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« Une correction de courte durée en mars »
Calendar13 Mar 2023
Thème: Investir

David Kruk (La Financière de l’Echiquier) estime que les semaines à venir pourraient être plus compliquées sur les marchés boursiers, et pointe les petites capitalisations européennes comme une classe d’actifs à détenir.

David kruk en pierre puybasset

Pierre Puybasset et David Kruk

Pierre Puybasset (Porte-parole de la gestion chez La Financière de l’Echiquier) et David Kruk (Responsable du trading desk chez La Financière de l’Echiquier) ont tenu mi-février leur webinaire Au Cœur Des Marchés. Ils sont revenus sur les événements du mois, et ont tiré les grandes lignes des événements à suivre pour le mois de mars.

Facteur de soutien

David Kruk souligne que la performance du mois de février a été relativement atypique, avec des indices en baisse aux Etats-Unis tandis que les grandes capitalisations européennes ont plutôt eu tendance à grimper. « De mémoire de boursier, une surperformance des marchés européens est un événement suffisamment rare pour être mentionné. Cette résilience a été très surprenante ».

De leur côté, les résultats des entreprises ont été en ligne avec les attentes, avec des flux qui ont continué à rentrer sur les marchés boursiers. « Les fonds momentum (CTA) ont continué à se repositionner sur l’Europe, mais également sur le S&P500 avec des rachats de positions à découvert qui ont atteint (selon Bloomberg) 300 milliards de dollars en janvier. Les fonds traditionnels ont également participé à ce mouvement haussier, avec un niveau de liquidités dans les portefeuilles qui a reculé vers 5,2%, contre 7% il y a quelques mois ».

« Je tiens également à rappeler une petite statistique, lorsque l’indice S&P500 réalise une progression de 5% pendant le mois de janvier, les marchés montent dans plus de 90% des cas durant le reste de l’année ».

Rachats d’actions

David Kruk souligne que les chiffres économiques publiés en février ont remis l’inflation au centre de l’attention, avec des chiffres d’inflation plus élevés que prévu. « De manière assez contradictoire, ces chiffres n’ont toutefois pas affecté le discours de Jerome Powell vis-à-vis de l’inflation, de sorte que les attentes sur la politique de la Reserve Fédérale n’ont été que très légèrement révisées à la hausse durant le mois écoulé ». En conséquence, la détente monétaire est désormais plutôt prévue pour le début de l’année prochaine.

« Nous avons vu une très forte augmentation des demandes d’autorisation pour des programmes de rachat d’actions, qui ont été trois fois plus importantes qu’au début 2022 », indique Pierre Puybasset. « Ces flux pourraient continuer à soutenir la tendance boursière durant les prochains mois, ce phénomène est aussi en train de gagner du momentum au niveau des entreprises européennes ».

« Il s’agit d’un autre facteur qui soutient actuellement la tendance sur les marchés européens », confirme David Kruk . « De leur côté, les grands brokers ont également relevé leurs attentes de croissance sur l’économie européenne, mais également sur les autres régions. C’est une bonne nouvelle pour la tendance boursière et les résultats des entreprises pour les prochains mois ».

Avantage européen

Les grands courtiers restent généralement pessimistes pour le reste de l’année. « Ils s’attendent toujours à une récession plus forte que prévu en raison de la hausse des taux obligataires, avec les résultats des entreprises qui devraient être fortement mis sous pression », souligne David Kruk . « Ceci étant, cela fait quatre mois qu’ils tiennent ces discours pessimistes, et que rien n’arrive ».

David Kruk constate également que les trajectoires des résultats sont meilleures actuellement en Europe alors que les Etats-Unis restent un marché relativement cher, avec des surprises économiques qui sont également très favorables pour le Vieux continent. « La réouverture chinoise est également un autre facteur positif pour l’Europe, de même que la faiblesse de l’euro ».

« Les investisseurs étrangers ont fait preuve d’inquiétude au sujet des conséquences de la hausse des prix de l’énergie sur l’activité économique européenne, aujourd’hui ils sont pris à revers par la réalité économique », estime Pierre Puybasset. « L’évolution des prix de l’énergie devrait rester un facteur de risque en Europe, mais ne sera plus un facteur à surveiller pour la seconde partie de 2023 ».

Small caps

Pour les prochains mois, David Kruk souligne que les petites capitalisations devraient mieux se comporter si l’économie européenne venait à confirmer une meilleure performance. « Il y a actuellement une déconnexion entre les perspectives des petites entreprises et leur performance boursière. C’est le thème qui est aujourd’hui en retard par rapport au reste du marché ».

Il estime également que les bourses vont avoir besoin d’une consolidation pour retrouver une marge haussière durant les prochains mois. « Je ne m’attends toutefois pas à une correction durable car il y a une forme de résilience des résultats et des données économiques. Dès que les indices perdront 5%, nous devrions voir des acheteurs revenir sur les marchés ».

Il pointe néanmoins une absence de thème fort actuellement sur les marchés boursiers, avec des baisses de taux qui ne viendront qu’en 2024, et qui ne commenceront vraiment à impacter les bourses qu’au second semestre. « Avec un taux sans risque à 5%, nous sommes aujourd’hui face à une question d’opportunité sur les marchés afin de pouvoir s’exposer davantage aux obligations souveraines ».