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J. Safra Sarasin : « La nouvelle méthodologie ESG par pays corrige les biais liés aux revenus »
Calendar09 Feb 2024
Thème: ESG

Les risques souverains reviennent sur le devant de la scène. Les tensions et conflits géopolitiques, le changement climatique ainsi que les crises alimentaires et énergétiques obligent les investisseurs à repenser la manière dont les questions environnementales, sociales et de gouvernance affectent le risque souverain. Nous avons récemment mis à jour notre méthodologie ESG par pays, ce qui nous permet de comparer les risques souverains de manière plus équitable, déclarent Daniel Wild, responsable du développement durable, et Katya Wisniewski, analyste en investissements durables, chez J. Safra Sarasin.

Comment les investisseurs à revenu fixe peuvent-ils intégrer au mieux les facteurs ESG pour identifier et gérer le risque de crédit ?

Lors de l’évaluation de la durabilité d’un pays, la plupart des approches existantes combinent plusieurs mesures ESG en une note ESG globale. Il en résulte un classement. Toutefois, ce processus souffre d’un « biais de revenu intégré ». Les pays riches ont tendance à obtenir de meilleurs résultats en matière d’ESG que les économies plus pauvres.

Dans le même temps, les indicateurs ESG dans l’espace souverain ne sont pas régulièrement mis à jour et sont sujets à des lacunes dans les données, contrairement à leurs équivalents dans les notations d’entreprise. Ces limites compliquent l’intégration de l’ESG dans l’analyse des investissements souverains. Elles peuvent restreindre l’univers d’investissement du point de vue du rendement. Elles empêchent également les investisseurs orientés impact de soutenir les pays sur la voie des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.

Ajouter de la valeur aux processus d’investissement des gouvernements

Chez J. Safra Sarasin, nous avons été parmi les premiers à préparer des évaluations de la durabilité des pays en 2002. Depuis lors, nous avons continuellement mis à jour et développé notre méthodologie. Le modèle le plus récent a été lancé en 2023.

Ce cadre ESG par pays actualisé peut aider à évaluer au mieux les performances ESG des pays et apporter une valeur ajoutée au processus d’investissement des gouvernements.

Nous pensons que les données ESG par pays devraient être corrigées en présence d’un biais de revenu, et combinées avec l’analyse de la dynamique ESG. Grâce à cette approche, nous sommes mieux équipés pour repérer et participer activement à la surperformance relative des pays ayant le potentiel d’atteindre leurs ODD.

Corriger les biais en matière de revenus

Notre nouveau cadre ESG par pays BJSS combine une méthodologie quantitative avec une analyse qualitative pour fournir une image complète des risques et des opportunités ESG d’un pays. En comparant 152 pays et en incluant 78 indicateurs ESG provenant de sources tierces fiables, il corrige désormais les biais de revenus lorsqu’ils sont présents et applicables. Les scores ESG ajustés en fonction du revenu qui en résultent permettent d’obtenir des données plus différenciées et constituent une source d’informations précieuse et complémentaire pour les investisseurs afin d’évaluer le risque du pays.

Il est aujourd’hui plus important que jamais de comprendre comment intégrer au mieux les facteurs ESG dans le processus d’investissement des gouvernements à l’aide d’outils analytiques complets. Notre approche actualisée permet de comparer les pays souverains sur un pied d’égalité tout en comprenant les infimes nuances de leur parcours vers le développement durable ainsi que leurs risques et tendances ESG spécifiques.