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Zoom Fonds : Fonds Value Europe
Calendar09 May 2022
Maison de fonds: DNCA Investments

Europe dnca

Les fonds value sortent d’une longue période de sous-performance sur les marchés boursiers, mais le changement d’orientation dans la politique menée par les banques centrales pourrait leur permettre de retrouver un attrait.

Investir sur les action value a constitué une proposition d’investissement particulièrement difficile durant les dix dernières années, en particulier au niveau européen. Si les fonds de notre échantillon affichent encore une progression annualisée comprise entre 4 et 8% durant la dernière décennie, la plupart affichent une performance négative depuis 2018. Cette performance s’explique par plusieurs facteurs.

Crise profonde

L’Europe a été davantage touchée que les autres régions par les conséquences de la grande crise financière, et a également subi une deuxième vague avec la crise de l’euro qui débouchera sur un changement d’orientation radical pour la politique monétaire européenne, symbolisée par l’annonce que la BCE allait désormais faire tout ce qui est en son pouvoir (le célèbre « Whatever it takes » de Mario Draghi, prononcé le 26 juillet 2012) pour sauver la zone euro.

Cette nouvelle politique monétaire, marquée par des rachats massifs d’actifs financiers et par une expansion de la taille du bilan de la BCE, va permettre de sauver les états périphériques (Italie, Espagne, Grèce) de la zone euro. Elle va également contribuer à mettre en place un environnement favorisant les actions de croissance, en maintenant les taux à des niveaux extrêmement bas. Les actions bancaires, qui constituent une grande partie du secteur des actions value, a été particulièrement pénalisé par cette politique. Le contexte de faible inflation et de croissance molle depuis 2012 a également été un facteur favorisant la performance des sociétés affichant une progression rapide de leur chiffre d’affaires.

Changement de tendance

Il existe néanmoins des raisons d’espérer. L’année 2021 a marqué un net rebond, avec des progressions qui ont dépassé en moyenne 22% pour les fonds de notre échantillon. En outre, le secteur a nettement mieux résisté au contexte baissier qui s’est imposé sur les marchés boursiers depuis 2022, car le retour de l’inflation constitue fondamentalement une bonne nouvelle pour ce style d’investissement.

La hausse des taux est positive pour la performance des valeurs financières, et les producteurs de matières premières ont également vu leur rentabilité dopée par l’envolée des prix. En dépit de performances historiques similaires, les expositions sectorielles des différents fonds sont très contrastées, avec un poids du secteur financier représentant entre 8 et 36% des actifs sous gestion, le poids moyen se situant autour de 21%.

Être contrariant

« Le point commun entre tous les fonds value est une politique d’achat qui va viser des valorisations attractives, en achetant des sociétés lorsque le reste du marché a des doutes, et donc d’avoir un côté contrariant qui va être marqué chez tous les gestionnaires », souligne Isaac Chebar (gestionnaire du fonds DNCA Invest Value Europe). Il pointe qu’il existe une grande diversité d’approche, avec des fonds qui vont être davantage exposés sur la croissance économique (transport, matière première, etc) et ceux qui vont viser une exposition plus résiliente par rapport au cycle.

« Le fonds que nous gérons fait clairement partie de ce deuxième groupe de fonds », indique Isaac Chebar. « Nous estimons que la croissance n’est pas antinomique à notre style de gestion. Nous visons des sociétés dont la valorisation affiche temporairement une décote élevée (par exemple à la suite de déceptions répétées ou de mauvais choix stratégiques), ce qui nous permet d’investir sur des dossiers qui ne pourraient pas faire partie de notre portefeuille en temps normal. Une autre caractéristique commune aux fonds value va être d’investir sur une société en visant un retour vers la moyenne historique pour la rentabilité et la croissance ».

Taux de rotation

En conséquence, le taux de rotation aura tendance à être plus important durant les phases de rebond, quand les valeurs du portefeuille ont tendance à revenir vers leur niveau de valorisation historique et à sortir du portefeuille, et à être plus faible lorsque le style « value » a tendance à sous-performer le reste du marché. « En moyenne, notre taux de rotation tourne autour de 25% des actifs sous gestion », souligne encore Isaac Chebar.

DNCA Invest Value Europe est exposé sur quatre grandes poches : les sociétés cycliques qui profitent des plans européens liés à la transition énergétique (comme les matériaux de construction ou les sociétés produisant les câbles sous-marins qui relient les éoliennes vers le continent), les sociétés exposées sur la réouverture des économies (hôtellerie, producteur d’avions), les sociétés qui doivent se réinventer (par exemple, suite à une disruption technologique) et les sociétés rentables qui ne sont pas valorisées par le marché en raison d’un manque de croissance (notamment énergie, banques ou matières premières).

Cycles longs

Les rotations de style entre croissance et value prennent plusieurs années pour s’inverser. Après la longue période de surperformance des actions croissance, le redressement des actions value depuis 2021 pourrait signaler un changement d’orientation stratégique pour les décisions d’investissement dans un contexte où l’inflation pourrait se maintenir durablement à un niveau supérieur à celui de la dernière décennie.

« C’est toujours difficile à dire, parce que le style value a connu beaucoup de faux départs durant les dix dernières années. Mais j’ai tendance à penser que nous sommes aujourd’hui au début d’une phase plus favorable qui pourrait s’inscrire dans la durée », conclut Isaac Chebar (DNCA Finance). « La décote du style value reste très importante. La vieille économie est aujourd’hui dans une phase de renaissance, car le marché est en train de se rendre compte que la digitalisation et la transition énergétique des sociétés nécessitent des investissements importants en matières premières. Le durcissement des politiques monétaires des banques centrales est également un facteur qui provoque un retournement des conditions de marché ».