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Le grand retour des marchés émergents : opportunités pour les investisseurs obligataires en Europe centrale et en Amérique latine
Calendar13 Oct 2025
Maison de fonds: DPAM

Par Michaël Vander Elst, Head of Emerging Markets et Marc Leemans, Fund Manager Fixed Income chez DPAM

Les marchés émergents suscitent un regain d’intérêt auprès des investisseurs. La faiblesse du dollar et les incertitudes entourant la politique américaine incitent en effet les investisseurs obligataires à se tourner vers les titres d’État en monnaie locale, qui offrent aujourd’hui des alternatives attrayantes. L’écart de taux d’intérêt entre marchés développés et émergents reste significatif. Michaël Vander Elst et Marc Leemans, de DPAM, identifient surtout des opportunités en Europe centrale et en Amérique latine, ainsi que dans le secteur financier, les télécommunications et la durabilité.

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Marc Leemans

Quelles sont les régions intéressantes ?

Les investisseurs recherchent des rendements attractifs combinés à une solide notation de crédit et à une volatilité limitée, tant sur les cours obligataires que sur les devises locales. Une fois la volatilité prise en compte, les pays affichant une bonne solvabilité tirent leur épingle du jeu : la Tchéquie, la Pologne et la Roumanie en Europe centrale, et l'Uruguay, le Mexique et le Pérou en Amérique latine.

L’Asie, traditionnellement peu volatile, apparaît moins attractive : ses rendements demeurent nettement inférieurs à ceux des États-Unis. L’Inde fait figure d’exception : la roupie semble sous-évaluée, la croissance économique reste robuste et la discipline budgétaire est maintenue. De plus, les discussions entre le président Trump et le Premier ministre Modi laissent entrevoir la possibilité d’un futur accord tarifaire.

Quels sont les secteurs qui offrent des opportunités ?

Nous privilégions le secteur financier, apprécié pour la diversité de ses modèles économiques et sa présence géographique étendue. Nous préférons les noms stables bénéficiant d'une forte présence internationale. Les banques intégrées à un grand groupe international présentent également un intérêt, car elles adoptent les standards de gouvernance de leur société mère. Les valorisations restent attractives, en particulier dans les segments subordonnés de la structure du capital.

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Michaël Van der Elst.

Par ailleurs, les entreprises de télécommunications conservent tout leur attrait : : les acteurs y bénéficient souvent d’une position dominante et d’un fort pouvoir de fixation des prix. Certains émetteurs proposent en outre des instruments subordonnés offrant un rendement supplémentaire intéressant. Enfin, nous nous intéressons aux producteurs d'énergie verte et aux entreprises misant sur des modèles économiques circulaires. Mais les obstacles administratifs peuvent parfois peser sur leurs performances, ce qui rappelle de l’importance d’une analyse ESG approfondie. Nous laissons de côté pour l'instant les secteurs plus cycliques, tels que la chimie.

Vaut-il mieux investir dans la monnaie locale ou dans le dollar américain ?

Les obligations d'État en monnaie locale et celles en devises fortes offrent toutes deux des rendements attractifs, mais nous privilégions les obligations en monnaie locale. Leur évolution dépend avant tout de facteurs domestiques et des fluctuations des taux de change, et elles offrent des rendements réels attractifs, tout en bénéficiant de ​ l'affaiblissement du dollar. L’écart entre les taux d’intérêt réels des marchés émergents et ceux des marchés développés demeure important et constitue un rempart contre la perte de valeur. Une analyse rigoureuse de la soutenabilité de la dette publique reste toutefois indispensable pour identifier les meilleures opportunités dans un paysage en pleine mutation.