Par Julien-Pierre Nouen, Head of Economic Research & Multi-Assets Investment, Lazard Frères Gestion
![]() Julien-Pierre Noue |
Dans une récession classique, les mesures prises par le gouvernement permettent d’absorber une partie de la perte de revenus d’activité, mais le revenu disponible, qui prend en compte les autres revenus et les transferts nets de l’État, ralentit tout de même, juste dans des proportions moindres. Cette fois-ci, l’ampleur des transferts a amené le revenu disponible à accélérer.

Notre analyse
Ces mesures exceptionnelles sont pour la plupart arrivées à échéance. Tous les chèques de soutien ont été envoyés aux ménages. La bonification d’indemnisation du chômage de 600 USD devait durer jusqu’à fin juillet et elle n’a pas été renouvelée. L’administration Trump y a substitué un dispositif temporaire mais dont les fonds sont restreints, limitant ce dispositif dans le temps.
Dans ce contexte, le revenu disponible des ménages a baissé de 3,2% sur le mois d’août. Les tensions pré-électorales entre Démocrates et Républicains rendent un accord d’ampleur sur de nouvelles mesures peu probable. Des mesures temporaires seront-elles mises en place ou faudra-t-il attendre le début de l’année 2021 pour voir un plan d’aide de plus grande ampleur ?
Le fort rebond de la consommation depuis le printemps s’est donc fait dans un contexte de revenus exceptionnellement favorables. L’absence de nouvelles mesures de soutien des revenus pose donc un risque pour l’activité. En revanche, malgré le rebond des achats, le taux d’épargne des ménages reste très élevé (14,1%), ce qui peut offrir une capacité d’absorption de ce choc pendant quelques mois.