Par Julien-Pierre Nouen, Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Frères Gestion
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Cette mesure prend uniquement en compte l’évolution des salaires découlant des négociations collectives dans les entreprises européennes. De nombreux autres éléments peuvent jouer sur la croissance globale des salaires. Par ailleurs, ces négociations collectives portent souvent sur plusieurs années.
La BCE publie d’ailleurs une estimation de l’évolution de ces salaires sur la base des mesures prises pour toute la durée couverte par les négociations collectives, y compris des augmentations échelonnées sur plusieurs trimestres ou années. Dans un blog accompagnant la publication du chiffre du premier trimestre, les économistes de la BCE constatent que cette trajectoire à venir est plus basse que ce qui était estimé en décembre dernier.
Le deuxième point permettant de relativiser ce chiffre est qu’il semble lié à une évolution particulièrement forte en Allemagne, liée à des paiements exceptionnels sur ce trimestre. Enfin, l’indice de suivi des rémunérations des offres d’emploi, calculé par la banque centrale d’Irlande, ralentit encore en avril.
Il semble donc peu probable que ce chiffre, certes un peu plus élevé qu’attendu, empêche la BCE de baisser ses taux en juin, étant donné le nombre de membres du comité de politique monétaire s’étant exprimés en ce sens. En revanche, si les salaires venaient à ralentir moins vite que prévu, cela pourrait amener la BCE à attendre davantage avant de réitérer cette action.
