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Une autre manière d’investir dans la transition
Calendar23 Dec 2025
Thème: Investir

Par Frédéric Lejoint.


La demande pour de nombreux matériaux stratégiques devrait rester forte durant les prochaines années, et entraîner les cours des sociétés exposées sur cette chaîne de valeur.


JSS Sustainable Equity - Strategic Materials (ISIN: LU2752697867) est un produit lancé en septembre 2024 par J. Safra Sarasin (JSS). Cette stratégie vise une exposition sur des métaux dont la demande est fortement tirée par les investissements dans la transition écologique mondiale. Ce produit dans l’air du temps a connu un lancement très réussi, avec une performance supérieure à 30% depuis le début de l’année, avec des encours qui s’approchent désormais 100 millions d’euros. Ce fonds est géré par Daniel Lurch, également impliqué dans la gestion de la stratégie plus ancienne JSS Sustainable Equity – Green Planet (ISIN : LU0950593250), notée trois étoiles chez Morningstar avec des encours qui dépassent 400 millions d’euros.



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Les « matériaux stratégiques » ressemblent un ensemble de ressources naturelles assez large, qui va des métaux précieux comme l'or et l'argent, en passant par des métaux industriels comme le cuivre, l'aluminium et le zinc ; mais également des matières premières comme lithium ou les terres rares. Ces dernières sont devenues des enjeux nationaux prioritaires face aux tensions géopolitiques croissantes, et garantir un approvisionnement fiable de ces matériaux est souvent devenu une priorité nationale pour de nombreux pays.


Portefeuille global


« La construction de centres de données, la production de véhicules électriques ou l’électrification des bâtiments sont des activités extrêmement gourmandes en ressources ». A l’inverse, JSS Sustainable Equity - Strategic Materials n’est pas exposé sur la production d’énergie fossiles ou de charbon, avec un portefeuille qui est investi globalement dans une quarantaine de sociétés présentes sur l'ensemble de la chaîne de valeur des matériaux stratégiques, incluant producteurs (groupes miniers), mais également les gestionnaires de réseaux, les fournisseurs d’équipements miniers, les fabricants de batteries ou de véhicules électriques.


Pour les investisseurs, il est toutefois important de rappeler que la production de matières premières est une activité soumise à d’importantes fluctuations des cours. Lors des périodes de récession économique, la rentabilité des sociétés peut être mise sous pression, d’où l’intérêt de diversifier le portefeuille sur d’autres secteurs que la production minière comme les entreprises de services publics réglementées qui construisent et exploitent les réseaux électriques protégées par des contrats d’approvisionnement à long terme et qui peuvent ajuster leurs tarifs lorsque les coûts augmentent.


Diversification


Le portefeuille est exposé à plus de 70% sur le secteur des ressources naturelles et pour 20% dans les valeurs industrielles, avec une empreinte géographique faisant la part belle à l’Amérique du Nord (54% des encours), l’Europe (24%), le Royaume-Uni (13%) et l’Australie (5%). Parmi les principales sociétés reprises dans le top10, nous trouvons des groupes comme Newmont, Agnico Eagle Mines, Rio Tinto , Weathon Precious Metals, Freeport-McMoran , Lundin Muning, Anglo American , Norsk Hydro , Pilbara Minerals ou Teck Resources.


Parmi les actions qu’il apprécie plus particulièrement, Daniel Lurch a récemment cité le producteur australien de terres rares Lynas Rare Earths, un des rares groupes non-chinois exposé sur cette thématique très en vogue dont le cours a été multiplié par quatre durant les cinq dernières années ; ou encore le producteur d’outillage finlandais Metso spécialisé dans une approche plus durable de la production minière (moins intensive en carbone et en consommation d’eau) avec un cours qui a doublé durant les cinq dernières années.


Stimulation de la demande


Daniel Lurch estime que les cours de ces sociétés vont rester stimulés durant les prochaines années, avec des investissements au niveau mondial (infrastructures, centre de données, agriculture, etc) qui vont stimuler la demande de ces matériaux. Sur le court terme, la stratégie a vraiment pris son envol depuis le mois de septembre, dans la foulée de la hausse du métal jaune.


A l’occasion de son dernier commentaire de gestion, il souligne notamment la surperformance poussée par les mines d’or, avec un cours du métal jaune qui s’est redressé en raison des la poursuite des achats des banques centrales et d’investisseurs non traditionnels (Tether). « En outre, la baisse de certaines cryptomonnaies ont renforcé l’attrait de l’or comme valeur refuge ».


Il pointe également que les producteurs de lithium et de cuivre ont également connu un environnement boursier favorable, notamment en raison des investissements continus pour développer des capacités de stockage stationnaire de l’énergie. La construction de batteries permet de ne pas gaspiller l’énergie produite par les producteurs renouvelable et donc de diminuer les inconvénients liés à la nature intermittente de leur production ».


Offre limitée


Pour les prochains mois, Daniel Lurch indique que la transition écologique et l’urbanisation massive vont continuer de pousser des investissements importants dans les infrastructures, et stimuler la demande de ressources naturelles telles que le cuivre, le cobalt ou le lithium. « Les perspectives concernant le prix de ces ressources restent positives en raison d’une offre de ces métaux qui demeure inélastique ».


En clair, il n’est pas possible d’augmenter rapidement l’offre en raison des nombreuses contraintes entourant l’ouverture d’une nouvelle mine ; tandis que la demande pour ces métaux augmentera beaucoup plus rapidement. « Les bénéfices et les flux de trésorerie des sociétés minières continueront d’évoluer positivement au cours des prochains trimestre. Notre stratégie est positionnée pour tirer parti de cette tendance ».