Lionel Henrion, Family Wealth Banker Nagelmackers
C’est le Japon qui a sauvé cette semaine du rouge absolu : actions, obligations, matières premières, aucune n’a résisté à la tendance négative. Pourtant au lendemain du congé pascal les marchés ont été stimulés par de bonnes données économiques venues de Chine, et de bons résultats d’entreprises au premier trimestre . Les rapports de la banque mondiale et du fonds monétaire international (ci-dessous) ont validé les prévisions de l’ocde en matière de recul de la croissance économique et de progression de l’inflation. C’est finalement cette dernière qui a mis le feu aux poudres aux États-Unis. Le discours de J.Powell pourtant déterminé à enrayer les hausses de prix en augmentant les taux d’intérêt n’a pas convaincu : les anticipations ont continué d’augmenter sur les marchés. Cette perte de confiance envers le banquier central a entrainé une grande nervosité en fin de semaine, et a propulsé les indices dans le rouge.
Le climat était méfiant par rapport aux actions chinoises. Une demande en pétrole assez faible et surtout des ventes au détail en baisse indiquent que le pays va vers un ralentissement économique important. La politique très stricte de zéro covid et les confinements qu’elle entraîne, à Shanghai mais également dans d’autres villes est bien évidemment en cause. Et la réaction du régulateur qui a consisté à demander aux investisseurs institutionnels d’augmenter leurs investissements en actions, a été considérée comme une mesure de relance bien pauvre en regard des attentes des investisseurs. Le marché chinois termine donc bon dernier dans notre tableau des performances de la semaine.
Dans le reste de l’actualité notons que Netflix a publié des résultats trimestriels décevants mardi. La société a perdu environ 200 000 abonnés au premier trimestre, en raison de la concurrence croissante mais aussi du blocage des abonnés qui partageaient leurs mots de passe. Il se murmure aussi que le plus grand service de streaming au monde doive autoriser la publicité sur sa plate-forme, ce que le co-fondateur Reed Hastings a toujours pu éviter... La réaction sur les marchés ne s’est pas faite attendre : le cours de l’action a abandonné 35% se retrouvant à son niveau d’il y a environ quatre ans !
Il n’y a pas eu de transaction dans les portefeuilles cette semaine, en effet, si les derniers sondages envisagent Emmanuel Macron à l’Elysée 5 ans de plus (il est crédité de 12% de voix en plus que Le Pen ce vendredi), nous ne pouvons pas ignorer l’hypothèse inverse et les nombreuses conséquences économiques qu’elle aurait pour la France et l’Europe. Par conséquent, nous trouvions sage de ne pas transactionner en marge du scrutin.
