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Les banques centrales donneront la priorité à l'inflation plutôt qu'à la croissance
Calendar21 Mar 2023
Thème: Macro
Maison de fonds: Schroders

L'ère de l'argent gratuit est révolue

Par Azad Zangana, ​ Senior European Economist and Strategist chez Schroders
Azadzangana
Azad Zangana,

Les pressions inflationnistes exigent que la politique monétaire soit plus stricte et plus restrictive qu'elle ne l'a été dans un passé récent. Des taux d'intérêt plus élevés pendant plus longtemps seront une caractéristique importante d'un nouveau régime de politique et de comportement du marché.

Les banques centrales ont probablement déjà fait assez pour réduire l'inflation à court terme, mais il y a eu un changement de régime dans l'arbitrage entre la croissance et l'inflation.

L'économie mondiale devrait continuer à être confrontée à une inflation cyclique et à des pénuries de main-d'œuvre persistantes, ce qui entraînera une hausse des coûts de la main-d'œuvre. L'économie mondiale doit également apprendre à faire face à une inflation structurelle croissante liée à la fragmentation politique et à la réponse au nouvel ordre mondial. La démondialisation a mis fin aux dividendes de la mondialisation et il y a donc moins de place pour les pressions inflationnistes nationales que par le passé.

Aussi louable soit-elle, la décarbonisation et la transition vers une économie plus durable risquent d'être une tendance très inflationniste.

Une inflation structurellement plus élevée implique la nécessité d'une politique monétaire plus stricte et plus restrictive qu'avant la pandémie si les banques centrales veulent respecter leur obligation de maintenir la stabilité des prix. Le changement de régime se traduira par des taux d'intérêt plus élevés pendant plus longtemps et par une réduction de la liquidité mondiale.

La hausse des taux d'intérêt aura des conséquences importantes pour les investisseurs et les marchés financiers, notamment en termes de valorisation des actifs ou de volatilité. ​ Les investisseurs devront s'adapter à un monde où l'on ne pourra plus compter sur le "Fed put" pour renflouer les actifs à risque. L'ère de l'argent gratuit est révolue.