Lionel Henrion, Family Wealth Banker, Nagelmackers
Mardi soir le président de la FED J.Powell a précisé son point de vue quant aux objectifs antagonistes de son institution: la FED est déterminée à maîtriser l’inflation, même si l’économie peut subir un atterrissage cahoteux. Dans le contexte actuel de doute sur l’importance du ralentissement de l’économie, et une potentielle récession, les marchés américains ont connu une journée rouge mercredi et clôturent une septième semaine négative d’affilée !
Cette semaine était riche en statistiques économiques. Les ventes au détail en Chine ont ouvert le bal, sans surprise sur une mauvaise note : les confinements importants ont pénalisé le commerce. La banque populaire de Chine est intervenue en abaissant son taux d’intérêt à 5 ans de 0,15%, une baisse record pour ce taux qui est la référence pour les crédits hypothécaires. Nous devons donc y voir un support au secteur immobilier plus qu’une relance globale, qui serait d’ailleurs prématurée vu les confinements toujours en cours.
Du côté américain, les résultats d’entreprises ont aussi rythmé l’actualité. C’est en particulier le secteur de la grande distribution qui a déçu les investisseurs. Ainsi non seulement la plus grande chaîne de supermarchés du pays a annoncé une diminution de son bénéfice d’exploitation de 23%, mais elle a également revu à la baisse ses prévisions pour le reste de l’année. Prix du transport, de l’énergie et les coûts salariaux sont en cause. Dans le secteur de la technologie aussi on a noté des déceptions qui ont amené des ventes « paniques » sur l’ensemble du secteur.
Le pétrole a vu deux nouvelles sources de pression baissière : d’une part de la Hongrie qui est opposée à un embargo sur le pétrole russe, et d’autre part des Etats-Unis puisque le président Biden a levé certaines restrictions qui pesaient sur le Venezuela, comblant ainsi une partie du déficit.
Je termine avec un tuyau de Warren Buffett lui-même qui nous rappelle les deux caractéristiques à retenir pour investir en période d’inflation : sélectionner des titres qui disposent d’un « pricing power » : la capacité de répercuter la hausse des prix dans leur produit final, et d’autre part la capacité de développer les activités sans devoir effectuer d’investissement supplémentaire. Le milliardaire continue d’occuper l’actualité car cette crise est l’occasion de faire ses emplettes, il multiplie les prises de positions : médias, banques, … Lui qui semblait très calme ces dernières années semble se délecter de cet environnement certes chahuté, mais de plus en plus rempli d’opportunités !
