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Fund Insight : ODDO BHF AM Green Planet
Calendar18 Oct 2023
Thème: ESG
Maison de fonds: ODDO BHF AM

L’annonce début septembre par la Commission Européenne de l’ouverture d’une enquête sur les subventions chinoises aux véhicules électriques remet en lumière la domination de la Chine dans ce domaine. D’après l’Association Européenne des Constructeurs Automobiles (ACEA), la Chine représentait 15% des importations de véhicules électriques en Union Européenne en 2022, un chiffre multiplié par 6 sur les cinq dernières années. Sans préjuger de l’issue de cette enquête et de la mise en œuvre potentielle de barrières douanières, la Chine restera incontournable dans la chaine de valeur du véhicule électrique, en particulier pour l’Europe.

UNE AVANCE TECHNOLOGIQUE ET INDUSTRIELLE POUR LA CHINE

Si le développement d’un écosystème du véhicule électrique est parmi les priorités des grands plans de soutien à la transition écologique en Europe (Green Deal) et aux Etats-Unis (IRA), rappelons qu’il s’agit aussi d’un objectif majeur du 14ème plan quinquennal de la Chine (2021-2025) avec comme priorité de développer la production de véhicules électriques aux meilleurs standards technologiques.

Représentant environ 40% de la valeur d’un véhicule, la batterie est l’élément critique pour la maîtrise de la chaine de valeur et voilà pourquoi la Chine est aujourd’hui incontournable :

La Chine maitrise 80% de la chaine d’approvisionnement en amont de l’assemblage de la batterie, avec des parts de maché de 77% sur le raffinage du lithium, 99% sur les cathodes LFP (lithium, fer, phosphate) et 59% sur les cathodes NMC (nickel, manganèse, cobalt), 90% sur les anodes, ou encore 86% sur les électrolytes. Avec des coûts de production des batteries 36% inférieurs à ceux de l’Europe et 16% inférieurs à ceux des Etats-Unis (après impact positif de l’IRA), la Chine a des capacités installées et futures très nettement supérieures : 1 000 GWh en 2022 contre 140 GWh en Europe et 75 GWh aux Etats-Unis, chiffres qui devraient atteindre plus de 3 000 GWh en 2030 pour la Chine et autour de 1 000 GWh pour l’Europe et les Etats-Unis. Enfin, d’un point de vue technologique, la Chine domine la production des batteries LFP, chimie la plus avancée dans la course à la recharge rapide et moins chère d’environ 20% par rapport à la technologie NMC, éléments clés pour le développement d’un marché de masse du véhicule électrique.

Enfin, d’un point de vue technologique, la Chine domine la production des batteries LFP, chimie la plus avancée dans la course à la recharge rapide et moins chère d’environ 20% par rapport à la technologie NMC, éléments clés pour le développement d’un marché de masse du véhicule électrique. Par conséquent, avec 5 millions d’unités vendues en 2022 (soir 65% du total), la Chine domine largement le marché mondial des véhicules électriques.

Se découpler de la Chine dans la chaine de valeur du véhicule électrique reste un objectif fort des plans de soutien à la transition écologique aux Etats-Unis et en Europe. Relocaliser la production semble un objectif atteignable à terme, mais la dépendance à la Chine sur les matières premières (en particulier pour l’Europe) et l’amont de la chaine de valeur (anodes, cathodes) risque de limiter le mouvement majoritairement à des tâches d’assemblage.

NOTRE EXPOSITION À LA CHAINE DE VALEUR DU VÉHICULE ÉLECTRIQUE EN CHINE

Nous sommes actuellement présents sur BYD, groupe se disputant le leadership mondial avec Tesla sur le marché du véhicule électrique. En produisant ses propres batteries et le système de gestion qui les accompagne (Battery Management System), BYD suit une stratégie très intégrée verticalement lui permettant de baisser de l’ordre de 30% le seuil de rentabilité de ses véhicules. La majorité de ses revenus restent générés en Chine (> 55%) mais le groupe se développe rapidement sur les autres machés asiatiques (Japon, Inde, Thaïlande) et depuis deux ans en Europe.