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Technologies vertes : les grandes bénéficiaires des investissements énergétiques
Calendar20 Jun 2025
Thème: Investir
Maison de fonds: ODDO BHF AM
Oddo bhf am


Nicolas Jacob, gérant du fonds actions thématiques ODDO BHF Green Planet, ODDO BHF AM.


Dans son dernier rapport sur les investissements énergétiques mondiaux publié début juin, l’Agence Internationale de l’Energie annonce un montant record de 2 200 Md$ investis dans la transition énergétique en 2024 (renouvelables, nucléaire, réseaux, stockage, biocarburants), soit deux fois plus que les investissements consacrés aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Si la croissance rapide sur les cinq dernières années des investissements liés à la transition énergétique a été amorcée par les plans de relance post-covid, d’autres déterminants ont pris le relais tels que la technologie, la réindustrialisation dans les pays développés, ou bien encore l’impératif de sécurité énergétique. La dynamique d’électrification de l’économie devrait se poursuivre dans les années à venir, continuant d’alimenter une forte demande en énergie, et nous restons convaincus que les technologies vertes sont désormais incontournables et en seront les grandes bénéficiaires.


L’importance des déterminants géopolitiques


L’AIE constate qu’environ 70% de la hausse des investissements dans la transition énergétique viennent des principaux pays importateurs net d’énergies fossiles, au premier rang desquels la Chine qui s’est fixée des objectifs ambitieux avec la volonté d’exercer le leadership mondial sur les technologies vertes. L’Europe a quant à elle significativement accéléré ses investissements dans les renouvelables et les gains d’efficacité énergétique face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’arrêt des importations de gaz. De leur côté, les Etats-Unis représentent environ 20% de la hausse des investissements, portée par les plans infrastructures et IRA (les conséquences d’un retour en arrière de l’administration Trump ne se font pas ressentir à ce stade) et la volonté de contrer la Chine dans sa domination dans le domaine des technologies vertes.


Fabryki Mebli Forte dynamique de la demande d’électricité


Il y a dix ans, les investissements dans l’approvisionnement en combustibles fossiles étaient 30 % plus élevés que ceux consacrés à la production d’électricité, aux réseaux et au stockage. Aujourd'hui, ces positions sont inversées, les investissements dans le secteur de l'électricité atteignent 1 500 milliards de dollars en 2024, soit environ 50 % de plus que le montant total dépensé pour la mise sur le marché du pétrole, du gaz naturel et du charbon. La majorité de ces investissements, 800 Md$, sont liés à l’électrification des usages entrainant une forte hausse de la demande pour l’industrie, le refroidissement, la mobilité électrique, les centres de données et l’intelligence artificielle. En parallèle, les investissements dans les réseaux électriques et le stockage ont représenté respectivement 390 Md$ et 66 Md$ en 2024. Enfin, les investissements dans le nucléaire ont connu un regain d’intérêt avec environ 70 Md$ dépensés en 2024, portant la hausse à plus de 50% sur les cinq dernières années.


La Chine renforce son leadership technologique dans la transition énergétique


En 2024 la Chine a confirmé sa position de leader dans la transition énergétique avec environ 630 Md$ investis, soit presque 30% du total, devant les Etats-Unis et l’Europe avec chacun environ 500 Md$ investis. Dominante sur les chaines de valeur de l’énergie solaire, du stockage de l’énergie, et sur la mobilité électrique, la Chine compte d’ailleurs deux groupes leaders mondiaux en matière de dépenses R&D sur l’énergie, le fabricant de batteries CATL* et le constructeur automobile BYD*. Le retour en arrière des Etats-Unis sur les politiques de soutien aux technologies vertes risque d’amplifier la domination chinoise, même si la forte croissance attendue des data centers et de l’intelligence artificielle devrait amener un surplus d’investissements dans les capacités de génération d’énergie propre, de réseaux et de stockage d’ici 2030.