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Optimisme mesuré pour la fin d’année chez Varenne Capital Partners.
Calendar09 Sep 2025
Thème: Investir
Maison de fonds: Varenne Capital Partners

Indépendance de la Fed, tensions sur la dette française, valorisations élevées à Wall Street, impact des tarifs douaniers, baisse du dollar, baisse des taux, le chômage qui remonte Outre-Atlantique, les interrogations se multiplient pour les investisseurs en cette période de rentrée. Franck Hervé, Directeur du Développement chez Varennes Capital Partners tempère cette synthèse plutôt grise de la rentrée et détaille la stratégie.


Cependant, il est relativement rare de vivre des périodes sans grandes incertitudes en bourse. Et c’est plutôt quand les marchés sont portés par un optimisme élevé, avec des perspectives trop « lunettes roses », qu’il faut agir avec plus de méfiance. C’est dans les ciels bleus que les orages éclatent, raconte le dicton.


En dépit des incertitudes citées ci-dessus, le marché pourrait continuer à progresser selon Franck Hervé qui argumente : « Côté positif, Il faut évoquer une certaine stabilisation macroéconomique aux Etats-Unis alors que certains agitaient le drapeau noir de la récession début d’année, une inflation qui apparait un peu plus maitrisée, une baisse des rendements obligataire dans la plus grande économie mondiale et la perspective d’une ou même plusieurs baisses de taux avant la fin d’année ne sont plus à écarter. Et il faut aussi évoquer les prix pétroliers qui restent faibles et épargnent le pouvoir d’achat des consommateurs. » Voilà une liste qui doit rassurer et contrebalancer les craintes du marché et autorise à afficher un certain optimisme pour cette fin d’année. Cependant, Franck Hervé souligne que le portefeuille du fonds Varenne Global (UCITS) est couvert en permanence via des montages de positions en option sur le S&P 500 et l’Eurostoxx par exemple.


Quatre stratégies pour une performance


En effet le portefeuille du fond Varenne Global (UCITS) est composé de quatre stratégies concomitantes et complémentaires. La première et la plus importante, est composée d’une bonne trentaine de convictions en action qui façonnent le portefeuille cœur. « Notre objectif est de rechercher une performance d’excellence, dans la durée, avec le minimum de prise de risque nécessaire à l’obtenir, » explique Franck Hervé. A cet effet et c’est la singularité de la gestion Varenne, les trois autres stratégies contribuent à offrir un bonus de performance avec un objectif parallèle de diminuer le risque.


La deuxième stratégie est animée par une liste de titres vendus à découvert (short) jugés vulnérables, avec une valorisation qui reflète une rentabilité insoutenable, ou qui doivent faire face à une détérioration de l’activité ou encore qui rencontrent des problèmes financiers. 56 postions composent cette liste début septembre, essentiellement sur le marché américain car le marché est plus profond et le plus cher actuellement.


Après une compression de l’activité en début d’année, la stratégie Fusion/Acquisitions – restructurations du capital – opérations sur titres, la troisième stratégie, a repris des couleurs ces dernières semaines, grâce à une activité M&A en progrès. Il est à noter que le produit de cette troisième stratégie est destinée à financer entièrement ou partiellement la quatrième, celle de la couverture macro-économique (environ 1,5 % des actifs). Elle construite, imaginée et destinée à prévenir contre les risques extrêmes. Un montage d’options vendeuses en-dehors de la monnaie, sur le S&P 500 et l’Eurostoxx entre l’animent en ce début septembre. « Notre objectif est de rechercher le minimum de prise de risque, » explique le spécialiste de Varenne Capital Partners. Ces trois dernières stratégies contribuent à apporter un rendement additionnel et une décorrélation dans les portefeuilles, même si les convictions du portefeuille cœur (30 à 35 titres) est concentré sur des entreprises de qualité et sélectionnées uniquement sur les marchés développés.


Les paris : retour de Nike – rebond de la norvégienne SalMar


Safran et Fresenius Medical Care , deux valeurs qui dépassent allègrement les 30 % de hausse depuis le début d’année, sont parmi les deux plus grands contributeurs de la performance en 2025. Et si la crise politique couve en France, Safran se distingue plus comme un leader mondial.


Dans les belles valeurs du portefeuille, Moncler , AstraZeneca mais aussi Nike est en tête de pont.


Nike , après avoir été vendue autour de 140 $ en 2021, a de nouveau attirée les yeux des gérants de chez Varenne Capital Partners. Cette décision a été appréhendée en se positionnant via une stratégie d’options gagnante, destinée à profiter de la volatilité du titre (un call spread 65-75$ adossé à une vente de put 40 $ qui a résulté à l’encaissement d’une prime immédiatement). Fondamentalement, un changement récent de management devrait redynamiser les ventes du fabricant de chaussures et de vêtements de sports. « Le meilleur reste à venir et le pire est déjà pris en compte. Un excellent point d’entrée pour les investisseurs à long terme qui veulent capitaliser sur la notoriété de la marque, » jugeait déjà en juillet David Wierzba, Directeur du Développement chez Varenne Capital Partners. Ce 8 septembre, Jefferies a ajouté Nike dans sa liste « Franchise Picks » affirmant que Wall Street ne tient pas compte des progrès déjà établis dans le redressement actuel.


En parallèle, la pondération de JD Sports a été réduite. Tandis que la société norvégienne SalMar (un des principaux producteurs de salmonidés - saumons), un détracteur de la performance sur le premier semestre, faisait faire la grimace aux gérants début de l’été. Mais début aout, la valeur a renversé la vapeur pour afficher un rebond robuste de 25 % en à peine un mois.


Vente de Nvidia


Valeur qui a été longtemps en fond de portefeuille, Nvidia a été vendue récemment par les gérants du fonds Varenne Global, à cause d’une valorisation à présent jugée trop riche. Principal moteur de la tendance haussière du Nasdaq ces derniers trimestres, le titre a chuté de 8 % la première semaine de septembre, enfonçant sa moyenne 50 jours et malgré la publication de résultats trimestriels exceptionnels fin aout. Appuyant ce changement de règne, la hausse du cours de l'action Broadcom dépasse désormais celle de Nvidia sur les deux dernières années, avec 283 % contre 244 %. Ensemble, les deux valeurs pèsent…10 % du S&P 500 et affichent un PE (2026) de plus de 50 pour Broadcom et un peu moins de 40 pour Nvidia (Ce 8 septembre, Citi a réduit la cible de Nvidia de 210 à 200 $)


Roll Royce, Netflix, Walt Disney , Safran sont parmi les dix plus fortes pondérations de Varenne Global. Mais c’est dans TMSC (arbitrée avec Nvidia ), l’entreprise de semi-conducteurs de Taiwan, que l’équipe de gérants a plus la foi.


Les valorisations ont retrouvé des niveaux élevés : le S&P 500 s’achète 27 fois les bénéfices en de début septembre contre une moyenne à 5 ans de 24 fois. « Le marché américain apparait très bien valorisé mais n’est pas uniforme. On trouve encore de la décote dans certaines poches ou valeurs du marché. Le portefeuille reste à majorité orienté vers le marché américain (55%) face à l’Europe (45%), » conclut Franck Hervé.