 Ben Constable-Maxwell |
L'analyse de M&G montre que les progrès ne sont pas à la hauteur des objectifs fixés pour près de 65 % des ODD et qu'il n'y a « pas de temps à perdre » pour créer une société plus inclusive, capable de protéger la nature et d’exploiter les bienfaits d’une économie circulaire et régénératrice.
Cette deuxième édition du « Barème ODD » de M&G a procédé à une évaluation des 17 ODD, selon une approche globale mais aussi à travers le prisme de l'investissement à impact - en utilisant une échelle de 1 à 10 afin d’évaluer les progrès réalisés depuis les classements inauguraux de l'année dernière, pour déterminer si, dans l’ensemble, les promesses de reprise durable dans le sillage de la pandémie ont été tenues. Le rapport de cette année ne se contente pas de mettre l'accent sur les objectifs nécessitant le plus d'investissements, mais aborde également la forme que pourraient prendre ces investissements et la manière dont les investisseurs actifs peuvent soutenir et intensifier les actions dans tous les secteurs d’activité.
Voici les cinq principales conclusions du rapport :
1. Une note moyenne des progrès de 4,1 sur 10 en 2020 pour l'ensemble des 17 objectifs, inchangée par rapport à 2019, dont neuf ODD qui ne connaissent aucun changement d’une année sur l’autre
2. Quatre objectifs enregistrent une détérioration notable, dont trois sont des objectifs à vocation sociale - l'ODD 1 (absence de pauvreté), l'ODD 8 (travail décent et croissance économique) et l'ODD 10 (réduction des inégalités)
3. Quatre objectifs connaissent une amélioration - des progrès ont été accomplis dans le cadre de l'ODD 6 (Eau potable et assainissement), de l'ODD 9 (Industrie, innovation et infrastructure), de l'ODD 11 (Villes et communautés durables) et l’ODD 13 (Mesures de lutte contre les changements climatiques).
4. Malgré des améliorations à la marge, l'ODD 13 (Mesures de lutte contre les changements climatiques) n'obtient qu'un score de 3 sur 10 sur l'échelle de progrès de M&G. Les grands événements, tels que les négociations sur le climat de la COP26 qui se déroulent en novembre prochain, constituent un test grandeur nature de l'efficacité des partenariats noués en matière de développement durable.
5. Les progrès réalisés dans le cadre des ODD 14 (Vie aquatique) et 15 (Vie terrestre) - deux objectifs directement liés à la lutte contre la perte de biodiversité - sont d'une lenteur inquiétante. À l'approche du sommet de la COP15 sur la biodiversité, les responsables politiques doivent renouveler leur approche pour fixer des objectifs à court terme à la fois ambitieux mais réalisables en matière de biodiversité.
Ben Constable-Maxwell, Responsable de l’investissement à impact a déclaré : « La réalisation des ODD est une responsabilité collective - les États, les entreprises, les organisations non gouvernementales, les investisseurs et les particuliers ont tous un rôle à jouer. Des mesures urgentes et concertées seront nécessaires pour obtenir des progrès indispensables dans les domaines clés - un défi de taille, mais pas impossible. En termes de calendrier, cependant, il n'y a pas de temps à perdre - nous devons agir maintenant ».
« Notre analyse montre qu'il reste encore beaucoup de travail au niveau mondial pour atteindre les 17 objectifs des Nations Unies. Ces efforts collectifs sont nécessaires pour tous les objectifs sociétaux des ODD, mais surtout dans des domaines tels que la réduction de la pauvreté, le travail décent et l'amélioration de l'éducation, dont les avancées ont été retardées pendant la pandémie. L'investissement durable a un rôle crucial à jouer pour orienter les investissements vers les entreprises à « fort bénéfice sociétal ». En outre, l'investissement à impact peut prendre les devants en finançant des solutions précoces ou moins développées aux grands défis mondiaux et en contribuant aux progrès en matière de mesure et de comptabilité des impacts non financiers.
Nous devons intensifier la pression à la fois sur les entreprises pour qu'elles rendent compte de leurs impacts réels, et sur les investisseurs pour qu'ils adoptent des approches ayant de véritables impacts. ».
Le rapport met en évidence trois thèmes fondamentaux et fortement interconnectés qui, selon M&G, méritent une attention particulière et des investissements plus importants. Des efforts accrus sont nécessaires pour promouvoir l'inclusion sociale, la crise du COVID-19 ayant plongé des millions de personnes dans la pauvreté. Le rapport souligne également l’urgence d’instaurer une économie mondiale circulaire, en s'éloignant du modèle actuel, linéaire et générateur de déchets.
Parallèlement, la biodiversité est devenue une véritable priorité ces douze derniers mois : le monde a en effet pris conscience de la dure réalité de la destruction de la nature et des habitats, et de ses répercussions sur les écosystèmes qui constituent les fondements du bien-être humain et de la stabilité du climat.
