Les marchés européens et asiatiques ont été supportés dans un contexte de réouverture de l’économie chinoise, alors que les Etats-Unis sont nettement moins exposés sur cette région.

Chasse aux affaires

« Il convient de rappeler que 20% des résultats de l’indice Stoxx 600 sont réalisés en Asie. La poursuite du reflux des prix de l’énergie et la détente sur les taux obligataires ont eu un impact favorable pour les actions européennes ». Après 49 semaines consécutives de décollecte, les places européennes ont enregistré un retour des investisseurs, un mouvement fragile qui pourrait toutefois indiquer un changement plus structurel dans les allocations des investisseurs institutionnels.

David Kruk souligne le mois de janvier a été marqué par une chasse aux bonnes affaires vers les actions qui avaient été fortement pénalisées durant l’année 2022, notamment les valeurs technologiques qui ont annoncé des programmes de licenciements. « En conséquence, les grands indices sont revenus sur des niveaux hauts généralement difficiles à casser, 4 000 points sur l’indice S&P500, 15 000 points sur le Dax ou 7 000 points sur le CAC40 ».

Thème d’inflation

Pour les prochains mois, Pierre Puybasset souligne que le retour de la croissance est aujourd’hui une vraie thématique de soutien pour les marchés, avec des attentes qui sont en train d’être remontées en Europe depuis plusieurs semaines et une croissance chinoise attendue désormais autour de 5,5%. Il souligne également que reprise de croissance chinoise et inflation font rarement bon ménage. « Le principal risque est une sortie trop rapide des politiques restrictives mises en place par les banques centrales, qui signifierait que les efforts de ces derniers mois n’aient servi à rien ».

David Kruk confirme que les marchés ont déjà anticipé beaucoup de bonnes nouvelles durant le mois de janvier. « Nous avons repris 25% depuis les plus bas ». Il estime néanmoins que la thématique de l’inflation a perdu en importance, avec le reflux des prix du carburant et des matières premières en Europe ; et des licenciements et un apaisement des tensions salariales aux Etats-Unis.

Résultats trimestriels

« Les premiers résultats pour le quatrième trimestre ont été favorables, avec un taux de surprises positives toutefois inférieur à ce que nous avons connu ces derniers trimestres. Il faut toutefois rappeler que les attentes bénéficiaires sur l’indice S&P500 ont baissé de manière drastique durant les derniers mois », indique encore David Kruk . « Le niveau des objectifs fixés par les entreprises est toutefois quelque peu décevant ».

Pour l’année 2023, David Kruk souligne que les grands courtiers américains affichent un scénario assez consensuel, avec un premier semestre difficile attendu aux Etats-Unis qui les incite à sous-pondérer les actions américaines et à surpondérer l’Europe et l’Asie. « Pour l’essentiel, ils tablent sur une forte baisse des attentes bénéficiaires durant les prochains mois, qui ne se reflète actuellement pas du tout dans les prévisions des analystes ».

Prudence de mise

Le mois de février va rester ancré sur les résultats qui vont continuer d’être publiés durant les prochaines semaines. « Nous pensons qu’il faut aujourd’hui disposer d’une exposition assez large sur les actions, car il est actuellement difficile de savoir exactement quels seront les secteurs qui dégageront de bonnes performances. L’année 2023 va se jouer sur deux ou trois grands mouvements, que nous n’avons pas encore vu pour le moment », conclut David Kruk . « Si nous sommes prudents pour les prochaines semaines, nous restons en revanche optimistes à moyen terme, et tout mouvement de correction constituera une bonne opportunité pour revenir sur les marchés ».

Disclaimer

Les opinions émises sont celles des personnes interrogées. Elles ne sauraient en aucun cas engager la responsabilité de La Financière de l’Echiquier.