Par Julien-Pierre Nouen, Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Frères Gestion
Historiquement, on observe une corrélation notable entre les volumes de ventes de logements et les dépenses contribuant à leur amélioration. Ceci n’est pas surprenant, les acquéreurs faisant très souvent des travaux de rénovation de leur nouveau logement.
Les deux dernières années dérogent à cette tendance : malgré une forte diminution des ventes de logements, les dépenses d’amélioration de l’habitat ont poursuivi leur hausse. Il est probable que, face à des prix et des taux d'intérêt élevés, les ménages américains aient choisi de garder leur logement actuel avec le prêt hypothécaire contracté à des taux plus bas, et de le rénover.
Cette évolution inédite a contribué à la résistance de l’économie américaine. En effet, les dépenses d’amélioration et de rénovation des logements représentent environ 1,4% du PIB américain, ce qui est loin d’être négligeable quand on pense que la construction de logements neufs pèse environ pour 2,0% du PIB.
La baisse à venir des taux devrait favoriser une reprise des ventes de logements anciens. Reste à savoir si les nouveaux acheteurs seront prêts à engager de nouvelles dépenses de rénovation pour des logements refaits à neuf deux ou trois ans auparavant.
