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Une source de diversification attractive
Calendar19 Dec 2025
Thème: Investir
Maison de fonds: Mandarine Gestion

Par Frédéric Lejoint.


Alors que les valorisations des micro-capitalisations restent attractives avec des perspectives de croissance plus élevées sur le long terme, investir sur cette classe d’actifs offre une diversification bienvenue dans un monde dominé par la technologie américaine.


Nous avons récemment eu l’occasion de rencontrer Augustin Lecoq, le gestionnaire principal de deux fonds spécialisés sur les micro-capitalisations chez Mandarine Gestion, afin qu’il mette en évidence les arguments favorables à cette classe d’actifs avant d’aborder 2026. Durant les cinq dernières années, qui ont été particulièrement difficiles sur cette classe d’actifs, le fonds européen a réussi à dégager une performance annualisée supérieure à 6%, contre plus de 10% pour le fonds global.



Augustin lecoq hd


Vaste et diversifié


« Par micro-capitalisations, nous entendons des sociétés dont la capitalisation boursière est en moyenne de 500 millions d’euros, avec plus grosses sociétés qui peuvent monter jusqu’à 1 milliard d’euros en capitalisation boursière, soit au niveau belge des noms tels que Kinepolis ou EVS. Un fois notre position constituée, nous pouvons laisser courir la hausse du titre jusqu’à ce que la capitalisation atteigne 2 milliards d’euros. A ce niveau, nous sommes toutefois obligés de vendre notre position durant le mois qui suit ». Il rappelle ainsi l’exemple de Sodastream, une marque bien connue des consommateurs qui avait connu des années difficiles avant d’enregistrer une accélération de sa croissance, pour être finalement revendue à Pepsico.


« Notre principal critère pour acheter un titre est toutefois sa liquidité (au minimum de 250.000 euros par jour pour le fonds global et de 100.000 euros pour le fonds européen), une procédure qui élimine déjà une grande partie de l’univers d’investissement ». Si les micro-capitalisations pèsent moins de 2% de la capitalisation mondiale, elles représentent environ une société cotée sur deux. « Il s’agit donc d’un univers hyper riche. Si vous êtes intéressés pour vous exposer sur une niche bien précise du marché, vous pouvez en général trouver dans cet unique une société qui va répondre à vos attentes ».


Gestion active


Alors que le segment des grandes capitalisations est généralement bien couvert par des ETF qui répliquent parfaitement les grands indices mondiaux, le segment des micro-capitalisations fait largement la part belle à la gestion active. « Il n’est pas possible de construire des ETF sur cet univers pour des raisons de liquidité », souligne Augustin Lecoq. « Un indice tel que le MSCI Europe Microcaps comporte ainsi 1650 composants, et il serait impossible de pouvoir gérer les achats de titres sur un tel nombre de lignes, qui ne sont pas toujours très liquides ».


« Il faut donc passer par des fonds actifs pour s’exposer sur ce monde. Chez Mandarine Gestion, nous avons développé une gestion diversifiée et maîtrisée de cet univers, afin de profiter des pépites que nous sommes en mesure de découvrir avec une gestion des risques bien maîtrisée ». Sur le long terme, les micro-capitalisations délivrent plus de croissance bénéficiaire par rapport aux grandes valeurs. « Il s’agit d’un univers qui peut être très attractif, mais sur lequel il existe un risque intrinsèque plus élevé, avec une volatilité intrinsèque qui est plus élevée que dans l’univers des grandes capitalisations ».


Centaines de lignes


Pour limiter ce risque, les portefeuilles gérés par Augustin Lecoq sont diversifiés sur plusieurs centaines de valeurs afin de limiter le risque pris sur un seul dossier (de 300 à 400 sur le fonds global, et 160 à 200 lignes sur le fonds européen). « Quand vous êtes bien diversifié dans ce monde de micro-caps, vous profitez vraiment d'un univers où certes vous avez beaucoup de volatilité, mais de la volatilité très peu corrélée entre les différents constituants, ce qui offre un bon potentiel de diversification des portefeuilles ».


Par rapport aux grands indices, dont toutes les composantes ont tendance à monter ou descendre ensemble durant une séance boursière, les évolutions des cours pour les micro-capitalisations auront tendance à être beaucoup plus diversifiées. « Le phénomène de l’hyper concentration des grands indices et de la montée en puissance des ETF a encore renforcé ce phénomène ».


Trouver des pépites


« Une autre beauté de ce marché est l’inefficience de cet univers très vaste, avec des milliers de sociétés qui sont nettement moins suivies par les grands courtiers, et sur lequel il est donc plus facile de trouver des opportunités d’investissement qui passent sous le radar des analystes et qui vont réaliser des performances boursières exceptionnelles ». La conséquence est un profil de performance moins lié à des thématiques propres.


Enfin, une autre caractéristique de cet univers est sa forte sous-performance par rapport aux grandes capitalisations durant les dernières années, notamment suite à la montée des taux d’intérêt. « Nous sommes aujourd’hui retombés sur des valorisations à des points bas historiques sur les petites valeurs, en dépit de la légère remontée observée depuis le début 2025 ».


Hors des Etats-Unis


Pour la stratégie globale, le fonds est également diversifié de manière relativement équitable sur les différents blocs économiques (Europe, Etats-Unis, Japon, autres pays développés). « Une société américaine qui arrive sur le marché aux Etats-Unis a souvent déjà passé plusieurs années dans le circuit du private equity, et est déjà souvent considérée comme une petite ou moyenne capitalisation avec une valeur boursière dépasse nos critères d’achat ».


« Dans le reste du monde, c’est souvent moins le cas, de sorte que notre fonds est par exemple investi à 27% sur le Japon ». Pour travailler sur ce marché, Augustin Lecoq souligne utiliser les services d’un courtier local qui organise les visites et les rencontres avec les équipes de direction.


« Avec notre équipe, nous rencontrons environ 400 sociétés par an, afin d’identifier celles qui vont se démarquer des autres. Avec un portefeuille qui est généralement très équipondéré, la bonne performance de cette stratégie ne s’explique toutefois pas uniquement par une bonne sélection des positions dans le portefeuille. « Les bonnes idées aident notre performance, mais ce n’est clairement pas à cause de deux ou trois bonnes lignes que nous avons été en mesure de dégager une performance progressive et régulière sur le long terme ».