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« Une hausse durable des valorisations »
Calendar02 Oct 2025
Thème: Investir
Lfde blue


Par Frédéric Lejoint.


Après un mois de septembre qui a déjoué une saisonnalité négative, les auspices restent optimistes pour les trois derniers mois de 2025.


A l’issue d’un mois de septembre favorable pour les marchés boursiers, Pierre Puybasset (Porte-parole de la gestion) et David Kruk (Responsable du trading desk) sont revenus sur l’actualité du mois écoulé lors de leur webinaire « Au Cœur Des Marchés », et son impact sur le positionnement des portefeuilles. Ils ont également mis en évidence les grands événements à suivre durant les prochaines semaines.


Un mois étonnant


« Le mois de septembre 2025 n’a pas respecté la saisonnalité souvent négative, qui affiche en moyenne la pire performance mensuelle de l’indice S&P500 », souligne d’emblée David Kruk . Les indices américains ont continué de battre des records, tant du côté des grandes capitalisations que des petites et moyennes capitalisations. « En Asie également, les indices ont fortement progressé. Ils ont déjoué les attentes d’un mois de septembre qui aurait permis une respiration ».


Les fondamentaux sont restés foncièrement positifs, avec des résultats d’entreprises pour le deuxième trimestre qui sont restés bien orientés, tant aux Etats-Unis qu’en Europe (dans une moindre mesure). « Sur la bourse américaine, la croissance des résultats d’entreprises est ainsi ressortie à 11% alors qu’on attendait 4%. De même, en Europe, la croissance des BPA [1] a atteint 3% contre des attentes de 1% ».


Changement de plan


Dans le même temps, les chiffres économiques (croissance, PMI, etc.) ne s'érodent pas sensiblement, tandis que l’inflation continue de ressortir en ligne avec les attentes du marché en dépit du choc causé par les tarifs douaniers. David Kruk pointe toutefois que les chiffres de l’emploi américain restent un point d’attention pour les prochaines semaines, avec des révisions des statistiques qui ont été brutales et significatives durant le mois de septembre. « Ces révisions ont toutefois servi d’argument pour une première détente du taux directeur de la Réserve Fédérale. Ce mouvement était largement attendu sur le marché depuis la réunion de Jackson Hole fin août ».


Du côté des grands brokers américains, de nombreux stratégistes ont été contraints de changer leur fusil d’épaule, et d’attendre désormais encore une ou deux détentes du taux directeur pour le reste de l’année. « Dans la continuité, ils ont également relevé les objectifs de l’indice S&P500 pour le reste de l’année. Nous sommes sur des sommets et les multiples de valorisation sont élevés, mais le marché continue à monter ».


Rester investis


Ce n’est toutefois pas une raison de se détourner des marchés boursiers. « Lorsque les marchés progressent de 35% comme c’est le cas depuis début avril, dans 100% des cas historiques, ils continuent de monter durant les six mois suivants en moyenne de 18%. »


« De même, lorsque la Reserve Fédérale baisse ses taux alors que les marchés sont déjà sur leurs plus hauts niveaux, l’impact est également positif de 15% durant les 6 à 12 mois qui suivent ». Il n’est donc pas encore temps de sortir du marché américain, si l’on en croit les adages historiques. « La baisse des taux va probablement inciter une partie de 7,300 milliards de dollars parqués dans les fonds monétaires à trouver une nouvelle allocation, notamment vers les actions ».


L’actualité du mois écoulé a également été dominée par la situation en France, finalement sans trop d’incidence sur les cours ni sur le taux des emprunts français à 10 ans. « Les investisseurs institutionnels qui ne voulaient plus être exposés au marché français avaient déjà vendu leurs allocations depuis un an. De plus, le différentiel avec le taux allemand à 10 ans intègre déjà beaucoup de mauvaises nouvelles. Enfin, comme l’Assemblée Nationale n’a pas été dissoute, il n’y a pas eu de stress supplémentaire sur les actifs français, et le CAC40 a finalement été un des meilleurs indices durant le mois écoulé ».


Pas de bulle


Pour les derniers mois de l’année, David Kruk constate qu’une grande partie des acheteurs sur le marché américain ne prend plus la valorisation en compte. Les investisseurs retail ou les fonds momentum achètent en prenant peu en compte le niveau du marché. De même, les programmes de rachat d’actions interviennent automatiquement sur les marchés, quel que soit le niveau des cours. Les institutionnels, qui regardent la valorisation du marché, ne représentent plus que 20 à 30% des volumes sur la bourse américaine.


« A moins qu’une récession s’installe, il serait pertinent de suivre le retail, qui reste toujours très acheteur avec des flux importants et cruciaux pour l’évolution des cours », soit environ 500 milliards de dollars pour l’année 2025. « Le nombre de sociétés s’est fortement réduit depuis le milieu des années 90, avec une demande sur les titres qui reste très forte, notamment en provenance des programmes de rachat d’actions ».


Pas de comparaison


Pour autant, il estime qu’il est erroné de parler de bulle sur le marché américain, ou de comparer la situation actuelle à la fin de années 90. « Par rapport à la bulle des dots.coms, les bilans des entreprises sont plus sains, avec des liquidités plus importantes ainsi que des marges élevées et stables. Cette dynamique de croissance solide et cette visibilité élevée, en plus de flux financiers entrants très élevés, peut justifier une poursuite de l’expansion des multiples ».


Pour le reste, David Kruk estime que la Fed devrait continuer de baisser ses taux, et qu’octobre pourrait être un nouveau mois orienté favorablement sur les marchés boursiers. « Quand septembre n’est pas négatif, la performance est généralement positive durant le dernier trimestre. Le seul doute serait l'emploi, mais cela devient un allié des marchés car il limite le risque d'une boucle salaire-prix aux Etats-Unis ».


David kruk en pierre puybasset


[1] Bénéfices par Actions