Michael Harris , Head of Private Banking & Wealth Management

Lorsque la nouvelle a circulé lundi que la Russie aurait demandé une aide militaire à la Chine – ce que la Chine a nié – les marchés boursiers chinois se sont effondrés. Craignant qu'après la Russie, les entreprises chinoises ne soient également victimes des sanctions occidentales, l'indice Hang Seng China Enterprises a plongé de plus de 7% en une journée, sa plus forte baisse depuis 2008. Et cela en plus de toute l'agitation entourant des entreprises comme Tencent, qui pourrait faire face à une amende record pour avoir enfreint les réglementations anti-blanchiment d'argent. A cela s'ajoute la possible radiation des sociétés chinoises des bourses américaines, car elles refusent d'ouvrir leurs comptes aux régulateurs américains.

En Allemagne, le sentiment des investisseurs s'est effondré. Le baromètre ZEW a été publié mardi et a indiqué que les attentes concernant l'économie allemande sont devenues très pessimistes. Bien sûr à cause du conflit ukrainien et à la forte hausse de l’inflation. Selon les économistes, cette dernière pourrait à terme provoquer un scénario de stagflation.

Comme mentionné la semaine dernière, les marchés se sont principalement focalisés sur la décision de la Réserve fédérale des Etats-Unis. Elle a décidé mercredi de relever ses taux d'intérêt directeurs de 25 points de base - soit 0,25% -. Il s’agit de la première hausse des taux d’intérêt depuis décembre 2018. La Fed, comme elle l'a déclaré elle-même, devrait augmenter systématiquement les taux d'intérêt à chacune des 6 prochaines réunions pour atteindre 1,75% d'ici la fin de cette année. La Fed devrait également lors de sa prochaine réunion donner le feu vert pour réduire la taille du bilan qui est de près de 9.000 milliards de dollars. Cela est dû à l'achat d'obligations d’états, d'obligations d'entreprises et de titres adossés à des créances hypothécaires. Les marchés obligataires ont réagi de manière mitigée : le rendement de l'obligation d'État à 10 ans a d'abord augmenté, puis a de nouveau baissé. Par contre, les marchés d’actions ont bien réagi, rassurés par les propos de la Fed qui ne prévoient pas prochainement de récession pour l’économie américaine.

La semaine dernière a été une nouvelle semaine très nerveuse pour le prix du pétrole ! L'optimisme concernant le cessez-le-feu ou les négociations de paix a cédé la place au pessimisme et aux craintes de nouvelles sanctions contre la Russie, entraînant des craintes d’un nouveau choc pétrolier. Plus tard ce mois-ci, le ministre des affaires étrangères américain, Anthony Blinken, se rendra aux Émirats Arabes-Unis et en Arabie Saoudite. La demande que ces pays fournissent plus de pétrole sera bien sûr au centre de l'agenda. Vendredi, un tête-à-tête virtuel entre les présidents chinois et américain sur la situation en Ukraine a donné une bouffée d'air frais aux marchés boursiers. Les marchés financiers ont commencé le week-end de bonne humeur. La question est de savoir combien de temps cela va perdurer ?