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L’économie reprend dans la zone euro, mais des risques subsistent
Calendar13 Jun 2019
Thème: Macro
Maison de fonds: Schroders

Comme certains freins économiques temporaires sont en train de s’estomper, l’économie européenne commence à reprendre. Mais la demande extérieure reste faible. La situation se détériore à cause du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine. C’est pourquoi Azad Zangana, économiste spécialiste de l’Europe chez Schroders, se voit contraint de revoir à la baisse les prévisions de croissance de la zone euro pour 2019. La hausse des prix pétroliers entraîne en revanche une légère adaptation à la hausse de la prévision d’inflation.

Azadzanganaschroders
Azad Zangana

Pessimisme excessif

Les piètres résultats depuis le début de 2019 avaient fait craindre que l’Europe ne soit entrée en récession. Les cours des actions européennes ont tenu compte du risque d’une nouvelle crise, mais ce pessimisme s’est avéré excessif. Les chiffres macroéconomiques laissent entrevoir une large amélioration et sont généralement encourageants. La demande intérieure est saine, le chômage est en baisse et la croissance des salaires est supérieure au niveau de l’inflation. Le point faible se situe principalement au niveau de la demande extérieure et Azad Zangana n’a pas l’impression que cela va s’améliorer rapidement.

Croissance plus faible, inflation plus forte

La prévision de croissance pour cette année a été ramenée de 1,3 % à 1,2 %. Cette baisse est due à deux facteurs négatifs. D’une part, l’escalade du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine. D’autre part, la récente hausse des prix pétroliers. La prévision de croissance pour 2020 reste cependant maintenue à 1,4 %, dans l’hypothèse qu’un accord commercial soit conclu entre les États-Unis et la Chine. La prévision d’inflation pour cette année reste inchangée elle aussi, mais elle a été relevée de 1,5 % à 1,6 % pour 2020.

Le Royaume-Uni fait des stocks avant le Brexit

Les chiffres au Royaume-Uni font également apparaître une reprise au premier trimestre. Mais la cause de cette reprise est différente. Les chiffres ont en effet été dopés par la constitution de stocks en prévision du Brexit. Normalement, une telle phase de constitution de stocks est suivie d’une phase de déstockage, qui provoque un arrêt de la croissance. Azad Zangana s’attend à ce que cela se produise plus tard dans l’année. Compte tenu du report du Brexit à octobre, les entreprises restent prudentes et maintiennent leurs investissements. La situation est très incertaine. Azad Zangana ne s’attend pas à une augmentation des taux d’intérêt au Royaume-Uni avant l’entrée en vigueur effective du Brexit.

Le principal risque pour le Royaume-Uni est un Brexit sans accord. À la suite de la démission de la première ministre Theresa May, il y a de plus fortes chances que son successeur soit pro-Brexit. Parmi les noms qui circulent, il y a Boris Johnson, qui est partisan de la ligne dure et serait prêt à laisser le Royaume-Uni quitter l’Europe sans accord. Si ce scénario se produit, Azad Zangana s’attend à ce que l’économie britannique ralentisse avant d’entrer en récession au début de l’année prochaine. La Banque d’Angleterre devra alors sans doute baisser ses taux d’intérêt et une éventuelle chute de la livre sterling fera rebondir l’inflation.