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Le Japon, prochaine destination pour les investisseurs ?
Calendar18 Jul 2025
Thème: Investir
Maison de fonds: Mandarine Gestion
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Augustin Lecoq, gérant d'actions chez Mandarine Gestion.


Souvent réduit à la destination de vacances rêvée et au vieillissement de sa population, le Japon a beaucoup évolué ces dernières années, et beaucoup d’idées reçues, plus ou moins correctes méritent d’être revisitées.


Un coût de la vie élevé ? Faux. Le fameux indice peut en témoigner, avec un menu Big Mac local à moins de 5€. Une économie en déflation ? Faux. L’inflation est de retour depuis plus de trois ans, avec récemment une hausse des prix du riz au cœur des élections, mais surtout le retour de l’inflation salariale. Certaines sociétés ont ainsi commencé à augmenter les salaires pour les nouveaux diplômés, après 25 ans de gel ! Un nouveau soleil serait-il en train de se lever sur le pays ?


Une profondeur de cote insoupçonnée


Si l’on s’intéresse à sa bourse, le Japon possède une cote très riche et profonde, d’environ 4 000 sociétés cotées et se distingue également par sa proportion de petites entreprises, environ deux tiers d’entre elles. Être coté reste en effet un Graal pour tout entrepreneur japonais. On y trouve alors facilement des sociétés avec un alignement d’intérêt entre les investisseurs et dirigeants d’entreprises, souvent actionnaires majoritaires. Les « Kabunushi Yutai » permettent également de créer un cercle vertueux avec les particuliers, via la distribution de bons et cadeaux aux actionnaires. Utilisés par un tiers des sociétés cotées, ils permettent de stimuler et fidéliser l’actionnariat individuel, tout en rappelant que la bourse n’est pas uniquement un moyen de spéculer, mais plutôt de partager la valeur avec une entreprise. Avec en prime une idée reçue… bien vraie cette fois : un marché aux valorisations structurellement raisonnables, surtout dans les petites valeurs. Une situation historiquement expliquée par des travers classiques de gestion, parfois trop prudente ou conservatrice, entraînant une sous-optimisation des ressources et du retour sur capitaux.


Des réformes bienvenues


Face à ce problème, le Tokyo Stock Exchange (photo ci-contre de leur sanctuaire « Kabuto-jinja » à Tokyo) a mis en place des mesures pour améliorer la situation, en demandant aux sociétés les moins bien valorisées de mener des actions concrètes. D’abord par des recommandations en 2023, puis en accentuant la pression en 2024. Un véritable bouleversement dans le capitalisme japonais, longtemps habitué aux participations croisées entre clients et fournisseurs et à l’accumulation de trésoreries pléthoriques.


Des mesures qui infusent progressivement, faisant de l’allocation du capital un sujet devenu central dans les présentations investisseurs de la plupart des sociétés que nous rencontrons désormais. En parallèle, le phénomène est aussi soutenu par le développement rapide des investisseurs activistes. Alors que certains finissaient parfois emprisonnés par le passé, ils bénéficient désormais d’un terrain de jeu plus favorable. De plus en plus de sociétés lancent ainsi des cessions, des plans de rachat d’actions, ou renforcent leur politique de retour aux actionnaires. Autant d’éléments qui contribuent à la revalorisation progressive du marché.


Des microcaps face aux défis structurels


Au-delà des questions de valorisation, de nombreuses microcaps transforment les défis opérationnels en opportunités, dans une multitude de niches :


  • Le vieillissement de la population constitue une aubaine pour le secteur du conseil en fusions-acquisitions, avec des dirigeants dont l’âge moyen atteint 62 ans et dont 52 % n’ont aucun successeur naturel. Une niche exploitée par M&A Capital Partners.

  • Le Japon accuse également un important retard en matière de digitalisation. Pourtant à la pointe dans le hardware, ses entreprises restent quasi absentes à l’international dans les logiciels, offrant un boulevard de croissance aux sociétés capables d’attirer les talents, comme SRE, I’LL, System Support, TDC , Techmatrix, Baudroie et tant d’autres, pour aider le pays à combler ce déficit.

  • Face à la multiplication des catastrophes naturelles, Raito Kogyo s’appuie sur la reconnaissance de ses dispositifs anti-glissements de terrain, tandis que TRE assure la gestion des déchets a posteriori, comme récemment à Fukushima.

  • Pour contrer la désertification rurale, S-Pool a lancé des fermes agricoles encadrées afin de favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. Quant à Lacto Japan, leader de l’importation de lait en poudre, il profite de la crise des vocations dans la filière laitière, malgré une consommation en hausse.

  • Même face au déclin de la natalité, IBJ bénéficie d’un système d’aide gouvernementale pour son service d’agence matrimoniale dédié aux japonais souhaitant se marier.


Autant d’atouts structurels qui font du Japon un terrain de jeu idéal pour la sélection de petites valeurs différenciantes — exploité depuis 2016 au sein du fonds Mandarine Global Microcap, avec plus de 400 rencontres investisseurs déjà réalisées (photo ci-après chez l’un de nos brokers locaux). Une zone qui représente 25 % de notre univers d’investissement, à l’instar des États-Unis et de l’Europe et qui offre une véritable diversification au sein d’une allocation actions globale.