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Bernard McGrath (UBP) : « Les périodes de correction sont source d’opportunités »
Calendar03 Aug 2022

Mcgrath bernard lowres

Bernard McGrath souligne que la hausse des taux et des rendements obligataires permet aujourd’hui de retrouver des opportunités attractives sur des segments obligataires comme le haut rendement, la dette subordonnée bancaire européenne ou les émissions à taux flottant.

Depuis cinq ans, Bernard McGrath est membre de l’équipe de gestion obligataire chez le gestionnaire suisse Union Bancaire Privée (UBP), une activité qui représente des encours de 16 milliards de francs suisses dans les différentes stratégies du groupe. Auparavant, il avait également eu la charge de la gestion des fonds investis en obligations souveraines chez Zurich Insurance .

Profiter de la correction

« Il est clair que les stratégies obligataires ont traversé des moments difficiles depuis le début de l’année, avec le resserrement des politiques monétaires en Europe et aux Etats-Unis. Ce changement d’orientation a mis fin à un marché haussier qui a duré près de 40 ans, avec des reculs qui ont été importants sur certains segments ».

Bernard McGrath souligne qu’à l’heure actuelle, il est approprié de redevenir plus constructif sur les marchés obligataires après la hausse des rendements intervenus ces derniers mois, et plus particulièrement sur certains segments du marché de la dette d’entreprise. « Nous pensons que l’essentiel du mouvement de hausse sur les taux est maintenant derrière nous. Il existe aujourd’hui des opportunités, plus particulièrement sur les segments liés à la dette d’entreprise ».

« Sur les marchés obligataires, les périodes de correction entraînent rapidement des pertes en capital. Mais ce qui différencie fondamentalement la dette d’entreprise des marchés actions, c’est que les périodes de correction entraînent une hausse des rendements qui va permettre aux investisseurs de récupérer plus rapidement leur perte initiale grâce au portage». Il pointe plus particulièrement les perspectives favorables sur des segments comme le haut rendement (High Yield) ou la dette bancaire subordonnée.

Rendements élevés

Sur la dette High Yield, il souligne que les valorisations ont commencé à refléter une récession longue et prolongée, qui est le principal risque pesant aujourd’hui sur la plupart des classes d’actifs, mais qui n’est pas le scenario central. « Si la croissance devrait se ralentir et même éventuellement devenir négative, nous pensons que ce sera essentiellement une récession technique de faible amplitude ».

« Mais dans le même temps, la situation financière des émetteurs à haut rendement reste généralement bonne. Aucun des grands secteurs ne fait face à une situation de stress financier, de sorte que nous n’anticipons pas une hausse matérielle des défauts à court ou moyen terme, avec un taux de défaut qui devrait se maintenir autour de 2 à 2,5%. Les rendements qu’il est actuellement possible d’obtenir sont donc extrêmement intéressants ».

Il apprécie plus particulièrement les perspectives pour la dette des groupes pétroliers vu le niveau élevé des prix du pétrole, de même que les utilities en raison de leur capacité à transférer la hausse des coûts vers les clients.

Bonne santé bancaire

Bernard McGrath souligne également l’attrait actuel des obligations subordonnées bancaires européennes. Pour rappel, une dette bancaire subordonnée passe après les dépositaires et la dette bancaires senior en cas de défaut (et avant les actionnaires), un risque qui est traditionnellement compensé par un rendement qui sera significativement plus attractif. « Si la dette subordonnée est techniquement une émission à haut rendement, le risque effectif de ces émissions est celui de l’émetteur, donc généralement d’un niveau investment grade où le risque de défaut est faible ». « Depuis la grande crise financière, les fonds propres bancaires se sont fortement renforcés, avec des bilans qui sont désormais plus robustes. Ici aussi, l’écartement des différentiels de taux a permis de retrouver des niveaux d’entrée qui sont aujourd’hui attractifs, et plus particulièrement les champions nationaux par rapport aux institutions bancaires de deuxième ou de troisième rang ».

Avantage au flottant

Enfin, il souligne que les perspectives restent également favorables pour un segment comme la dette à taux flottants, en dépit des importants flux observés ces derniers mois vers cette classe d’actifs. « Le mouvement de hausse des taux directeurs n’est pas encore terminé pour les prochains mois, et cette classe reste une classe très populaire pour les clients dans le contexte actuel pour se protéger contre les mouvements du taux à dix ans, car elle suit parfaitement les décisions qui sont actuellement prises par les banques centrales ».

Au sein de la gamme de fonds obligataire de l’UBP, quelques fonds pourraient bien se comporter dans les circonstances actuelles, notamment les fonds quatre étoiles Morningstar comme UBAM – Euro Dynamic Bond (ISIN : LU0132662635) et UBAM Global High Yield Solution (ISIN : LU0569863243), ou le fonds UBAM – Hybrid Bond (ISIN LU1861452677).