Par Julien-Pierre Nouen, Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée, Lazard Frères Gestion
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La Réserve Fédérale d’Atlanta décompose l’indice des prix à la consommation entre, d’une part, les éléments dont les prix bougent fréquemment et, d’autre part, ceux dont les prix évoluent peu et présentent des évolutions beaucoup plus persistantes. Les premiers représentent à peu près un tiers du panier de référence et recouvrent surtout les produits alimentaires, l’énergie, les véhicules ou encore l’habillement. L’inflation persistante est visible essentiellement dans les services. D’après les économistes à l’origine de cette distinction, cette inflation persistante offre une meilleure vision des anticipations d’inflation.

Le graphique ci-dessus montre la décomposition de l’inflation hors alimentation et énergie selon cette méthode. On peut constater que la phase initiale d’accélération de l’inflation a essentiellement porté sur la partie flexible, mais que le mois dernier, les éléments plus persistants ont continué d’accélérer.Entre mars et juillet 2021, les prix des composants les plus flexibles ont bondi de plus de 12%. Il est peu probable qu’ils renouvellent cette variation exceptionnelle : l’inflation « flexible » va donc probablement nettement ralentir, limitant ainsi l’inflation globale. En revanche, l’accélération de l’inflation persistante laisse présager que malgré son tassement, l’indice des prix à la consommation devrait rester supérieur à la cible de la banque centrale, ce qui rendra nécessaire la poursuite du resserrement monétaire de la Fed.