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Interview du mois : Frédéric Rollin (Pictet AM)
Calendar04 Mar 2022
Maison de fonds: Pictet

Epicurien et passionné de peinture, Frédéric Rollin se livre dans cet entretien exclusif.

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Dans cette nouvelle série d’interviews, nous allons nous intéresser à des experts connus de la plupart des spécialistes des marchés financiers, mais en ne leur posant (pratiquement) pas de questions sur leur rôle et leur expertise financière. Le premier à inaugurer cette série est Frédéric Rollin, qui officie chez Pictet Asset Management en tant que conseiller en stratégie d’investissement. Depuis le début de la pandémie, il anime également un webinar mensuel bien connu des investisseurs belges.

Bonjour Frédéric. Quelles sont vos plus grandes passions, en dehors du monde financier ?

Frédéric Rollin : « Je nourris une passion pour le dessin et la peinture, que je pratique de façon extrêmement régulière depuis 2006. Il s’agit d’une forme d’expression artistique qui m’a toujours attiré, depuis mon plus jeune âge. Le soir et le weekend, je m’isole souvent dans l’atelier que j’ai fait installer dans mon jardin pour y peindre à l’huile. Mes collègues me connaissent également pour les dessins humoristiques que je réalise durant les réunions de travail, sans que ça m’empêche de suivre ce qui se déroule. Je suis d’ailleurs en train de griffonner sur une feuille de papier depuis le début de cette interview ».

Quels sont les peintres qui vous ont influencé ?

F.R. : « Depuis que je me suis mis sérieusement à la peinture un peu avant ma quarantaine, j’ai été particulièrement influencé par un peintre appelé Lucian Freud, un britannique qui réalise des portraits très expressifs avec des visages très marqués. J’apprécie aussi le côté très obsessionnel d’un artiste comme Peter Doig, qui réalise des peintures très colorées représentant toujours un homme dans un canoë sur un lac. Marlène Dumas fait également partie des artistes que j’apprécie, pour le côté expressionniste des visages qu’elle peint. Enfin, je suis également un fan de bande dessinée, et je vais donc également citer Joann Sfar et toute la mouvance autour de la maison d’édition L’Association, avec des auteurs comme Blutch ou Nicolas de Crécy ».

Et est-ce que vous exposez votre production ?

F.R. : «J’ai exposé dans la ville où j’habite, à l’occasion de journée d’artistes qui sont régulièrement organisées. J’ai vendu quelques toiles, à des prix qui sont très modiques par rapport aux sommets atteints dans l’art contemporain. Une de mes toiles est également exposée chez mon coiffeur, et j’en donne aussi à mes amis qui aiment bien ce que je fais. Il s’agit probablement d’une activité que je pratiquerai de manière encore plus assidue une fois que j’aurais pris ma retraite ».

Et au niveau de la musique ?

F.R. : « C’est moins central pour moi. J’ai dû faire le constat que j’avais peu d’aptitude à la musique après avoir tenté de faire de la batterie pendant quelques années. Lorsque j’écoute de la musique, il s’agit souvent d’artistes qui ont eu du succès il y a quelques années, comme les Sparks, Bob Dylan, Nina Simone ou Janis Joplin. Il m’arrive toutefois d’écouter des choses plus modernes, lorsque j’écoute la playlist familiale à laquelle ma fille de 20 ans participe ».

Quelle est la ville étrangère que vous appréciez le plus ?

F.R. : « Le pays dans lequel j’ai voyagé le plus dans ma vie est clairement l’Italie, et Rome m’a toujours fait une impression incroyable les trois ou quatre fois où j’ai eu l’occasion d’y aller. C’est une des plus belles villes du monde, et vous pouvez y visiter des musées extraordinaires, ou tomber sur un monument incroyable au détour de chaque rue. Elle a également le côté charmant d’une ville qui n’a pas été totalement modernisée. En tant qu’épicurien, il est également possible de trouver facilement un restaurant sympathique avec une cuisine excellente et des produits frais ».

Vous êtes donc épicurien de nature ?

F.R. : « Si vous pouviez voir ma silhouette, vous ne poseriez pas cette question. Sans argumentation valable et de manière très chauvine, je reste convaincu que la cuisine française reste la meilleure au monde. En dehors de la France, j’ai été époustouflé par la cuisine japonaise à l’occasion d’un voyage au Japon, par sa sophistication loin des nos habitudes culinaires. Comme pour les cuisines françaises ou italiennes, il y a une longue tradition gastronomique dans ce pays, qui ne se résume pas aux sushis et aux bols à ramen ».

Vous êtes plutôt vin, bière ou eau ?

F.R. : « Clairement le vin, même si je bois heureusement plus d’eau que de vin. Je suis assez éclectique, et il ne me déplait pas de boire des vins un peu costaux et gorgés de soleil comme ceux de l’appellation Bandol. Au niveau des grands classiques, j’ai une préférence pour les vins de Bourgogne, ce qui fait hurler les personnes qui ne jurent que par les vins de Bordeaux ».

Enfin, pour terminer, est-ce que vous pouvez me décrire une journée de Frédéric Rollin, lorsqu’il ne doit pas aller travailler chez Pictet Asset Management ?

F.R. : « Je me lève habituellement assez tôt afin de pouvoir promener un jeune Border Collie que nous avons adopté il y a un an, dans un parc qui est proche de ma ville. C’est un chien assez énergique qui est malheureux s’il n’a pas l’occasion d’être promené. Si je ne dois pas me rendre au travail, j’aime faire mes courses au marché avec mon épouse, afin de trouver des produits frais pour cuisiner. Je joue aussi beaucoup aux échecs dans mon temps libre sur une application, qui est un outil extraordinaire pour améliorer son niveau de jeu. Les échecs restent malgré tout encore un grand exercice d’humilité face à un joueur expérimenté ».