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Chocs, contrechocs et pare-chocs
Calendar17 Mar 2020
Thème: Macro
Maison de fonds: DNCA Investments

Par Igor de Maack, Gérant et porte-parole de la Gestion, DNCA Investments

Igordemaack
Igor de Maack

Tiraillés entre la mise en quarantaine totale des économies et l’essor d’une épidémie hors de contrôle, les investisseurs vendent à tout prix tous les actifs en leur possession. Les décisions de confinement provoquent un coup de frein de l’activité, un assèchement du crédit et une rupture brutale dans la chaîne de production. La consommation souffre évidemment. La récession globale (tant redoutée en 2019) se profile donc pour le premier trimestre voire le premier semestre 2020. Simultanément, l’Arabie Saoudite, dans un geste inopiné mais salutaire pour les économies importatrices de matières énergétiques, ont fait chuter de plus de 25% les cours du baril en décidant d’augmenter leur production jusqu’à 12 millions de barils jour. Ce contrechoc pétrolier aidera les économies en difficulté en leur apportant une bouffée d’oxygène sur leurs coûts de production. Dans leur rôle de sismographes, les marchés anticipent actuellement donc l’impact du coronavirus sur l’économie réelle qui reste devant nous. Ce sera un impact macro-économique et micro-économique. Il est à ce stade trop tôt pour avoir une prévision fiable de la baisse des bénéfices par actions désormais anticipée sur l’exercice en cours.

Les banques centrales sont, elles aussi, venues à la rescousse en proposant un « pare-choc » monétaire. Par divers outils (baisses des taux pour la Fed et la BOE et mesures de soutien du crédit et facilitation de la fourniture de liquidités pour la BCE), les grands argentiers ont décidé de mettre le malade économique sous assistance respiratoire. Les gouvernements (Italie, Grande-Bretagne, France) ont annoncé qu’ils relanceraient leur économie et soutiendraient les secteurs en proie aux difficultés (retail, PME, secteurs du tourisme…). Pour l’instant, chaque pays se drape dans des mesures d’hyper précaution sanitaire. C’est compréhensible bien que la population mondiale infectée et la léthalité, s’avèrent très faibles par rapport à d’autres virus, maladies ou impacts de la vie moderne sur les êtres humains (pollution, accidents de la route).

Sans verser dans l’optimisme, il faut garder à l’esprit que la fin du monde n’est peut-être pas pour tout de suite. La connaissance assez faible de la propagation et des mutations du virus renforce la panique mais souvenons-nous que l’humanité vit avec la grippe depuis plus d’un siècle sans véritable défense immunitaire ou vaccin totalement fiables. L’économie mondiale va repartir dès que le nombre de cas d’infections et de décès ralentira. Il ne faut cependant pas négliger les dommages et nouveaux comportements sociétaux à terme que cette crise sanitaire mondiale est susceptible d’engendrer.