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Marchés obligataires : quelles stratégies privilégier en période de hausse des taux ?
Calendar06 Jul 2022
Thème: Fixed Income
Maison de fonds: Lazard

Dans l’actuel contexte inflationniste, il faut privilégier entre autres les titres à haut rendement de maturité courte, mais surtout le recours à une « sensibilité négative » aux taux d’intérêt. Eléonore Bunel, Responsable de la gestion taux chez Lazard Frères Gestion, dévoile les stratégies mises en œuvre dans le fonds Lazard Credit Opportunities.

En quelques mois seulement, les marchés obligataires ont connu un véritable changement de paradigme. En Europe, les taux négatifs ont disparu, à l’exception du marché monétaire. Sur le segment souverain, les titres espagnols à 10 ans ont vu leur rendement dépasser 3% en juin, contre 0,3% en décembre 20211. Or, lorsque les taux montent, la valeur des titres en circulation baisse. Les investisseurs présents sur les titres souverains de maturité longue ont ainsi vu leurs investissements perdre plus de 10% de leur valeur en moyenne depuis le début de l’année1.

D’où l’importance d’aller chercher du rendement sur d’autres segments de marché, ou à travers d’autres stratégies. Eléonore Bunel en privilégie cinq pour son fonds obligataire Lazard Credit Opportunities.

Sensibilité négative aux taux du marché.

​En inversant l’effet de l’évolution des taux sur la performance, toute hausse de taux devient créatrice de valeur, tandis qu’une baisse devient pénalisante. Pour Eléonore Bunel, « Cette stratégie mérite selon nous d’être privilégiée dans l’actuel contexte de hausse de l’inflation et de durcissement des politiques monétaires des banques centrales. » Obligations indexées à l’inflation.

​« Le contexte actuel nous semble également idéal pour investir dans des titres indexés à l’inflation, dits linkers » explique-t-elle. « Les titres souverains allemands indexés à l’inflation offrent un profil intéressant du fait que le pays est particulièrement concerné par le mouvement inflationniste, tout en étant l’un des principaux émetteurs de ce type de titres sur les marchés européens. » « High Yield » court terme.

​Les emprunts de catégorie « High Yield » (segment à haut rendement) sont certes plus risqués que les emprunts « Investment Grade » (les plus sûrs), mais également mieux rémunérés. Les risques restent par ailleurs modérés : le taux de défaut des entreprises de catégorie High Yield reste très bas, ayant atteint seulement 1,9% sur 12 mois en Europe à fin mai 2022 selon Moody’s. « Face au retour de l’inflation, il est important de privilégier les émissions à maturité courte, peu sensibles au risque de remontée des taux » souligne Eléonore Bunel, qui ajoute : « Certains titres de catégorie Investment Grade commencent eux aussi à retrouver un profil attrayant depuis la récente remontée des taux. » Dettes subordonnées financières.

​Toujours dans le segment des titres à haut rendement, « Nous apprécions le segment des dettes subordonnées financières (AT1, Tier 2), tout en restant relativement prudents » poursuit-elle. « Ces titres, émis par des banques européennes, offrent eux aussi un surplus de rendement attrayant, pouvant avoisiner 8 à 9% par an1. Les banques européennes gardent un risque de défaut très faible du fait qu’elles sont correctement capitalisées, mais ces titres sont sensibles à l’écartement des primes de risque, ce qui implique de leur accorder un poids raisonnable dans un portefeuille obligataire diversifié. »

Rester mobile dans ses choix d’allocation d’actifs

​L’allocation d’actifs doit elle-même rester très flexible, de manière à limiter le poids des actifs les plus volatils en périodes de stress et l’augmenter en périodes de confiance sur les marchés. Pour Eléonore Bunel, « Cette mobilité peut également s’exercer via la surexposition ou la sous-exposition à certaines devises. »